[Carnaval de Saint-Affrique] « Aucune information en mairie, aucune demande d’autorisation quelle qu’elle soit, aucun interlocuteur direct et la transgression de tous les interdits : affichage sauvage, consommation d’alcool et ivresse sur la voie publique, bonhomme carnaval brûlé en dépit de l’interdiction préfectorale de tous feux, farine jetée maculant les vitrines et la place de la mairie »

DIFFAMATION : Carnaval menace de porter plainte

Chers Saint-Affricains,

J’étais déjà tranquillement assoupi, profitant d’une année de repos bien méritée, lorsque mes oreilles se sont mises à siffler. J’entends qu’on me recherche, qu’on me diffame. Et c’est beaucoup pour un seul homme ! Pourtant, lors de mon passage en votre ville samedi dernier, j’avais été véritablement ému de votre accueil. Je sentais que vous aviez préparé avec soin mon arrivée. Vous étiez nombreux et ensemble, êtres des bois mi-animaux mi-végétaux, docteurs foldingues et spidermen. Vos sourires, votre musique et vos rires m’ont fait rajeunir. C’est que j’ai plus de 2000 ans ! Et ces dernières années, enferré entre barrières, majorettes et chars fleuris, j’ai bien cru trépasser.

Mon passage en aurait scandalisé certains. Qu’auraient-ils dit lorsqu’au temps de ma gloire, je tenais la rue un mois durant, que l’on y projetait plâtres et excréments ? Qu’importe ! De tout temps, les autorités n’ont jamais pu m’encadrer ! L’Église me persécutait jadis pour outrage aux bonnes mœurs, aujourd’hui c’est au nom de l’hygiène et de la propreté que l’on menace de m’interdire. Mais là où certains ne savent voir, a posteriori, que le pavé blanchi, j’ai vu la danse des enfants rigolards se pourchassant et se barbouillant joyeusement la frimousse de farine.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924162.jpg

On me reproche encore de ne pas respecter les arrêtés. Pauvre CON-DIDAT ! Ni la verve des avocats de la défense, ni la corruption du tribunal n’ont pu empêcher le traditionnel verdict populaire. Le feu qui fut décrété le même jour à Saint Rome de Tarn, Sainte Bernadette et Fondamente n’y a pourtant pas suscité une semblable indignation.

Enfin, j’en aurais soi-disant saoûlé certains. Que l’on puisse se scandaliser que le vin ait été distribué gratuitement dit assez à quel point festivité rime aujourd’hui avec « il faut payer ». Oui je l’avoue, j’ai suscité l’ivresse sur la voie publique ! Mais davantage par mes danses et mes chants que par l’entremise du merveilleux nectar. Ni bagarre, ni heurts cependant, mais une véritable attention mutuelle.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924178.jpg

En terrasse… Des Saint-Affricains outrés, indignés, apeurés, traumatisés, choqués, heurtés et scandalisés par le passage du carnaval…

Pour conclure, devant tant de calomnies je ne peux exclure un dépôt de plainte pour diffamation, laquelle pourrait être examinée l’année prochaine par mon tribunal…

À vous tous mes amis, n’ayez crainte, il est certaines choses que l’on n’engeôle pas et le printemps revient toujours…

Votre Carnaval – 7 avril 2012

P.-S. : Pour les sceptiques qui ne croient que ce qu’ils voient, de nombreuses photos sont disponibles sur le blog carnavaldesaintaffrique.over-blog.com


Saint-Affrique : Le maire porte plainte pour dégradation

Samedi après-midi, s’est déroulé en ville le “carnaval de Saint-Affrique” avec quelques dizaines de participants.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333923680.jpg

Suite à des incidents lors du “carnaval de Saint-Affrique”, le sénateur-maire Alain Fauconnier a décidé de porter plainte à la gendarmerie.

Suite à des incidents, le sénateur-maire Alain Fauconnier a décidé de porter plainte à la gendarmerie « contre des comportements irresponsables », à savoir « affichage sauvage, dégradation de bien public et non respect de l’arrêté préfectoral sur l’interdiction de faire du feu en plein air ».

Dans un communiqué de presse, la collectivité écrit : « Avoir envie de s’amuser, d’organiser une manifestation festive est tout à fait louable et légitime, à condition de respecter ses concitoyens et la loi. » Et de rappeler à tous ceux qui ont le souhait d’organiser un événement quel qu’il soit sur la ville, qu’il est obligatoire d’informer la mairie et indispensable de demander des autorisations pour occuper l’espace public. La mairie précisant que chaque fois qu’ils sont sollicités, les services communaux apportent toute la contribution nécessaire soit à l’organisation, soit à la réglementation, soit au bon déroulement des animations.

La mairie poursuit : « Ce samedi, un groupe inorganisé a voulu faire fi de toutes ces demandes et autorisations, organisant (…) le carnaval des enfants sauvages avec pour mots d’ordre : transgression et irresponsabilité. Pourtant, l’idée de relancer un carnaval sur Saint-Affrique à destination du public et des familles, était, dans l’absolu, une bonne idée. Mais les organisateurs ont oublié le minimum de réglementation. »

« Le cadre dans lequel cette manifestation s’est déroulée est inacceptable : aucune information en mairie, aucune demande d’autorisation quelle qu’elle soit, aucun interlocuteur direct et la transgression de tous les interdits : affichage sauvage, consommation d’alcool et ivresse sur la voie publique, bonhomme carnaval brûlé en dépit de l’interdiction préfectorale de tous feux (sur les berges de la Sorgue, en face l’église : NDLR), farine jetée maculant les vitrines et la place de la mairie. Obligeant les services techniques à intervenir d’urgence pour effectuer le nettoyage de la ville. » Le panneau d’affichage vitré de la paroisse Bon Pasteur fixé sur la porte de l’église a été arraché et jeté à la Sorgue.

Et la mairie de conclure qu’à l’avenir, face à toute manifestation non autorisée sur le domaine public, elle « se verra contrainte d’imposer l’annulation de la manifestation avec le concours de la force publique si nécessaire ».

Hier après-midi, les organisateurs du carnaval étaient injoignables.

TÉMOIGNAGES : « En colère et choqué »

Pas contents les commerçants contactés hier après-midi, sur la place de la mairie, quand on leur parle du carnaval. « Un carnaval comme ça, ce n’est pas sérieux, commentait l’un d’eux, se déclarant en colère et choqué. » Et de poursuivre : « Cela a coupé les ventes ». Et un second d’ajouter : « C’est affreux et honteux, j’ai fermé à 18 h quand ils sont arrivés. Aucun respect pour rien. Des personnes étaient allongées contre les vitrines. » Un cafetier de la ville s’est dit « choqué que du vin soit distribué à volonté alors qu’il y avait des enfants. »

Habillés en enfants sauvages, les participants au carnaval ont dansé, samedi, place de la mairie.

Leur presse (MidiLibre.fr, 4 avril 2012)


Photos du 31 mars

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924379.jpg

Farandole au Jardin Public.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924397.jpg

Des sauvages s'invitent aux balcons avec la complicité des habitants.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924588.jpg

Mais ce printemps que bon, bon, que le vin est bon !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924605.jpg

En rythme avec la batucada !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924752.jpg

Le CON-DI-DAT peu avant son procès…

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924770.jpg

… avec à ses trousses les enfants sauvages.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924855.jpg

La fanfare en attendant le jugement sur les bords de Sorgues.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333924974.jpg

Malgré la verve des avocats de la défense, la foule refuse l'acquittement…

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333925081.jpg

Adieu paure, paure paure,

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1333925181.jpg

Adieu paure, carnaval…

carnavaldesaintaffrique.over-blog.com

Ce contenu a été publié dans General, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à [Carnaval de Saint-Affrique] « Aucune information en mairie, aucune demande d’autorisation quelle qu’elle soit, aucun interlocuteur direct et la transgression de tous les interdits : affichage sauvage, consommation d’alcool et ivresse sur la voie publique, bonhomme carnaval brûlé en dépit de l’interdiction préfectorale de tous feux, farine jetée maculant les vitrines et la place de la mairie »

  1. A.D. dit :

    « Un carnaval comme ça, ce n’est pas sérieux, commentait l’un d’eux, se déclarant en colère et choqué. »

    Pauvre Couillon, un carnaval sérieux, c’est quoi ?

    « Aucun respect pour rien. Des personnes étaient allongées contre les vitrines. »
    C’est définitoire du carnaval le manque de « respect » (en fait de « dévotion ») envers l’autorité, tout ça…Et puis pour les vitrines et les gens allongés dessus…elle sont horizontales ces « vitrines »?

    VIVE CARNAVAL,
    que le Q de Vraiconnier se pèle, et qu’il y pousse des mates de foin.
    Mercantis, autorités et autres abrutis : pas touche au Carnaval !

Les commentaires sont fermés.