Ça y est, M. Fragnoli s’en est allé. Épuisé, au bout du rouleau, il a quand même eu la délicatesse de nous gratifier d’une ultime Fragnolade. À la suite de ses frasques dans le Canard Enchaîné, nos avocats avaient jugé bon de demander son départ en retraite anticipée. Tout le monde s’y accordait, M. Fragnoli qui récemment encore imaginait une adaptation cinématographique de l’affaire de Tarnac où Brad Pitt jouerait son rôle, avait définitivement perdu la raison. Sa hiérarchie, mue par on ne sait quel incompréhensible bénévolat, lui proposa de prendre les devants plutôt que de subir une ultime humiliation qui aurait valeur de blâme. Le dos au mur, il a pris cette petite porte, non sans fragnoler haut et fort que la décision émanait de lui. Avec cet humour malade que ceux qui le côtoient lui connaissent, il alla jusqu’à déclarer qu’il en avait marre des attaques personnelles dans la presse. Les dizaines de journalistes qui ont pu l’entendre déblatérer ses petits ragots et ses petites médisances à propos de la vie personnelle des inculpés ont dû bien rire.
Certes, l’affaire de Tarnac n’était pas de son fait mais il a commis l’erreur de la faire sienne. Nombreuses furent les occasions pour lui de prononcer un non-lieu, d’en sortir la tête haute. Au lieu de cela, il a préféré couvrir les mensonges de la SDAT et se soumettre à la pression de sa hiérarchie. Ne nous méprenons pas, dans l’affaire de Tarnac, M. Fragnoli ne fut qu’un pion, méprisé et méprisable. Il se sera contenté de choisir le mauvais parti.
Ses petits arrangements avec Jean-Hugues Bourgeois le témoin psychiatrique, ses reconstitutions bidonnées, ces PV inventés par la SDAT auxquels il feignait de croire, ses refus de laisser un inculpé habiter chez un autre pour que son fils puisse subir une greffe de moelle osseuse, ses arrestations en pleine rue à bout touchant, ses élucubrations infinies sur sa propre page wikipedia, ses milles petites rumeurs nauséabondes qu’il distillait à chaque fois que son instruction allait mal (AZF, la vie personnelle des uns et des autres, ses mythos sur ses stylos SNCF, etc.), de tout cela, rien ne nous manquera.
On pourrait s’amuser de l’absurdité de l’homme ou s’indigner de sa mauvaiseté ; nous nous contenterons d’attendre la suite, avec tout l’intérêt quelle mérite.
Un inculpé
P.-S. : À la lecture de la dépêche AFP qui annonçait son déssaisissement, nous pouvions comprendre que M. Fragnoli craignait une plainte de la part de M. Torres du fait de la révélation de son nom à « la presse libre ». Qu’il se repose en paix, nous ne faisons pas partie de votre famille.
Soutien aux inculpés du 11 novembre – 10 avril 2012
Grand jeu concours : les renseignements généraux de la préfecture de police de Paris sont-ils des faussaires ?
Un certain nombre de journalistes consultant ce site, nous leur proposons ce grand jeu collaboratif.
Le 8 mars 2012, en écho à la parution du livre de David Dufresne, le site d’information Mediapart divulguait trois documents inédits concernant l’affaire de Tarnac et émanant « des services ». C’est au second document, une note de la RGPP, que nous nous intéresserons aujourd’hui.
S’il on y apprend pas grand chose, on s’amuse cependant du présomptueux « Il serait utile d’activer notre contact au sein de ce groupe ».
Mais ce n’est pas là que le bât blesse. Le document date de juin 2008, y est notamment décrit avec force détails le lieu de domiciliation de Julien Coupat à Montreuil. Hors, ce dernier n’y avait jamais mis les pieds avant le 29 mai 2009, jour de sa sortie de prison.
On peut donc a minima établir que ce document est anti-daté. De là, que penser de son contenu ?
Nous n’avons aucune hypothèse particulière pour le moment. Excès de frime de la part de la police ? la roulette du tampon qui ne marche plus ? nouvelle intoxication de M. Dufresne ?
Quoi qu’il en soit, et sans verser dans on ne sait quel conspirationnisme de mauvais aloi, depuis le début de cette affaire à chaque fois que nous avons pu remarquer un élément troublant, nous finissions par trouver un beau gros lièvre.
Vous l’aurez compris, ce grand jeu concours consiste à trouver ce lièvre et donc à comprendre pourquoi la RGPP a réalisé ce faux et pourquoi il a été bénévolement donné à M. Dufresne.
Le gagnant ou la gagnante se verra offrir un dîner au magasin général de Tarnac ou à la Conjuration des Fourneaux de Rouen, ainsi qu’un exemplaire dédicacé de L’insurrection Qui Vient offert par les éditions La Fabrique.
P.-S. : Le concours n’est pas ouvert aux policiers dont les trouvailles ne pourraient qu’être suspectes.
Soutien aux inculpés du 11 novembre – 10 avril 2012