[Chronique de Youv derrière les barreaux] Partie 14 – « Plus de deux cents keufs pour arrêter Kamel et moi »

Partie 14

Kamel et moi on était au sommet de la délinquance urbaine armés comme des youv on croyait que tout nous appartenait, j’mangeais dans le centre commercial sans payer, j’invitais tout le monde et à la fin je payais même pas. On se prenait pour des affranchis sauf que là c’était la réalité et notre comportement nous crée des ennemis mais on était prêts à la guerre on allait dans le tabac du Flash (deuxième centre commercial de ma 6t) on se servait normal on vidait les caisses à visage découvert tickets à gratter, le commerçant traumatisé ne disait rien par peur des représailles on se prenait pour les Tony Montana du ghetto.

Mais on avait les couilles pour assumer en cas de pépin. Nos actes nous dépassaient on vivait dans l’urgence toutes nos fins de phrase se terminaient par des « NIQUE SA MÈRE » on était dopés au seum en attendant que mes guerriers sortent de taule pour que je mets sur pied une équipe de niqués de la tête on patientait à deux on se faisait la main sur des petits bracos tranquilles poste PMU, station-service le monde était à nous…

Un jour on décide de braquer un PMU qui faisait des grosses recettes bon je recrute soi-disant l’un de mes meilleurs pilotes du Val-Fourré j’avais jamais bossé avec lui mais bon je lui fais pas confiance mais bon c’était trop tard je lui avais déjà parlé de l’affaire donc on recule pas le soir à 18 heures Kamel et moi entrons dans le PMU pour ce qui devait être de la rigolade mais ce qu’on n’avait pas calculé c’est qu’à 18 heures ces porcs seraient tous bourrés tellement qu’ils nous jetaient des verres d’alcool les pauvres savaient pas que sous les cagoules se trouvaient des jeunes fous malades.

Donc Kamel et moi arrosent le comptoir les coups de feu leur avaient fait passer la cuite vite fait je faillis toucher une serveuse en pleine tête on vide le coffre et monte dans la berline postée juste devant, mais le soi-disant pilote en carton tremble comme une tapette traumatisé il cartonne un 4×4 il jouait le pilote au quartier mais sous la pression c’était une fiotte j’étais trop vénère dans la voiture je regrettais de l’avoir recruté.

On a dû braquer une autre voiture en pleine autoroute laisse tomber on a eu chaud cette fois-là tellement j’avais le seum du pilote je l’ai même pas payé MDR il méritait même pas un euro cette flipette la peur l’a paralysé on l’a déposé à la gare de la ville où y avait la planque ça lui a coupé l’envie de faire pilote.

Kamel et moi dégoûtés au quartier on a failli se faire lever à cause d’un rigolo pilote en carton. Suite à une fusillade avec les keufs en plein dans ma 6t mais ça je vous le raconterai un peu plus tard le Raid (l’élite de la gendarmerie) encercle la 6t on s’était retranchés au 5e étage chez la famille. Le Raid explose toutes les portes jusqu’à nous déloger la 6t était noire de monde, des journalistes étaient là pour immortaliser le moment avec leurs caméras, menottes aux poignets capuche sur la tête on a franchi tout ce monde j’en revenais pas plus de deux cents keufs pour arrêter Kamel et moi. C’était un truc de malade ils me jettent à Fresnes et Kamel à Bois-d’Arcy on passe devant le juge d’instruction.

Le juge : Bonjour monsieur les faits qui vous sont reprochés sont graves vous risquez la cour d’assises reconnaissez-vous les faits ?

Moi : Nan j’étais au mauvais endroit au mauvais moment.

Kamel : Pareil je n’ai rien à voir avec tout ça j’ai jamais tiré sur personne ni braqué quoi que ce soit.

Le juge : Monsieur Kamel on a trouvé votre ADN dans un PMU braqué comment expliquez-vous ça ?

Kamel : Je sais pas sûrement une erreur…

Kamel avait pas eu de chance ils avaient trouvé son ADN dans le PMU… La fusillade avec les keufs vu qu’ils ont pas pu prouver que c’était nous on a pris deux ans et pour le PMU on est passés aux assises contre moi ils avaient rien ils me relaxent et Kamel se mange dix ans pleins. Kamel encaisse comme un homme on se fait la bise et on entre en cellule je fais dix-huit mois et ils me libèrent de Fresnes j’avais la haine de laisser mon poteau derrière moi mais c’était ça la vie de voyou « QUAND TU BRAQUES EN GÉNÉRAL LE HEBS Y VA AVEC » à peine sorti même pas dix jours après j’étais en train de vider le coffre d’une BNP Kamel je lui envoyais tous les deux, trois jours un mandat parce que quand t’es là-bas assis dans ton matelas pourri que tu vois qui est qui pour certains t’es mort et enterré.

Kamel je pouvais pas le lâcher c’était un vrai soldat je voulais monter une équipe pour aller le chercher mais tout le monde était pas très chaud du coup j’ai lâché l’affaire mais il me fallait urgent des mecs prêts à me suivre dans mon délire de ouf.

(KAMEL EST TOUJOURS EN PRISON IL SORT EN 2012.)

Y avait plus de mecs détères à l’horizon le dernier venait de manger dix piges donc de retour au quartier je forme une petite équipe de malfrats venant de quartiers différents de Mantes-la-Jolie, je savais que c’était pas des mecs qui pouvaient jouer en Ligue des champions du banditisme mais c’était des mecs avec des couilles qui avaient pas peur d’aller à la guerre mais la différence que j’avais avec eux c’est que j’étais prêt à prendre perpète en prison pour ma cause « JE PRÉFÈRE PRENDRE LA PERPÉTUITÉ QUE RESTER LIBRE À MANGER DES GRECS-FRITES DANS LES BLOCS ». Eux ils veulent l’oseille mais n’envisageaient pas la prison ils fonçaient tête baissée on n’avait pas la même culture de la rue pas la même ambition j’étais prêt à donner ma vie pour sortir ma famille de ces taudis mais j’avais un grand respect pour ces jeunes pour qui je passais pour un « OUF » y a même un jour un des mecs que j’avais mis dans un de mes bracos qui était venu me voir six heures avant de décoller pour me dire « Je peux pas venir avec vous parce que j’ai consulté un marabout et il m’a dit que on allait se faire péter » MDR voilà ce que j’aimais pas chez ces jeunes ils étaient pas disciplinés ils respectaient aucune règle aucun mental alors que la parole dans ce milieu c’est important pas grave on était sans lui on a réussi le coup et quand il me voyait dans la 6t il baissait la tête mais je pouvais pas lui en vouloir.

« EUX ILS BRAQUAIENT POUR LA FRIME ET NOUS PAR CONVICTION » parmi ces jeunes y avait un mec sérieux qui s’approchait le plus de ma philosophie je le surnommais l’Artificier et pour tester sa détermination je le prends accompagné d’un pilote et on va braquer une banque mais à la sortie de la banque une fois dans la voiture une des liasses de billets de banque explose et tache d’encre tout le reste des billets la directrice de la banque nous avait piégés on avait perdu plus de 80’000 euros mais le comportement de l’Artificier son sang-froid m’avait ôté tout doute il était opérationel à 100 % AVEC L’ARTIFICIER J’AVAIS TROUVÉ UN ALLIÉ DE TAILLE…

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