[Révolution tunisienne] « Les jeunes et les citoyens du bassin minier ne seront jamais utilisés comme des pions. Ils défendront bec et ongles leurs droits longtemps spoliés par les différentes autorités »

En sit-in depuis plus d’une semaine devant le ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi : Les chômeurs du bassin minier ne lâchent pas prise

Les résultats du concours de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) défrayent toujours la chronique chez les jeunes chômeurs et les familles du bassin minier.

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Insatisfaits, les natifs de Md’hilla et d’Om Larayes se sont déplacés à la capitale pour protester contre leur exclusion du deuxième concours. C’est devant le ministère de la Formation Professionnelles et de l’Emploi qu’ils campent depuis plus d’une semaine. « Nous sommes venus pour revendiquer notre droit au travail. À une vie digne, et nous ne comptons pas rentrer au bassin minier sans avoir gain de cause », annoncent-ils d’un ton très ferme.

Samedi, 21 avril. Plus d’une semaine s’est déjà écoulé depuis l’annonce des résultats du concours de recrutement des techniciens et des agents à la CPG aussi bien à Om Larayes qu’à Md’hilla. En ce même jour, toute la ville de Redeyef attend avec impatience et très prudemment cette date, où le sort professionnel de plusieurs jeunes chômeurs sera déterminé. Certes, les résultats du concours ne feront pas l’objet d’un accord de tous les citoyens. C’est ce qui s’est passé dans les villes de M’dhilla et d’Om Larayes. Insatisfaits des méthodes et des critères adoptés par le ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi pour recruter les jeunes, plusieurs natifs de ces villes observent un sit-in devant son siège sis au boulevard Ouled Haffouz. Jeunes, hommes et femmes, toutes tranches d’âge confondues, les sit-inners ne cachent pas leur mécontentement des résultats du concours où, « l’on a exclu plusieurs cas sociaux et jeunes en quête de travail et surtout d’équité sociale », protestent-ils.

Critères adoptés

« Il faut dire que les critères adoptés lors du deuxième concours et qui se veulent transparents et judicieux ne sont pas logiques », critiquent les sit-inners. « Et pour preuve, plusieurs cas sociaux qui ont réussi au premier concours ont été exclus la deuxième fois », ajoutent-ils tout en se demandant sur quelle base le ministère a arrêté les conditions sociales.

Par ailleurs, les sit-inners considèrent que « d’autres facteurs de choix ne sont pas logiques ni même réalistes ». « Ceux qui ont établi les critères écartent les simples ouvriers bénéficiant d’une couverture sociale », expliquent-ils tout en ajoutant : « c’est notre droit de postuler pour un poste de travail stable. Pourquoi nous sanctionnent-ils ainsi ? », s’interrogent les protestataires. Et d’enchaîner : « nous avons quand même le droit à la couverture sociale même si nous travaillons dans un poste précaire ou pour une courte durée ». « Cela ne doit être en aucun cas un facteur d’exclusion », attirent-ils l’attention.

Toujours dans le même contexte, d’autres jeunes considèrent que le gouvernement provisoire et plus particulièrement le ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi n’ont pas bien étudié les critères de recrutement. « Je ne comprends pas pourquoi j’étais écarté du concours alors que mon CV est riche », s’interroge un jeune sit-inner. « Je suis titulaire d’un diplôme de formation en électromécanique et j’ai mon permis de conduire. Il n’y a pas de raison de m’exclure de ce travail alors que j’ai réussi le premier concours », critique-t-il d’un ton très ferme.

Détermination

Solidaires, les sit-inners essayent de faire passer un message au gouvernement provisoire ainsi qu’à leurs concitoyens à Md’hilla et à Om Larayes. « Nous tenons à rappeler que nous ne sommes pas contre nos concitoyens qui ont réussi au dernier concours », précisent les protestataires tout en demandant de « les ajouter à la liste des admis ». Ils ont par ailleurs annoncé très fermement que « les richesses du bassin minier doivent être désormais, investies dans le bassin longtemps marginalisé ». « Les jeunes et les citoyens de la région ne seront jamais utilisés comme des pions. Ils défendront bec et ongles leurs droits longtemps spoliés par les différentes autorités », se mettent-ils d’accord.

Il est clair que la question de recrutement des jeunes dans la CPG ne sera pas résolue facilement. Pour éviter ces problèmes, le gouvernement provisoire devrait adopter l’approche participative en impliquant tous les concernés dans ce processus.

Publié par des ennemis de la révolution (Sana Farhat, letemps.com.tn, 22 avril 2012)


Situation d’appréhension à Redeyef après l’annonce des résultats du concours de la CPG

La ville de Redeyef dans le gouvernorat de Gafsa vit  en état d’appréhension du pire après l’annonce il y a quelques instants, ce samedi 21 avril 2012 des résultats du concours de la Compagnie des Phosphates de Gafsa – CPG), a appris  de sources concordantes.

Les mêmes sources ont indiqué que la Garde nationale et la Police se sont retirées de la ville alors que l’armée a pris position devant les endroits sensibles notamment les bâtiments administratifs et les carrefours stratégiques.

Une ambiance de tension est perceptible dans la ville, indiquent ces sources.

Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 21 avril 2012)

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