[Besançon] « On va les crever ces bâtards de flics ! Ils ne sont que trois ! Venez, on va les défoncer ! »

« Cette affaire-là, c’est le terreau de l’amalgame et du racisme qui se développent dans notre pays » [sic], indique en préambule le président Baud. Face à lui, les deux jeunes de 19 ans répondent de violences, outrages et menaces de mort envers des policiers. Notamment pour avoir lancé des cailloux en direction des forces de l’ordre, l’un des fonctionnaires ayant entendu siffler près de sa tête une pierre qui s’est avérée avoir 20 cm de diamètre, comme le soulignera Me Kabbouri, avocate des policiers blessés, avoir rappelé que ceux-ci étaient tombés « dans un véritable guêt-apens » et s’être interrogée : « En ouvrant ce dossier, on se demande si on est à Besançon… ».

Le 18 mars dernier en effet, suite à l’interpellation d’un jeune qui faisait des rodéos à moto, le carrefour entre les rues Berlioz et Blum a été le théâtre d’émeutes urbaines. Des poubelles ayant été incendiées, les sapeurs-pompiers sont intervenus, secondés par des policiers. Ceux-ci vont rapidement être pris pour cible par la trentaine d’individus armés de barres de bois et d’objets incendiaires.

Des pierres volent. Et lorsqu’un des jeunes sera appréhendé, il appellera à l’émeute : « On va les crever ces bâtards de flics ! Ils ne sont que trois ! Venez, on va les défoncer ! »

L’arrivée de six policiers en renforts les dissuadera. Mais les interpellations seront marquées par des coups de poings et de pieds des jeunes qui se seront débattus.

Parlant de comportements « intolérables », le procureur requiert 10 mois avec sursis et mise à l’épreuve pour chacun des deux prévenus, dont l’un avait déjà deux mentions au casier judiciaire, l’autre n’ayant jamais été condamné.

PEINES AVEC SURSIS ET STAGE DE CITOYENNETÉ

Pour la défense MMe Giacomoni et Vernet parleront d’une « situation explosive », d’un « contexte nébuleux » et pointeront « des contradictions dans les déclarations de policiers » pour plaider que leurs clients « ont proféré des insultes mais n’ont pas commis de violences ».

Le tribunal est finalement allé au-delà des réquisitions du parquet en infligeant un an avec sursis et 150 heures de travail d’intérêt général (TIG) à accomplir pour l’un, un an et demi avec sursis et 120 heures de TIG pour l’autre. Tous deux devront également suivre un stage de citoyenneté et indemniser les parties civiles.

Publié par des amis de la police (L’Est républicain, 21 mai 2012)

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