La suite encore quelques centaines d’arrestations plus tard
Major highlight de la semaine passée : mercredi, après les fumis qui ont paralysé le métro pendant presque 2 heures (toutes les lignes) à l’heure de pointe, quatre « étudiant-es » se sont fait cibler à partir de photos de Iphone. Le public est en effet grandement encouragé à aider la police. Le lendemain, leur photos dans tous les journaux, WANTED, alors qu’il n’y a eu aucune accusation, aucune enquête, et déjà on met leur nom, on raconte leur vie et on les classe terroriste. T’imagines le badtrip.
Du coup, les perquises ont commencé, ils se sont livrés et depuis c’est les quatre murs de Tanguay pour trois d’entre elles, et l’autre est tout seul à Bordeaux. Les procès risquent de durer.
Fin de semaine à off en estie.
Tout le discours ambiant est devenu pris par ce feeling du débordement malheureux, de l’escalade, du pourrissement, alors que ce qu’il y a de plus malheureux, c’est ce discours de merde justement. Le maire a voulu utiliser ce prétexte pour faire passer en fast track son projet de loi sur l’interdiction des masques.
Lundi, c’était donc le chaos partout.
Les journalistes, au palais de justice, qui pètent un cable parce que la foule n’hésite pas à les pousser, les insulter et les empêche de filmer les accusés et leurs familles etc. (depuis jeudi passé, ces esties de rats attendent les parents de nos camarades devant la porte de leurs maisons, les suivent au travail, etc.).
Rassemblement aussi à l’hôtel de ville, pour envoyer chier le maire et sa loi, bataille dans le cadre de porte, effusions pimentées, etc. etc.
À Ste-Thérèse, et à Longueuil, bastons avec les flics sur des blocages.
Clou de la journée, en après-midi, la ministre de l’éducation (aussi vice-première ministre), Line Beauchamp, a démissionné.
Remplacée par la Courchesne.
Charest lui, continue de faire son tough.
C’est rendu qu’il veut une loi spéciale pour obliger le retour en classe alors que les keufs n’arrivent même pas à faire appliquer les injonctions.
Quel imbécile. Quel estie de gros cave.
Les manifs de nuit continuent, et avec des mauvais moves comme ça, ça ne fait que chauffer un cran de plus l’ambiance de la rue.
Hier, encore 122 arrestations, pour 5 vitres de banques en moins.
Au-delà de tout ça, on dirait que la grève s’assèche un peu, c’est peut-être juste mon feeling, mais j’ai l’impression que plus rien ne semble vouloir sortir le mouvement de sa dimension revendicative. Tout devient cristallisé autour de la lutte contre Charest. Qui pliera le premier, on dirait que finalement, c’est tout ce qui compte, c’est tout ce qui prend le dessus, aux dépens d’un contenu plus dense.
Là, c’est le mois de mai. Cette semaine, c’était le festival de théâtre anar, en fin de semaine, c’est le salon du livre anar. Y aura beaucoup de monde en ville et les manifs continuent. Mardi prochain, 4e marche nationale mensuelle. S’attendre à des dizaines ou des centaines de milliers de personnes dans la rue.
La situation change tout le temps très vite.
Là, pour la semaine qui vient, c’est cette histoire de loi spéciale qui va donner l’ambiance.
À ce point-ci, il semble assez clair que les semestre d’hiver 2012 ne pourront pas être sauvés, et puis, dans certaines A.G. on commence à parler de voter l’annulation de nos cours! Parti comme c’est là, on sera encore dans la rue en septembre.
Tant mieux si ça dure, alors, mais en espérant qu’avec le temps on puisse voir apparaître d’autres devenirs que la fin du mouvement, avec ces déprimes, les procès sans fins, etc.
Bref, ya pas de meilleur moment pour vouloir que
VIVE LA GRÈVE
sans-titre-diffusion, 17 mai 2012