Rhône. 400 euros d’amende pour l’entarteur de Jean-Pierre Raffarin
Le tribunal a tranché : une tarte à la crème ne peut être considérée comme une arme. En revanche, la jeter sur quelqu’un reste un acte de violence, qui vient de coûter 400 euros à un étudiant lyonnais.
Le tribunal correctionnel de Lyon examinait aujourd’hui l’affaire de l’entarteur de Jean-Pierre Raffarin. Les faits initialement retenus étaient « violence avec arme » mais ont été requalifiés en « violence avec préméditation ». Le procureur avait requis 2 mois de prison avec sursis. Le tribunal a finalement condamné ce mercredi l’entarteur à 400 euros d’amende.
Les faits remontaient à 24 février 2012. Romain, un étudiant lyonnais de 24 ans, avait « entarté » l’ancien Premier ministre, de passage dans le Rhône. Le jeune homme avait dit alors faire partie d’un collectif anarchiste à tendance surréaliste, qui revendique plusieurs actions similaires contre des hommes politiques.
Presse terroriste (LeProgres.fr, 30 mai 2012)
400 euros pour avoir entarté Jean-Pierre Raffarin
Un étudiant était poursuivi pour « violence avec préméditation » pour avoir jeté une assiette de chantilly à la figure de l’ancien Premier ministre.
C’était le 24 février dernier. Pendant quarante minutes Romain C…, 24 ans, étudiant en anthropologie à Lyon 2, a attendu Jean-Pierre Raffarin devant la librairie Decitre de la place Bellecour pour lui jeter à la figure une assiette remplie de crème chantilly. Bon joueur, l’ancien Premier ministre n’a pas porté plainte, mais le parquet a poursuivi le jeune homme pour « violence avec arme ». Refusant le plaider-coupable et l’assimilation de la crème fraîche à une arme, Romain a donc comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon pour « violence avec préméditation », cette fois.
Tendu et timide, l’étudiant est venu revendiquer son acte à la barre. « Entarter quelqu’un, ce n’est pas l’humilier, c’est une façon de s’inscrire dans le spectacle politique, c’est un acte humoristique, c’est un acte politique qui tend à désacraliser le pouvoir, c’est un acte artistique aussi », a-t-il plaidé.
« Même pas taché »
L’étudiant s’est identifié à l’époque romaine, « où un esclave était toujours posté près du général triomphant pour lui rappeler qu’il n’est qu’un homme ». Le procureur n’a pas goûté à l’humour estudiantin et a demandé une peine de deux mois de prison avec sursis contre Romain C… « Avec ce geste, on veut créer une violence morale, une humiliation. Si c’est un acte politique, c’est assez navrant. Si c’est un acte humoristique, à 12 ans d’accord, à 24 ans, c’est pathétique. »
Pour sa défense, Me Sylvain Cormier a avancé que la garde à vue et la poursuite étaient déjà en soi « une sanction terrible et angoissante ». Et qu’une inscription à son casier judiciaire risquait d’entacher son avenir. « Le costume de Jean-Pierre Raffarin n’a même pas été taché ! » a-t-il plaidé.
Presse terroriste (Catherine Lagrange, LePoint.fr, 30 mai 2012)
L’« entarteur » lyonnais de Raffarin condamné à une amende de 400 euros
Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné mercredi le jeune « entarteur » de l’ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin à une amende de 400 euros pour « violences avec préméditation », alors que le parquet avait requis une peine de deux mois de prison avec sursis.
Lors de l’audience mercredi après-midi, Romain, étudiant en anthropologie de 24 ans, a expliqué ne pas avoir eu « l’intention de faire mal ou d’humilier » M. Raffarin, en lançant sur lui le 24 février dernier une assiette en carton remplie de crème chantilly au côté d’un camarade qui avait pris la fuite.
« C’était un acte humoristique, non violent et artistique, (…) un acte symbolique de désacralisation du pouvoir », a-t-il déclaré à la barre, assurant qu’il ne recommencerait « pas pour l’instant » au vu des poursuites.
Le procureur a pour sa part trouvé « l’acte politique assez navrant », « l’acte humoristique pathétique » et affirmé ne pas saisir sa portée artistique, requérant cette « peine d’avertissement » avec du sursis pour ces « violences morales ».
Il a aussi demandé la requalification du chef de poursuite initial, « violences avec arme », qui était vivement contesté par l’avocat de l’« entarteur », en « violences volontaires sans incapacité avec préméditation », ce qui a été retenu par le juge.
M. Raffarin n’avait pas été blessé et n’avait pas porté plainte.
Pour la défense du prévenu, Me Sylvain Cormier s’est élevé contre « ces réquisitions absolument disproportionnées », relevant selon lui d’un « droit pénal VIP » pour cette personnalité et d’un « zèle absolument déplacé ».
Il a aussi contesté toute violence, « qualification traumatisante pour quelqu’un de pacifiste ». En cas de condamnation, « vous allez transformer la vie civile en paranoïa complète », a-t-il prévenu, en plaidant la relaxe.
Après le jugement, l’avocat a estimé devant la presse qu’« une condamnation pénale, même à une amende, (lui) paraît trop sévère », tandis que le jeune Romain s’est dit « plutôt content ».
Parquet et prévenu ont dix jours pour faire appel.
Le « serial entarteur » belge Noël Godin, dont le Lyonnais se dit un disciple, avait été condamné en 2003 à Paris à 800 euros d’amende et un euro de dommages et intérêts pour avoir jeté une tarte à la crème sur l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, qui avait subi une douleur à l’œil durant trois semaines.
Presse terroriste (Agence Faut Payer, 30 mai 2012)