Partie 12
Quand j’ai appris que Hakim était retombé si vite j’étais dégoûté je venais de perdre une pièce maîtresse de mon plan mais c’est les risques du métier dans l’illicite tes jours sont comptés.
Y a même un jour le chef de la BRB (brigade répression banditisme) m’a dit « TU PEUX BRAQUER AUTANT QUE TU VEUX MAIS SACHE QUE À LA FIN JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE CUEILLIR ET TE METTRE À L’OMBRE », j’avais le seum mais il avait raison tôt ou tard tu fais une erreur qui te sera fatale…
Les jours passent et se ressemblent, on étouffe sans but, sans avenir à part les bracos qui risqueraient tôt ou tard de nous amener à la case prison, on n’avait pas de vie aucun plaisir tout le temps sur les nerfs paranos on n’avait confiance en personne. C’était l’anarchie (peuple sans gouvernement où chacun fait ce qu’il veut) totale dans notre tête.
Je connaissais les rues de ma 6t par cœur laisse tomber ils nous l’ont bien mise en nous parquant comme du bétail dans ces grands ensembles et ça je l’avais compris il y avait aucune famille de Français blancs de souche dans ma 6t ils avaient tous fui et nous avaient laissés entre immigrés.
Ils avaient raison puisqu’ils avaient les moyens de partir quand un logement se libérait pour cause de déménagement tout de suite après la mairie condamnait l’appart avec une plaque de fer, normal qui voudrait y habiter un bâtiment délabré où dans l’ascenseur ça pue la pisse aucun avenir pour ce taudis 80 % des jeunes de ma 6t avaient été en taule et c’est pas un hasard y avait pas de différence entre la rue et la prison « MAIS FRANCHEMENT QUELLE DIFFÉRENCE Y AVAIT-IL AU FOND À QUOI BON RESTER SI C’ÉTAIT POUR VIVRE COMME DES CHIENS ? » 24/24 j’étais avec mon poteau Kamel le seul sur qui je pouvais compter malgré nos salades.
Kamel faisait la prière il a été jusqu’à 16 ans à l’école coranique mais bon il était plus à fond dedans mais la prière il a pas lâché ça l’aidait à rester calme parce que sinon il aurait fumé tout le monde trop vénère le Kamel…
Un jour alors qu’on mangeait en ville dans un petit resto le patron alors qu’on avait pas fini de manger nous demande de payer on l’a pris pour un manque de respect.
Pour la peine on lui a dit qu’on payerait pas et qu’il fallait qu’il parle mieux à ses clients puis on part mais Kamel comme d’hab ne voulait pas en rester là alors on revient dans la soirée et mitraille au fusil à pompe la vitrine…
Kamel et moi à la moindre virgule on démarrait on laissait rien passer…
Un jour je reçois un coup de téléphone de Jade :
Jade : Oumar faut vraiment que tu viennes y a des mecs de Rouen ils ont giflé mon père.
Moi : Vas-y écoute calme-toi j’arrive bouge pas…
Même si on n’était plus ensemble j’étais toujours là pour elle, je prends Kamel deux calibres et cagoules puis direction la Normandie.
J’arrive Jade était en pleurs son père que j’avais jamais vu était traumatisé par son agression bref je les calme puis les raccompagne chez eux Jade me donne mes infos pour retrouver la bande de guignols qui tape sur un daron. On arrive dans l’appart où étaient posés les guignols on explose la porte avec des chassés on entre cagoulés calibre à la ceinture on voit devant nous cinq charclos imitation kaïra à coups de crosse on les a corrigés on leur avait même pas dit le pourquoi de notre visite mais je pense qu’ils avaient une petite idée.
Je passe chez Jade pour lui dire que les imbéciles avaient pris la fessée et si ils recommençaient fallait pas hésiter à me rappeler c’était avec plaisir que je pliais les lâches. Mission accomplie on rentre à Mantes mais Jade voulait qu’on se revoie mais c’était hors de question « CÉLIBATAIRE ÇA DÉCHIRE » enfin c’est ce que je pensais à l’époque. Nos vies si on les détaille et raconte c’est pire que des films tellement elles sont pleines d’histoires de dingues.
Combien de frères nous ont quittés sans avoir 20 piges tellement c’est devenu la routine d’enterrer un frérot, on est devenu cannibales on se mangeait entre nous voilà la triste mentalité du ghetto.
Un jour ma mère m’a dit au parloir « MON FILS JE PRÉFÈRE VENIR TE VOIR ICI QUE AU CIMETIÈRE JE T’AIME MAIS JE TE CONNAIS DEPUIS QUATORZE ANS C’EST LES JUGES LA JUSTICE DANS LEURS BRAS QUE T’AS GRANDI »…
Ces paroles m’ont mis une patate de forain en pleine tête je faisais le thug mais j’en ai pleuré toutes les larmes de mon corps c’était la seule personne qui pouvait me foudroyer avec ses mots normal ma mère c’est tout pour moi.
Le jour où je la perds je perds tout une femme pieuse musulmane elle respecte tout le monde jamais je l’ai entendu mal parler de sa bouche une mère exemplaire tolérante un mental en acier c’est de son mental que j’ai hérité elle était loin d’imaginer que son fils jouait sa vie à la roulette russe dans la rue.
RESPECT À TOUTES NOS MÈRES C’EST ELLES QUI ONT FAIT DE NOUS DES HOMMES.