Samedi 12 mai prochain, à Grasse, le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi organise une mobilisation en mémoire d’Abdelhakim Ajimi et en soutien à sa famille.
Rendez-vous à 14h sur le lieu du drame, en haut du boulevard Victor Hugo. Marche à destination du commissariat principal (1 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny).
Tract ci-dessous :
MOBILISATION À GRASSE SAMEDI 12 MAI 2012 – 14H – EN MÉMOIRE D’ABDELHAKIM AJIMI
Marche du haut du boulevard V. Hugo (lieu du drame) au commissariat principal
POUR MÉMOIRE
Le 9 mai 2008 à Grasse, Abdelhakim Ajimi est mort suite à son interpellation par la police. Apostrophé dans la rue, Abdelhakim Ajimi n’est ni armé, ni dangereux, ni même menaçant. Il est immobilisé par deux agents de la Brigade Anti Criminalité (BAC), rejoints par des officiers de la police municipale et nationale. Pieds et mains menottés, ventre contre terre, Abdelhakim Ajimi subit durant 15 à 20 minutes une clé d’étranglement (dont l’usage est condamné par la Cour européenne des Droits de l’Homme) associée à une importante compression thoracique et à de violents coups de poings et de pieds. Voyant l’état critique du jeune homme, des témoins tentent d’intervenir. En vain.
DES POLICIERS JUGÉS, CONDAMNÉS MAIS IMPUNIS…
Après quatre années de procédure judiciaire particulièrement pénibles pour la famille Ajimi, le procès des sept policiers impliqués dans la mort d’Abdelhakim Ajimi s’est tenu du 16 au 20 janvier 2012. Le 24 février, le verdict du tribunal correctionnel de Grasse tombait : les sept policiers, dont l’« inhumanité » et la « responsabilité » ont été soulignées au cours du procès, ont bénéficié de la complaisance du tribunal.
W. Lebeaupin et J.-M. Moinier, les deux agents de la BAC, ont été reconnus coupables et condamnés à des peines de 18 et 24 mois de prison pour homicide involontaire et non assistance à personne en péril sur la personne d’Abdelhakim Ajimi. J. Manach, policier municipal, a été condamné à 6 mois de prison pour non assistance à personne en péril. Pourtant ces peines ont été prononcées avec sursis. Et ces policiers ont fait appel devant la Cour d’Aix-en-Provence. Quant à M. Authier-Rey, A. Bekhira, B. Julien et P. Locatelli, agents de Police secours qui avaient transporté Abdelhakim Ajimi sans lui prêter assistance, tous ont été relaxés.
L’impunité est flagrante. L’absence de commune mesure entre les faits, avérés, et la condamnation a été immédiatement dénoncée par la famille Ajimi, le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi et leurs soutiens.
… ET TOUJOURS EN POSTE !
Les parents d’Abdelhakim Ajimi ont interpellé D. Baudis, Défenseur des droits censé veiller au respect des règles de bonne conduite par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République. Celui-ci annonçait le 16 février 2012 sur France 2 qu’il utiliserait son pouvoir d’injonction pour demander au Ministre de l’intérieur d’engager des procédures disciplinaires et de prendre des sanctions dans un délai d’un à deux mois à l’encontre des policiers coupables. Il avait précisé : « et si cette injonction n’est pas suivie d’effet […] nous serons présents dans les procédures en justice ». Aujourd’hui, l’échéance est arrivée à son terme et aucune réponse n’a officiellement été donnée.
Par voie de presse, le 26 mars, la famille Ajimi apprenait en revanche que « Les policiers de la brigade anti-criminalité de Grasse J.-M. Moinier et W. Lebeaupin [… venaient] officiellement de changer de service. Les deux agents ne font plus partie de la BAC grassoise. Toutefois, ils continueront de travailler au sein du commissariat. »
NOUS EXIGEONS
En cette période électorale, au regard de la récente proposition du Président sortant sur la « présomption de légitime défense », véritable permis de tuer qu’il accorderait aux policiers, le combat pour la vérité et la justice en mémoire d’Abdelhakim Ajimi continue. Les policiers coupables doivent démissionner et purger des peines de prison ferme.
PAS D’IMMUNITÉ POUR LES POLICIERS
RESTONS MOBILISÉS AUX CÔTÉS DE LA FAMILLE AJIMI