Égypte…
20 morts en 3 jours, et on a vu un mélange bizarre, djihadistes armés, jeunes manifestants, forces « de gauche » et autres personnes, se castagner avec les flics et leurs nervis, devant le ministère de la Défense. Ils continuent, depuis trois nuits au Caire c’est le bordel le plus total.
Les Salafistes ne savent plus quoi faire, ils cherchent la future « longue barbe ». Hazem Abou Ismail, leur grand chef, vient de se faire coffrer pour incitation à l’émeute. Ses partisans partent en manif avec plein d’autres, et s’y font, malgré tout, c’est tout de même heureux, péter la gueule.
Le Caire est un joyeux, sinon tragique, foutoir, Assouan idem, pas de nouvelle de la Haute Égypte, Assiout est abonnée Salafiste, et Alexandrie, Ô misère est un énième fief de barbus, l’ordre y rêgne… l’ordre islamique… joie… !
En Égypte on vote le 23 mai, ça va aussi être joie… c’est juste le premier tour… pour vous donner une idée…
Mailing – 7 mai 2012
L’armée égyptienne durcit la répression des manifestants
Plus de 300 personnes ont été arrêtées, un couvre-feu est décrété. Les protestataires parlent de « piège ».
« Ils ont ramassé à la pelle. Depuis la chute de Moubarak, c’est la première fois que l’on assiste à une telle vague d’arrestations » en Égypte, soupire Ramy, un activiste. Vendredi, quelque 3000 révolutionnaires et salafistes ont bravé la menace du Conseil suprême des forces armées (CSFA) en marchant sur le ministère de la Défense, symbole du pouvoir militaire, auquel personne n’avait osé s’attaquer jusqu’à la semaine dernière. Ils dénonçaient une tentative de manipulation de l’élection présidentielle des 23 et 24 mai prochain. La riposte de l’armée a été cinglante, faisant au moins un mort et plus de 300 blessés côté manifestants. Un soldat a également succombé à ses blessures.
Traque dans les mosquées et les hôpitaux
Dans la foulée, les militaires ont procédé à de multiples arrestations, attrapant dans un premier temps les contestataires à l’aveuglette sur le champ de bataille, puis les traquant dans les mosquées, transformées en base arrière de la révolte, et jusque dans les hôpitaux environnants.
Depuis, un collectif d’avocats a publié une liste de plus de 310 noms de suspects arrêtés, élaborée à partir de documents émanant du procureur militaire. Parmi eux, figurent bon nombre d’activistes et une dizaine de journalistes. Placés en détention provisoire pour 15 jours, tous sont interrogés par la justice militaire. Ils sont poursuivis pour violences à l’encontre des soldats, rassemblement illégal sur une zone militaire et dégradation de biens publics. Dans ce pays où la moindre critique à l’encontre de l’armée est passible d’emprisonnement, ils risquent gros. « Ça peut aller de un à sept ans de prison. Ceux qui sont accusés d’homicide de soldat risquent la peine maximale », précise Heba Morayef, responsable de Human Rights Watch en Égypte. Au moins quinze femmes, présentes parmi les manifestants, ont été relâchées par l’armée après une garde à vue de plus de 24 heures.
Naïveté
« Ils nous ont tendu un piège, on est tombés dedans ! C’est une énorme erreur de notre part », peste Ramy, qui voit dans les affrontements de la semaine dernière une machination montée de toutes pièces par le CSFA. Plusieurs observateurs ont rapporté des faits étranges, qui viennent alimenter cette théorie du complot. Certains salafistes, qui occupaient les abords du ministère de la Défense depuis une semaine pour dénoncer l’éviction de leur candidat à la présidentielle, Hazem Abou Ismaïl, étaient munis d’armes blanches, parfois d’armes à feu. Lorsque de premières échauffourées ont éclaté avec les habitants du quartier, connus pour être pro-armée, ils n’ont pas hésité à en faire usage. « Si vous ne pouvez pas empêcher un groupe de salafistes rétrogrades de tirer sur les habitants, et bien, il faut se désolidariser et partir ! », s’agace le célèbre activiste Sandmonkey, critiquant sur son blog la naïveté des révolutionnaires, qui ont rejoint le sit-in contre l’armée sans trop savoir, selon lui, qui menait cette occupation ni quelles en étaient les revendications.
« Il y avait des infiltrés, c’est certain. Mais qui ? Combien ? On ne sait pas », s’interroge Heba Morayef. Pour Ramy, le résultat est le même. « À trois semaines de la présidentielle, les militaires montrent aux citoyens que le pays a besoin d’un homme fort pour ne pas sombrer dans le chaos. En même temps, ils nous neutralisent. Comment se concentrer sur l’élection si on doit faire sortir nos camarades de prison ? »
Leur presse (Marion Guénard, LeFigaro.fr, 6 mai 2012)
Le couvre-feu prolongé pour une troisième nuit au Caire
Les autorités égyptiennes ont prolongé dimanche le couvre-feu en vigueur depuis deux nuits au Caire dans le quartier du ministère de la Défense, afin d’empêcher que les violences de vendredi ne se reproduisent à moins de trois semaines de l’élection présidentielle.
L’armée a imposé un nouveau couvre-feu de 23h à 6h dans le quartier d’Abbasia, où se trouve le siège du ministère de la Défense, pour la troisième nuit consécutive, a annoncé l’agence de presse officielle Mena, qui cite une source militaire. (…)
Leur presse (Reuters, 6 mai 2012)