Une manifestation de centaines d’habitants de la ville du Kef (nord-ouest) qui protestaient contre la marginalisation économique de leur région a dégénéré jeudi en affrontements avec les forces de l’ordre, faisant au moins 15 blessés, a-t-on appris de sources concordantes.
Il y a des blessés, des gens qui se sont évanouis à cause des gaz lacrymogènes, et il y a des affrontements entre la police et des jeunes qui lancent des pierres, a déclaré par téléphone à l’AFP un manifestant prénommé Hichem.
Selon une source hospitalière, quinze personnes ont été blessées dont une grièvement. La majorité des blessés souffre de troubles respiratoires.
Selon la radio publique locale Radio Kef, les heurts ont commencé lorsque des manifestants ont tenté de pénétrer dans le siège du gouvernorat aux cris de non à l’exclusion, la marginalisation et le mépris.
Ils criaient aussi dégage à l’adresse du gouverneur de la région Abdelkader Trabelsi, accusé de ne pas défendre les intérêts du Kef.
La manifestation visait à protester contre le faible nombre de projets prévus dans la loi de finances complémentaire pour la région du Kef, qui se dit victime de la marginalisation et de l’indifférence des pouvoirs publics.
Les principales demandes des manifestants concernent l’emploi, le renforcement de l’infrastructure, la création d’un hôpital universitaire, selon des sites internet tunisiens.
Située à 175 kilomètres à l’ouest de Tunis et à une quarantaine de kilomètres à l’est de la frontière tuniso-algérienne, la ville du Kef compte quelque 50.000 habitants.
À l’instar des régions centre de Sidi Bouzid ou Kasserine, Le Kef, au nord-ouest, fait partie des zones délaissées et marginalisées sous l’ancien régime de Ben Ali.
Publié par le « savoir-faire français » (Agence Faut Payer, 24 mai 2012)