Le Bureau politique du MNLA dénonce les accords avec Ansar Dine
Communiqué
Le Bureau Politique du MNLA, devant l’intransigeance d’ANCAR EDINE sur l’application de la charia dans l’Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l’Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférentes.
Fait à Gao le 31 mai 2012
Hamma Ag Mahmoud – membre du Bureau Politique
Accord entre le MNLA et Ançar Eddine au nord du Mali
Ag Hamed Ahmed : « La seule divergence porte sur le contenu du communiqué final »
Prévue pour mercredi, au plus tard jeudi, l’annonce du communiqué final portant accord entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe islamiste Ançar Eddine, n’a pas eu lieu.
Chargé du bureau d’information du MNLA, Bekay Ag Hamed Ahmed nie tout échec des négociations entre les deux parties et parle de « mésentente d’ordre formel » sur le contenu du communiqué final.
Installé à Gao et chargé de suivre de près les négociations entre l’organisation islamiste Ançar Eddine et son mouvement, dont il est le président du bureau de l’information et des médias, Bekay Ag Hamed Ahmed a, dans une déclaration (par téléphone) à El Watan, nié les informations ayant alimenté la presse internationale selon lesquelles l’accord entre les deux parties a été rompu par le MNLA.
Cette affirmation a été annoncée dans un communiqué signé par Hamma Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA faisant état de désaccord sur l’application de la charia telle imposée par Ançar Eddine dans tout le Mali, alors que le MNLA, dans ses premières déclarations, revendiquait la laïcité et la création d’un État dans les limites de la région naturelle de l’Azawad, s’étendant du nord-est au nord-ouest du Mali.
« Le bureau politique du MNLA, devant l’intransigeance d’Ançar Eddine sur l’application de la charia dans l’Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l’accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et déclare nulle et non avenue toute disposition y afférent », lit-on dans le document signé par Hamma Ag Mahmoud.
Ce que Bekay Ag Hamed Ahmed rejette en disant : « Ni Ançar Eddine ni le MNLA n’ont décidé de se retirer de l’accord signé il y a une semaine. Le seul problème qui a surgi est lié à la rédaction du communiqué final. Des divergences sont apparues dans le choix du contenu de la déclaration devant être rendue publique. Il s’agit de divergences sur la terminologie, les phrases devant être utilisées. Ançar Eddine tient à introduire son propre lexique et le MNLA insiste pour un texte responsable destiné au front interne, mais également à la communauté internationale. » Il ne met pas de gants pour s’attaquer aux auteurs de la « campagne de désinformation » en disant : « Ceux qui sont derrière cette désinformation ne représentent pas le MNLA. Ils sont soit en Mauritanie, soit en France et ne peuvent parler qu’en leur nom personnel. »
Désinformation
Et de préciser : « Hamma Ag Mahmoud n’est qu’un membre du bureau politique. Il ne peut engager que sa personne et non le MNLA. Il n’a donc pas à parler au nom du mouvement. L’accord que l’organisation a signé avec Ançar Eddine n’est pas remis en cause. Aucune des deux parties ne s’est retirée. Néanmoins, lors de la rédaction du communiqué final, des divergences sont apparues entre le MNLA et Ançar Eddine. Une autre réunion a eu lieu vendredi, reprise aujourd’hui (ndlr samedi) et nous espérons qu’un accord sera trouvé d’ici fin de journée. Les détails relèvent plus de la forme que du fond. Par exemple, Ançar Eddine veut mettre en relief l’orientation islamiste ou religieuse, alors que le MNLA veut plutôt insister sur la démocratie et le respect des différentes communautés. Si dans une journée ou deux, nous n’arrivons pas à trouver un consensus, chacune des deux organisations reprendra son appellation originelle et nous commencerons à mettre en exécution l’accord signé il y a une semaine entre Iyag Ag Ghaly et le secrétaire général du MNLA, Billal Ag Cherif. »
Interrogé sur le devenir du Conseil de transition prévu à la faveur de l’accord entre le mouvement et Ançar Eddine, le président du bureau de l’information du MNLA, Bekay Ag Hamed Ahmed, répond : « Il n’a aucune relation avec le communiqué final et la mise en place du conseil transitoire de la République islamique de l’Azawad. Il sera composé des représentants du MNLA et de Ançar Eddine, et son installation viendra incessamment, la semaine prochaine, et ce, indépendamment d’un accord ou non sur le contenu du communiqué final. » Il exprime son « optimisme » quand aux débats des travaux d’hier et insiste sur le fait que « les conditions acceptées par Ançar Eddine restent inchangées ». Pour lui, c’est le plus important. Le communiqué final « n’est qu’une étape formelle », conclut notre interlocuteur.
Publié par des ennemis de l’Azawad (Salima Tlemçani, ElWatan.com, 3 juin 2012)
Alger veut asphyxier le MNLA
D’après le quotidien algérien arabophone El Khabar, dans son édition du 1er juin 2012, les autorités algériennes ont décidé d’interdire toute exportation vers l’Azawad d’au moins 20 produits dont les carburants, les ordinateurs, les pièces de rechange, les téléphones portables et tous matériels de communication, certains médicaments et les produits alimentaires. Le journal précise que l’armée a entamé de larges opérations dans les départements (wilayas) de Tamanrasset et d’Adrar pour traquer trafiquants et contrebandiers.
Selon le quotidien arabophone, des instructions précises ont été adressées aux services de polices ainsi qu’aux unités de gendarmerie et de l’armée qui sont déployées aux frontières avec les frontières de l’Azawad afin d’intensifier la surveillance et empêcher tout passage de marchandises notamment une vingtaine de produits répertoriés dans une liste du ministère de l’intérieur algérien.
Aussi, les autorités algériennes auraient interdit le transport de carburant de nuit dans les départements de Tamanrasset, Adrar et Ilizi selon le quotidien arabophone qui rapporte aussi que les préfets et les responsables de différents services de sécurité de Ghardaïa, Ouargla, Adrar, Ilizi et Tamnrasset de veiller à ce que les véhicules transportant du carburant soient accompagnés de véhicules de polices, gendarmerie ou de l’armée.
Cette décision des autorités algériennes montre à quel point Alger est décidé à asphyxier le MNLA et essayer de le priver notamment de carburant combien nécessaire à l’État major militaire du MNLA qui doit trouver un moyen d’entretenir ses 6000 soldats et tout son matériel militaire notamment les véhicules. En même temps, Alger envoie des troupes de terroristes islamistes, en l’occurrence Aqmi, dans le territoire de l’Azawad qui ne manquent ni de carburant ni d’argent.
Cette décision de renforcer la surveillance des frontières intervient après l’échec des négociations entre le MNLA et le groupe djihadiste d’Ansar Dine. Ainsi, l’un des plans qu’Alger et ses partenaires dans cette affaire ont mis place pour venir à bout du MNLA et justifier une intervention militaire dans l’Azawad.
Tamazgha le site berbériste, 4 juin 2012
Azawad : « Ansar Dine reçoit des renforts considérables en argent, en armes et en hommes » (MNLA)
Le mouvement salafiste Ansar Dine reçoit des renforts considérables en argent, en armes et en hommes. Des renforts qui viennent essentiellement de l’Algérie et du Qatar. Selon un membre du MNLA à Gao.
Selon un membre du MNLA basé à Gao, que nous avons joint par téléphone, « Ansar Dine qui avait 8 véhicules au départ, et pas plus de 200 éléments avant la libération de la totalité du territoire de l’Azawad, a vu ses effectifs tripler avec les renforts en hommes venus de toute l’internationale islamiste en provenance d’Algérie, de Tunisie, de Libye, du Soudan et du Nigéria. De même qu’ils sont passés de 8 véhicules à plus d’une centaine très bien équipés en armements et en munitions. Les éléments d’Ansar Dine achètent librement leur carburant en Algérie alors que l’on nous dit que les frontières sont fermées. »
Actuellement, les hommes de Iyad Ag Ghaly sillonnent la ville de Tin Bouctou (Tombouctou en Tamasheq, NDLR) « avec des mallettes contenant des milliers et des milliers d’euros ». « Ils proposent environ l’équivalent de 5000 euros à des adolescents qu’ils enrôlement faisant d’eux des enfants soldats manipulables à souhait. Ils proposent cet argent avec des kalachnikov et des mitraillettes russes AK47 entièrement neuves en provenance essentiellement d’Algérie, via la connexion avec les islamistes de Libye où des stocks d’armes considérables circulent en direction de l’Azawad au profit de Ansar Dine et de ses alliés, Aqmi, MUJAO et Boko Haram ».
Le MNLA qui a mis tous ses moyens militaires et financiers dans la libération de l’Azawad est aujourd’hui exsangue. Il est dans l’obligation de vendre ses propres véhicules pour se procurer du carburant et n’a plus aucun moyen pour entretenir ses troupes. « C’est pourquoi, certains membre du MNLA ont jugé indispensable de conclure une alliance avec Ansar Dine, espérant ramener à la raison le chef de l’organisation salafiste Iyad Ag Ghaly en lui demandant de faire passer les intérêts de sa propre communauté avant tout autre chose. »
Aujourd’hui, le MNLA est au bord de l’explosion en raison du rejet catégorique de l’accord passé avec Ansar Dine par ceux du MNLA qui ont perdu tout espoir d’être soutenus par une communauté internationale « plus encline à faire la promotion médiatique des intégristes au lieu d’appuyer les forces démocratiques et laïques du MNLA, au risque de condamner tout un peuple à l’enfer islamiste ». « Quoi qu’il en soit, l’accord avec Ansar Dine est désormais caduc quoi qu’il puisse en couter à notre mouvement et nous tenons pour responsable le monde dit libre de notre dramatique isolement. » dit notre interlocuteur.
« Nous avons conclu que morts pour morts il est préférable de mourir dans la dignité plutôt que de capituler en apportant notre caution à la liquidation de notre peuple. Nous remercions les Européens de France — en particulier le Corse François Alfonsi — et de Belgique — en particulier les membres de la N-VA (Nouvelle Alliance Flamande, NDLR) — pour leur soutien ainsi que nos frères et sœurs Amazighs qui ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour nous aider à recouvrer notre liberté » a-t-il conclu.
Le Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad) qui, le premier, avait reconnu l’indépendance de l’Azawad, a annoncé hier dans un communiqué sanctionnant son dernier Conseil des ministres qu’il était « informé des renforts en hommes, en armes et surtout en argent, envoyés par Alger aux islamistes d’Ansar Dine pour corrompre des rebelles touarègues et renverser les rapports de force sur le terrain ».
SIWEL agence kabyle d’information, 3 juin 2012
Mauritanie : Lancement de la conférence des arabes de l’Azawad à Nbeikett Lehwach
Les communautés arabes de l’Azawad implantées en Mauriatnie, ont tenu, dimanche 3 Juin, dans la Moughataa de Nbeikett Lehwach (dans la zone de Dhar au Hodh Charghi), la première conférence dans le cadre d’une stratégie pour lutter contre l’implantation des groupes armées d’AQMI, dans le nord du Mali.
Une politique proposée par les cadres du MNLA qui cherche à libérer le territoire de l’Azawad pour y instaurer un État libre et indépendant.
Les autorités mauritaniennes ont imposé un important dispositif sécuritaire dans la zone, d’ou la situation géographique de la Moughataa, où se tient cette rencontre. Signalons que Nbeikett Lehwach, se trouve environ à 30 km de la frontière malienne.
À cette conférence participe une centaine d’Arabes de l’Azawad dont des notables, des chefs de tribu, des soldats, des cadres et des politiques.
Les conférenciers chercheront à poser les bases d’une stratégie de lutte contre les mouvements armés affilés à AQMI.
Notons que des milliers de tourages de l’Azawad, ont fui le Mali en mars dernier suite aux douleurs évenements qui ont conduit à la chute du régime d’Amadou Toumani Touré [sic] et sont venus s’installer en Mauritanie, plus précisement dans les Wilayas de l’Est.
Publié par des ennemis de l’Azawad (Alakhbar à Nouakchott, 3 juin 2012)