[Nique la police] Les artificiers travaillent

Le commissariat de la cité visé par des tirs de mortier

« Il va vraiment finir par sauter, ce commissariat », lançait hier une habitante du Bois-l’Abbé à Champigny, sourire crispé aux lèvres, au vu des nombreux incidents constatés dans ce quartier sensible. La veille au soir, vers 22h30, le commissariat et son parking avaient essuyé de nouveaux tirs de mortier. Presque un an jour pour jour après des échauffourées entre policiers et jeunes l’été dernier.

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Champigny, cité du Bois-l’Abbé, hier. Le commissariat a été visé par des tirs de mortiers de feux d’artifice mardi soir.

« Je regardais la télévision et j’ai entendu un gros bruit. Je me suis dit : ça y est, ça recommence. » De sa fenêtre, cet habitant a une vue imprenable sur la place Rodin et les lieux de l’incident.

Un policier légèrement blessé par un débris

« J’ai vu des pétards grimper haut et retomber en faisant des couleurs. Comme un feu d’artifice. C’étaient de gros engins : si quelqu’un les prend en pleine face, c’est fini pour lui… Mais je n’ai pas vu qui les lançait, seulement d’où ça venait. » Un policier a été légèrement blessé à la cheville par un débris incandescent et un mortier non explosé a également été découvert dans un fourré du mail Rodin un peu plus tard. De son poste d’observation, ce voisin a également aperçu le jeu du chat et de la souris qui a suivi entre policiers, renforts de la brigade anticriminalité (BAC) et jeunes. À l’issue de cette course-poursuite, deux jeunes, à peine majeurs, ont été interpellés : l’un a été identifié comme l’un des auteurs des tirs et était toujours en garde à vue hier soir ; son comparse a été arrêté pour détention de cannabis et pour une autre affaire. « C’était impressionnant mais ça n’avait rien à voir avec l’été dernier. Cette fois-là, c’était vraiment le bazar », poursuit le voisin. Le 3 juillet 2011, neuf mineurs avaient été interpellés et quatre d’entre eux convoqués devant le juge des enfants. Même jets de projectiles et deux interpellations le 22 février.

« Je n’ai pas vu le feu d’artifice sur le commissariat mais cela fait une semaine qu’on entend des pétards dans le square Lully juste à côté, constate cette autre habitante du quartier. C’est régulier. Mais on n’en parle pas vraiment, un peu par peur sans doute. » Hier, trois petits impacts étaient toujours visibles sur la façade du commissariat de la cité.

Leur presse (Elsa Marnette avec F.H. et F.C., LeParisien.fr, 5 juillet 2012)


Ils attaquent la police avec des pétards

Plusieurs individus ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi, à Champigny-sur-Marne et à Paris, après avoir visé la police avec des tirs de mortiers. Une fillette a été blessée à Bondy (Seine-Saint-Denis).

FAITS DIVERS – Deux personnes ont été interpellées vers 0h50 dans la nuit de mardi à mercredi après avoir jeté des pétards sur des policiers et pour « provocation à un attroupement armé » à Paris, dans le XXe arrondissement, a indiqué mercredi la préfecture de police.

Les policiers intervenaient pour mettre fin à ces jets de pétards et ont mis en fuite le groupe à leur arrivée. Un sac de huit artifices « bombardiers » et deux mortiers en position de tir ont été saisis sur place.

D’autres faits le même soir

Mardi soir, vers 23 heures, le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a également été la cible de deux tirs de mortier, dont deux impacts sont visibles sur la façade. La brigade anticriminalité a interpellé sur place deux hommes après avoir essuyé des tirs.

Un peu plus tôt à Bondy (Seine-Saint-Denis), vers 22h45, une fillette de 11 ans a été atteinte à la carotide par un tir de mortier provenant de la rue alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de sa chambre, au cinquième étage d’un immeuble. Elle a été hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger.

Leur presse (Metro, 4 juillet 2012)

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