Albi. Embrouilles et tentative d’évasion à la prison
Saïd, 21 ans, plusieurs condamnations au casier, détenu à Tarbes jusqu’en 2013 et Jonathan, 21 ans, libérable le 23 mai après la révocation d’un sursis, ont comparu hier devant le tribunal correctionnel d’Albi pour évasion par effraction.
Le 20 septembre 2011, vers 10h30, ils sont surpris en train de découper un trou dans le grillage de la cour de promenade. Une grosse bagarre générale se déclenche dans la cour entre certains détenus et les surveillants.
Saïd explique bien à la présidente qu’il se trouvait là par hasard et qu’il n’est pas concerné par le trou dans le grillage. Version confirmée par Jonathan qui prend tout à sa charge : la pince coupante « trouvée » dans la cour, le trou de 80 cm sur 60.
« Mais on ne voulait pas s’évader. C’est stupide, je sais mais je voulais récupérer deux boules de shit qui avaient été lancées par-dessus le mur de la prison. »
Les surveillants pénitentiaires, dans leur rapport, reprochent aussi à Saïd, d’être aussi à l’origine de la bagarre dans la cour de promenade.
« Ça ne tient pas la route tout ça, moi tout seul déclencher une bagarre générale ! » Le jeune détenu n’est pas avare en explications et raisonnements. La présidente, Brigitte Schildknecht, doit l’interrompre à plusieurs reprises.
« Une tentative stupide… »
Pour Claude Dérens, le procureur de la République, « les rapports sont très clairs, il y a un faisceau important de présomptions. Jonathan L. a tenté de se faire la belle. Il a déjà été écroué pour n’avoir pas respecté les obligations d’un placement sous surveillance électronique. C’était une tentative stupide et vouée à l’échec. Une tentative qui est à l’origine d’un désordre important dans la cour de la maison d’arrêt. » Le procureur ne fait aucun détail entre les deux compères et réclame 4 mois de prison ferme.
Saïd s’emporte une nouvelle fois et rappelle qu’il a déjà fait du « mitard » à la suite de cette affaire et qu’il a été déplacé à Tarbes. C’est d’ailleurs sur cette « tentative vouée à l’échec » que Me Philippe Pressecq, leur avocat, va bâtir la défense.
« L’infraction d’évasion ne tient pas. Comment peut-on imaginer qu’ils aient voulu s’évader ? Après avoir découpé le grillage, ils se seraient heurtés au mur et aux barbelés. Ce ne sont pas des passe-murailles ! Il n’y avait aucun élément intentionnel de leur part. C’est juste une violation des règles pénitentiaires. On ne s’évade pas en découpant ce grillage ».
Un argument qui semble avoir pesé dans la balance. Le tribunal a relaxé les deux compères souriant, « l’élément matériel n’étant pas constitué ».
Leur presse (LaDepeche.fr, 11 mai 2012)