Le 21 octobre 2011, le verdict du procès en appel des « tireurs présumés » de Villiers-le-Bel est tombé. Deux acquittements et des peines de 3 à 15 ans de prison ferme ont été prononcés. Quatre ans après la mort de Lakhamy et Moushin, provoquée par la collision de leur moto avec une voiture de police, et les révoltes qui ont embrasé Villiers-le-Bel, la Justice a enfin assouvi le désir de vengeance de l’État.
L’enfermement des deux frères Kamara, condamnés à 12 et 15 ans de prison, est un gage donné aux forces de répression, qui ont besoin d’être rassurées sur le bien-fondé de leur travail de pacification des quartiers populaires, y compris quand celui-ci engendre des morts, et sur le soutien indéfectible qu’elles recevront systématiquement de la part de la Justice. Villiers-le-Bel n’est pourtant pas une exception. Aujourd’hui, tous les procès où les actes des flics ou des matons sont mis en cause aboutissent à des non-lieux, des acquittements ou des peines dérisoires. Lamine Dieng, étouffé par la police en 2005, Abdelhakim Ajimi, étranglé par la police en 2008, Ali Ziri, battu à mort par la police en 2009, et Jamal Ghermaoui, « suicidé » par les matons de Nanterre en 2011, sont autant d’exemples de l’insécurité policière et carcérale, de la brutalité de la violence d’État en France. Les prisonniers de Villiers-le-Bel, tout comme les familles de ces « vies volées » par les flics et les matons, ont besoin de soutien et de solidarité. Rassemblons-nous et organisons-nous pour eux et contre les violences d’État.