Azawad : les plans diaboliques d’Alger…
Activité intense du DRS visant à organiser une offensive contre le MNLA
Si le MNLA a gagné la première guerre contre l’envahisseur malien et a libéré la totalité du territoire de l’Azawad, tout porte à croire qu’une autre guerre l’attend contre tous les alliés de circonstance rassemblés autour du Mali. Ce sont en réalité des forces qui ont des intérêts dans l’Azawad et qui sont prêtes à déployer tous les moyens pour que l’Azawad ne soit pas indépendant. L’avènement d’un État amazigh n’est du goût d’aucun État, et cela n’est pas nouveau. Seuls ceux des Imazighen qui sont décidés à se libérer et à en finir avec le colonialisme sur leur Terre appellent de leur vœu cet État.
L’État français, ancienne puissance coloniale très intéressée par l’Azawad, a fait savoir qu’il n’interviendrait pas militairement dans l’Azawad tout en s’opposant à toute partition de ce qu’il s’entête à continuer d’appeler le Mali. Plus grave encore, la diplomatie française se dit prête à fournir une assistance logistique à ceux qui s’engageraient militairement contre les Touaregs. C’est le rôle qui pourrait être attribué à l’État algérien ou à la CEDEAO.
Au lieu de reconnaître l’injustice faite aux Touaregs en leur refusant déjà en 1958 l’indépendance et en les soumettant malgré eux à un pouvoir négro-africain, la France s’entête et assume son mépris des Touaregs, et par là-même de tous les Berbères, en s’opposant sans aucun motif à leur indépendance. L’État français devra-t-il comprendre que ni les Touaregs ni l’ensemble des Berbères ne laisseront passer cela et ne pourront rester indifférents devant cette position anti-amazighe de la France ?
L’autre État qui est hostile à la naissance d’un État amazigh c’est l’État algérien, lui aussi produit de cette puissance coloniale qu’est la France. Alger a maintes raisons de comploter contre l’Azawad. Mais là tout laisse à croire qu’il se prépare à une guerre contre le MNLA.
Surpris par l’intégrité des représentants du MNLA, le DRS (Département du service et du renseignement) n’a pas réussi dans ses tentatives de manipulation de ce mouvement, aujourd’hui seul légitime auprès des populations sur place. D’habitude, et à chaque fois que les Touaregs se révoltent contre les États du Mali ou du Niger, les services de renseignement algériens ont toujours su instrumentaliser et manipuler des Touaregs pour faire échouer les révoltes et organiser, avec le concours de la France, des négociations entre Touaregs « Rebelles » et les États (malien ou nigérien). Les seuls objectifs de ces accords ont été de mettre fin au conflit armé, désarmer les Touaregs et corrompre un maximum de leurs cadres. Et comme par hasard, les négociations sont toujours organisées lorsque les Touaregs prennent le dessus militairement.
Étant surpris par la rapidité avec laquelle l’état major du MNLA a libéré le territoire de l’Azawad, les services algériens ont renforcé la présence de l’Aqmi dans l’Azawad et ont prêté main forte à Ansar Dine. Et malgré la campagne médiatique orchestrée principalement par l’AFP et la presse algérienne pour entretenir la confusion entre les islamistes et le MNLA, ce dernier n’a pas été déstabilisé et a su garder le cap. Le congrès national qu’il a organisé récemment (du 25 au 27 avril) à Gao et qui a réuni des centaines de représentants de la société civile, venus des quatre coins de l’Azawad, montre que le MNLA est le véritable maître des lieux et que sa détermination à lancer les jalons de l’État de l’Azawad est inébranlable.
C’est ainsi que depuis le début du mois de mai, juste après le congrès du MNLA, la région de Kidal, proche des frontières algériennes, pullule de barbus. Venus du Pakistan, du Nigéria, du Tchad, de Tunisie, du Maroc, de Libye et bien sûr d’Algérie, ces hordes de terroristes circulent allègrement à Kidal et y établissent leurs quartiers en fonction de leurs nationalités. La liaison entre ces groupes est établie par les grands émirs comme Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid, tous les deux algériens et sont en mission dans le Sahara et Sahel depuis des années. Il semblerait aussi qu’un émir basé en Kabylie est également spécialement dépêché pour l’occasion à Kidal. Bien évidemment, nombre de ces hordes sont passées par les frontières algériennes, et c’est sans doute le DRS qui aurait assuré la coordination de tout ce « beau » monde.
Les choses semblent donc s’accélérer du côté algérien depuis le congrès national du MNLA. Ainsi, en plus de cet investissement spectaculaire de la région de Kidal notamment, le vendredi 4 mai, Alger a réuni des représentants du FNLA (Front de libération de l’Azawad), créé de toutes pièces après la libération totale de l’Azawad pour le mettre dans les pattes du MNLA, partis à Alger directement de l’Azawad, et trois personnalités bérabichs (tribu maraboutique arabe basée essentiellement dans la région de Tombouctou), partis de Nouakchott. Ces derniers sont Zahabi Ould Sidi Mohamed, Moulaye Ahmed Reganni et Ould Meidoum. Ce sont des éléments de l’ex-FIA (Front islamique armé de l’Azawad), pro-maliens et farouches opposants au MNLA, et sont connus également pour leurs accointances avec le milieu du narco trafic.
Et lorsqu’on sait que depuis quelques semaines Alger a cessé tout contact avec le MNLA, il n’y a aucun doute que cet État diabolique se prépare à mettre en œuvre les gros moyens pour venir à bout du MNLA. Ce qui a été entrepris jusque-là notamment à travers l’Aqmi et Ansar Dine d’Iyad ag Ghali ne semble pas porter ses fruits et commence à inquiéter Alger qui se voit perdre la main sur l’Azawad. Faudrait-il rappeler également que l’état major et le bureau politique du MNLA tient bon, jusque-là, devant les tentatives de manipulation des services algériens, ce que ces derniers ont du mal à accepter.
Il est donc fort probable que l’on assiste là à une nouvelle étape dans l’action des services algériens pour contrecarrer l’action du MNLA dans l’Azawad. La nouvelle stratégie est-elle d’organiser et d’armer les Bérabichs passablement arabes pour contrer ces Berbères assez bronzés ?
C’est aussi dans ce contexte que ressortent les vieux clichés qui présentent les Touaregs comme les anciens esclavagistes des noirs, une propagande qui alimente le racisme anti-touareg et le sentiment de vengeance au sein des sociétés noires notamment les Bambaras. Et voilà une propagande qui facilite la tâche de la junte militaire de Bamako qui, de son côté, elle est en train de se lancer dans une reconstitution de milices à partir de Ségou et Sévaré dans la région de Mopti auxquelles elle distribue des armes qui lui sont envoyées par diverses forces. Laquelle junte malienne est en contact permanent avec les relais d’Ansar Edine à Bamako ainsi qu’avec les milices arabes du FLNA.
Ainsi, avec les milices maliennes au sud et les terroristes d’Aqmi et d’Ansar Dine au nord, les Algériens et les Maliens appuyés par les différentes forces régionales et internationales, sont décidés à livrer une guerre sans merci au MNLA qu’ils veulent anéantir.
Devant cette situation, les Touaregs sont seuls devant leur destin. Ce destin est celui de l’ensemble des Imazighen (Berbères), c’est pourquoi une large mobilisation amazighe est inéluctable. Le MNLA est prêt à aller jusqu’au bout de son combat et ne compte pas céder sur l’objectif qui est celui de l’instauration d’un État indépendant de l’Azawad, après la libération totale du territoire. Il saura défendre le pays et faire face à toutes ces forces du mal. Mais le reste des Imazighen ne sauront faire l’économie d’une solidarité active avec le MNLA qui est en train de réécrire l’histoire amazighe. Le reste des Imazighen ne pourront laisser seuls les Touaregs face à ces monstres prêts à tout pour empêcher l’avènement d’un État amazigh et de la vérité en Afrique du Nord.
Le MNLA l’a déjà dit : il est prêt à accueillir tous les volontaires qui souhaitent participer au combat qui consiste à défendre l’Azawad libéré et à l’instauration d’un État indépendant. Le MNLA est prêt à accueillir toutes celles et tous ceux qui sont jaloux de la liberté et qui veulent défendre une partie de notre Terre contre l’obscurantisme instrumentalisé par des États corrompus et voyous, des républiques bananières, et qui de surcroît sont au service d’idéologies anti-amazighes. Face à un monde de lâches, il n’y a que nos propres forces qui nous permettront d’accéder à notre liberté.
Masin Ferkal – Tamazgha le site berbériste, 11 mai 2012