[Dijon] « La ville est notre terrain de jeu. Tout peut arriver »

Dijon – « Privatisation sauvage » pour la rue Berbisey

« La ville est notre terrain de jeu. Tout peut arriver », proclamaient hier rue Berbisey, à Dijon, des affichettes annonçant « l’acte de renaissance de la commune libre Berbisey ».

La veille, à partir de 21 heures, des groupes festifs avaient littéralement « privatisé » une portion de la rue, interdisant la circulation et envahissant la chaussée de spectacles, cracheurs de feu, chants, apéritif géant.

« C’était plutôt sympa au début. Il y avait des enfants, c’était agréable, joyeux, bon enfant », dit un riverain.

« Pas de faits graves »

Trois cents à 400 personnes ont participé à la fête, qui, selon certains propriétaires de débits de boissons et habitants de la rue, a quelque peu dégénéré au fur et à mesure qu’avançait la soirée : « un feu a été allumé. Les pompiers ne sont pas venus. Il y avait des gens ivres partout, ça criait, ça hurlait. Les policiers ont été alertés. Ils ne sont pas venus. »

Pour le patron d’un restaurant, « les brigades anti-ivresse de la police, il fallait qu’elles viennent ce soir-là. Et on ne les a pas vues. Pourtant il y en avait des gens ivres ! Après on va dire que ce sont les bars et les restos qui font le bazar, et on va les sanctionner ! Et puis, dans un fonctionnement social normal, qui peut privatiser une rue ? »

Hier, les services municipaux enlevaient les tags qui avaient orné les murs et les chaussées durant la nuit…

À l’état-major de la sécurité publique, on expliquait qu’« un dispositif spécifique a été mis en place lorsque la fête a été connue. Il n’a pas eu à intervenir. Nous n’avons constaté aucun fait grave, et nous avons effectué des constats pour les tapages et les tags. La situation sera analysée. Il y aura un débriefing et nous en tirerons les enseignements avec tous nos partenaires. »

L’article 4 de l’affiche annonçant la renaissance de la commune libre Berbisey stipule que « les services de la municipalité sont forcés d’admettre un certain désordre. Ils s’efforcent de le limiter en organisant des fêtes hygiéniques pour le bien-être de tous. La commune libre Berbisey ne se satisfait d’aucune fête de la musique ou autre Saint-Vincent, lors desquelles tout corps est réduit au rôle de consommateur-spectateur. Elle commence là où prend fin le contrôle, là où la vie devient insaisissable par le pouvoir ». Tout un programme, qui promet l’organisation d’autres « fêtes de rue sauvages ».

Leur presse (BienPublic.com, 19 mai 2012)

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