Conflit étudiant
13e manifestation nocturne : deux arrestations
Malgré l’entente de principe conclue entre le gouvernement et les représentants étudiants, samedi, une 13e manifestation nocturne a réuni près de 1000 personnes dimanche soir dans les rues de Montréal.
Après avoir marché en direction nord sur les rues Berri et Saint-Denis, le groupe de manifestants a bifurqué sur l’avenue du Mont-Royal vers l’est, pour finalement défiler durant un bon moment sur l’avenue Papineau en direction sud.
Deux arrestations ciblées ont eu lieu à la suite de voies de fait sur des policiers. L’intervention aurait même ralenti le groupe alors que bon nombre de participants seraient revenus sur leur pas à ce moment.
Vers 22h, les policiers étaient sur le pied d’alerte alors que le groupe approchait rapidement de l’entrée du pont Jacques-Cartier. Une fois arrivés près de l’intersection du pont, les manifestants ont finalement poursuivi leur marche en direction sud pour ensuite se diriger vers l’est.
Aucun bris n’a été signalé au cours de la manifestation, qui s’est terminée vers 0h30.
Parmi la foule énergique, certaines personnes étaient masquées. Quelques pièces pyrotechniques ont été lancées dans les airs, mais l’événement s’est déroulé, somme toute, de façon pacifique.
Leur presse (Agence QMI, 6 mai 2012)
Trois arrestations à la 13e marche nocturne des étudiants
Après plusieurs soirées de rassemblements pacifiques au centre-ville de Montréal, la 13e marche nocturne consécutive contre le projet du gouvernement du Québec de hausser les droits de scolarité des universités de la province s’est déroulée dans un climat légèrement plus tendu, dimanche, alors que plusieurs centaines de marcheurs auraient cherché à se rendre sur le pont Jacques-Cartier puis vers le quartier général de la Sûreté du Québec.
Comme c’est le cas depuis le début de ces marches de protestation, lancées le 24 avril, le parc Émilie-Gamelin a été le point de rassemblement des participants, vers 20h30, et tout semblait vouloir se dérouler dans le calme.
Mais vers 21h45, les manifestants, qui circulaient alors sur la rue Mont-Royal, ont emprunté la rue Papineau en direction sud. Au même moment, certains messages sur Twitter faisaient référence à une possible manifestation contre la brutalité policière sur le pont Jacques-Cartier, « à 10h ».
Mais si les marcheurs espéraient se rendre sur le pont, ils en ont été empêchés par la présence d’un groupe de policiers qui ont dressé un peloton d’intervention pour en bloquer l’accès, a indiqué l’agent Simon Delorme, du Service de police de la Ville de Montréal.
Après avoir emprunté le boulevard de Maisonneuve, les manifestants ont marché sur la rue Parthenais, où se trouvent les bureaux de la Sûreté du Québec, avant de tourner vers Sherbrooke en direction ouest.
L’agent Delorme a par ailleurs confirmé que les policiers avaient arrêté trois personnes, mais ne pouvait préciser les motifs de ces arrestations. Le SPVM devait livrer un bilan complet de ses interventions une fois le rassemblement terminé.
Pas illégale
Malgré les arrestations, le SPVM n’avait toujours pas décrété la manifestation illégale, à 23 h.
Cette manifestation s’est tenue au lendemain d’un projet d’entente pour mettre fin au conflit étudiant, qui entamera sa 13e semaine, lundi. Les quatre associations étudiantes doivent soumettre l’offre du gouvernement du Québec à leurs membres au cours des prochains jours.
Bien que les représentants de la CLASSE, de la FEUQ et de la FECQ, aient reconnu que le projet d’entente contenait des « éléments positifs », rien ne garantit encore que l’ensemble des étudiants en grève vont l’entériner, du moins si l’on se fie à plusieurs commentaires affichés sur Twitter dimanche.
Leur presse (985fm.ca, 6 mai 2012)
Printemps québécois
Les groupes anarchistes surveillés de près
Des spécialistes du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) surveillent de très près ce qu’ils appellent eux-mêmes le « printemps québécois », selon ce qu’a appris TVA Nouvelles.
Alors que plus de 180 manifestations ont eu lieu à Montréal au cours des dernières semaines et que 30 % d’entre elles se terminent par des actes illégaux et des blessés, selon le SPVM, le SCRS aurait à l’œil certains groupes d’anarchistes et des militants plus extrémistes qui prennent part à ces rassemblements.
Selon des sources bien informées, des agents du SCRS étaient présents lors de l’émeute de vendredi à Victoriaville afin de recueillir des informations et identifier des individus qui pourraient représenter une menace à la sécurité nationale.
« On a réellement eu affaire à un groupe très bien organisé, qui s’était très bien préparé et qui avait un plan bien précis », a souligné l’ex-directeur des services d’urgence de la Sûreté du Québec, Maurice Bezombes.
Marc-André Cyr, historien des mouvements sociaux, a pour sa part indiqué que « dans 99 % des cas, c’est les policiers qui ont le rapport de force […] il ne faut pas oublier que ce sont eux qui sont armés, entraînés et protégés ». M. Cyr a toutefois souligné que les manifestants ont eu le dessus sur les policiers à deux reprises et pendant un bref instant, soit lors du salon Plan Nord et à Victoriaville.
Des groupes ciblés
Parmi les groupes ciblés par le SCRS, certains plus connus tels que le Black Block, mais également des membres de la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC), le Parti communiste révolutionnaire (PCR), l’Union communiste libertaire (UCL) et le Réseau de résistance du Québécois (RRQ).
Ainsi, il y a une importante distinction à faire entre les étudiants en grève et des groupes politiques et anarchistes qui sont ciblés par ses agents.
L’ancien directeur du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, a mentionné à TVA Nouvelles que des groupes de terroristes canadiens ont fait exploser 30 bombes, dont 20 par convictions politiques depuis 2001. En parallèle, durant la même période, aucune attaque à la bombe n’a été enregistrée sur le territoire canadien de la part de groupes terroristes provenant d’autres pays.
Presse terroriste (Agence QMI, 6 mai 2012)
Une loi pour interdire les manifestants masqués à l’étude
Le gouvernement fédéral appuiera le projet de loi privé C-309 visant à interdire le port d’un masque durant une manifestation, a confirmé dimanche le ministre de la Justice, Rob Nicholson.
Les dispositions de la Loi sur la dissimulation d’identité institueraient deux nouvelles infractions au Code criminel, soit prendre part à une émeute en portant un masque ou en se déguisant pour dissimuler son identité et participer à un attroupement illégal en portant un masque ou en se déguisant pour dissimuler son identité.
La peine maximale par mise en accusation pour cette infraction serait de cinq ans et de six mois d’emprisonnement ou d’une amende maximale de 5000 $ par déclaration sommaire de culpabilité.
« Les actes de violence et de vandalisme causent des dommages à la communauté et de ne devraient pas être tolérés », a indiqué M. Nicholson.
Le député conservateur d’Alberta, Blake Richards, avait déposé le projet de loi C-309 à la Chambre de communes en avril dernier.
Le député a assuré qu’il y a suffisamment d’exemptions légales incluses dans le projet de loi pour protéger les droits religieux ou les personnes se couvrant le visage pour des raisons médicales.
« Cette loi servira à empêcher des manifestations pacifiques de tourner à l’émeute violente », a-t-il indiqué. « Je crois que cela aura un effet dissuasif et préventif. »
Manifestations étudiantes
Au Québec, dans la foulée des manifestations étudiantes des 12 dernières semaines, l’enjeu des manifestants masqués prend une couleur locale.
Rappelons que l’administration Tremblay et l’opposition à la Ville de Montréal avaient uni leurs voix en mars dernier pour condamner le port de la cagoule lors des manifestations étudiantes.
En point de presse à l’hôtel de ville, le 19 mars, le maire Gérald Tremblay avait annoncé avoir mandaté la Commission de la sécurité publique pour évaluer les modifications possibles à apporter aux règles encadrant les manifestations.
Par ailleurs, La Ligue des droits et libertés s’était déjà prononcée contre ce type de règlement par le passé. Dans un communiqué datant de février 2009, elle avait affirmé que « Ce n’est pas le fait de se masquer le visage qui doit justifier une intervention des policiers, mais celui de commettre un acte criminel. »
En France et au Royaume-Uni, des lois interdisant le port de masques durant une manifestation ont récemment été adoptées.
Presse terroriste (Agence QMI, 6 mai 2012)