Dupont et Dupond ont droit aux encouragements des professionnels algériens :
Affaire Merah : quand le DRS félicite Bernard Squarcini !
Dans son édition du 7 avril 2012, le quotidien français Le Parisien, publie dans sa rubrique « indiscret » une information quelque peu surprenante, sur les retombées de l’affaire Merah. En effet, selon le Parisien, « après l’opération des policiers du Raid à Toulouse (Haute-Garonne), qui s’est terminée le 22 mars par la mort du tueur Mohamed Merah, auteur de sept assassinats, les services de renseignement algériens ont été les premiers à féliciter Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) ».
Cette petite « perle » publiée en page 6 de l’édition papier et reprise sur le site internet du quotidien, en dit long sur les relations entre les services de renseignements algériens et français. Après tout, Mohamed Merah, était seul, encerclé dans son appartement et il ne détenait aucun otage. Sa mort, plutôt que son arrestation, relève plus de l’échec ou du semi-échec que d’un exploit et ne nécessite pas de félicitations particulières. En France même, de nombreuses voix ont ouvertement critiqué l’opération et l’opposition socialiste au Sénat avait demandé à auditionner les patrons des services de renseignement français, particulièrement Bernard Squarcini. En Algérie, les autorités algériennes ont tout fait pour éviter d’être embarquées dans l’affaire Merah, répétant à l’envie qu’il s’agissait d’une affaire « franco-française », refusant même, d’accueillir la dépouille de Mohamed Merah contre les souhaits de son père. Ces félicitations des services algériens à leurs « collègues » français, entre services, outre qu’elles confirment une réelle complicité, posent néanmoins des interrogations.
Presse terroriste (KalimaDZ, 8 avril 2012)
L’ « officier Hassan de Toulouse » et le « mentor » Abu Qaqaa al-Andalusi enfin récompensés par de petits rôles dans la dernière version du scénario officiel :
Au Pakistan, Mohamed Merah à l’école du crime
Enquête – « Libération » révèle que des talibans affirment avoir entraîné au tir, en 2011 au Waziristan, l’auteur des meurtres de Toulouse et Montauban.
Selon nos informations, Mohamed Merah a bien été formé au maniement des armes en septembre 2011 au Waziristan (Pakistan) dans un centre d’entraînement d’un groupe islamiste radical lié à Al-Qaeda. Les renseignements français et américains, qui n’y ont vu que du feu à l’époque, ont désormais la preuve que ce prétendu « loup solitaire » entré au Pakistan mi-août 2011 avec un visa touristique de deux mois, avait réussi à s’introduire dans une fabrique de jihadistes. Un haut responsable des services français affirme à Libération que « Mohamed Merah a noué des contacts avec les talibans à Islamabad puis a été conduit au Waziristan, dans un camp situé dans les zones tribales. Il a été testé par les organisateurs extrêmement méfiants pendant dix jours pour voir s’il n’était pas infiltré par les services occidentaux. Puis Mohamed Merah a eu deux jours d’entraînement au tir. » Les vérifications de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la CIA — avec les services pakistanais — permettent de mieux retracer le périple de Merah qui a sillonné le Pakistan entre Lahore, Gujarat et Islamabad, puis disparu la seconde quinzaine de septembre au Waziristan.
« Munitions ». Au Pakistan, le groupe des « Soldats du Califat » (Jund al-Khilafah), qui avait revendiqué les attentats de Toulouse, a publié le 31 mars, sur un site jihadiste, un texte jugé « crédible » par la DGSE et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce document de trois pages est signé par Abu Qaqaa al-Andalusi qui se présente comme l’un des mentors de Mohamed Merah. Selon lui, le Toulousain, surnommé Yusef al-Faransi (« Youssef le Français »), arrivé au Pakistan avec un visa délivré en France, est entré en contact avec des talibans qui l’ont conduit dans les zones tribales. C’est là qu’il a rejoint l’une des « brigades » du groupe jihadiste. Selon Abu Qaqaa al-Andalusi, Mohamed Merah a refusé de manier des explosifs, mais s’est montré passionné par les armes : « Il voulait avoir les meilleures. En outre, il possédait un lance-grenades Narenjak et des munitions variées. […] Un accord initial avec lui prévoyait qu’il exécute une opération martyre sur un site ennemi important, avec une ceinture d’explosifs. » D’après son mentor, Merah a « voulu aller voir avec lui dans le local de stockage la ceinture d’explosifs qu’il était supposé utiliser dans sa mission ». Mais « un jour plus tard », ce projet a finalement été abandonné « pour des raisons qui ne peuvent être dévoilées », écrit ce « soldat du Califat » : « En fonction de sa volonté, et de ses capacités physiques et mentales, le plus adapté pour lui était de commettre des assassinats. » Mohamed Merah serait alors rentré en France en promettant « d’accomplir ce qu’il pourrait ». Ce texte qui reste à authentifier, émane d’un groupe peu connu et relativement peu actif, qui prône l’instauration d’un « califat mondial ». Composé en grande majorité de Kazakhs, le Jund al-Khilafah a revendiqué trois attentats au Kazakhstan à l’automne dernier et deux autres contre des bases de l’armée américaine dans la région de Khost, en Afghanistan. Le texte livre toutefois d’étonnantes précisions sur Mohamed Merah ne parlant pas couramment arabe, qui leur a laissé son appareil photo Panasonic lui ayant « coûté cher » et possédait un « Mac rempli de logiciels de production vidéo ».
« Épouse ». Au Pakistan, Mohamed Merah apprend par sa mère qu’il est convoqué par un officier du renseignement intérieur (RI) de Toulouse et lui téléphone le 13 octobre 2011 pour lui signaler son « voyage ». Il le rappelle le 3 novembre pour lui dire qu’il est hospitalisé à Toulouse avec une hépatite A. Le 14, Merah se rend au débriefing de l’officier Hassan de Toulouse et d’un spécialiste des jihadistes de la DCRI de Paris. Selon les propos du chef de la DCRI, Bernard Squarcini, au Monde, Mohamed Merah « vient à l’entretien avec sa clé USB qui contient ses photos de voyage » et « explique en photos tout le parcours qu’il a réalisé au Proche-Orient, en Afghanistan et au Pakistan ». Il cherchait soi-disant « une épouse ». Il embobine les officiers qui l’ont surveillé. Squarcini a démenti qu’il ait pu être retourné par les services français : « Mohamed Merah n’était ni un indic ni un agent. »
Il est cependant plausible que l’officier du « RI » lui ait demandé de le contacter « s’il avait des tuyaux ». Retranché dans son appartement assiégé par le Raid, le 21 mars, Mohamed Merah a tenu à parler à l’officier Hassan et lui a lancé : « De toute façon, je devais t’appeler pour te dire que j’avais des tuyaux à te donner mais, en fait, j’allais te fumer. » « Youssef le Français » lui explique alors ce qu’il lui avait dissimulé quatre mois plus tôt. Il lui dit qu’il a été « formé au tir au sein d’Al-Qaeda au Waziristan », qu’il a refusé de « provoquer un attentat-suicide », mais « a accepté une mission générale d’Al-Qaeda pour commettre un attentat en France ».
Presse terroriste (Patricia Tourancheau & Luc Mathieu, Liberation.fr, 6 avril 2012)
(…) Il portait un gilet pare-balles de la police
Les enquêteurs de la police judiciaire « digérent » la procédure et ses 1 500 PV et « analysent » les 700 scellés. Avec une priorité sur les armes. Et avec une autre mauvaise surprise : le gilet pare-balles qui a permis à Mohammed Merah de résister 5 minutes au groupe d’assaut du RAID est un gilet estampillé Police nationale ! Même s’il avait été volé, ça fait désordre. (…)
Presse terroriste (Jean Cohadon, LaDepeche.fr, 9 avril 2012)