Espagne : L’état de santé du Marocain tétraplégique se détériore
Après son passage dans un poste de police à Guadalajara (voir article) le 1er mars dernier, Abdellah El Asli, un jeune Marocain, est devenu tétraplégique. Hospitalisé depuis un mois environ, son état de santé devient de plus en plus critique. Selon les dernières nouvelles, l’Etat marocain condamne la torture policière espagnole et exige des explications.
Pour Nadia Otmani, présidente de l’association marocaine Al Amal, établie en Espagne, la police espagnole a dépassé la limite du tolérable. « Lorsque les amis d’Abdellah El Asli ont commencé à paniquer, suite à sa disparition soudaine, ils ne savaient pas qu’il était hospitalisé depuis près d’une semaine», se souvient la militante qui tient à rétablir la vérité sur l’affaire. Et d’ajouter : « Ce que nous savons aujourd’hui, c’est qu’Abdellah a été arrêté sur un terrain de football par deux inconnus, vraisemblablement policiers en civil. Ensuite, il a subi une intervention chirurgicale. Quant aux circonstances spatio-temporelles de son agression, seuls ses bourreaux les connaissent », éclaire-t-elle.
Aujourd’hui, suite à la pression de politiques espagnols et du gouvernement marocain, une enquête est en cours. « La lumière doit être projetée sur cette bavure policière. L’État espagnol doit s’expliquer, voire s’excuser, pour qu’il n’y ait plus de dérapages de ce genre », s’insurge la militante Nadia Otmani.
De même, trois semaines après l’incident, les autorités consulaires marocaines ont fini par intervenir. Celles-ci ont fait savoir aux autorités espagnoles que la responsabilité incombe totalement à la police espagnole.
La santé du jeune marocain de plus en plus précaire
En outre, Nadia Otmani continue de s’enquérir de l’état de santé du jeune tétraplégique en lui rendant plusieurs visites par semaine. La semaine passée, l’équipe médicale qui soigne Abdellah confirme que sa santé se détériore de plus en plus chaque jour. Aussi, des ONG et hommes politiques espagnols ont récemment exprimé leur sympathie et solidarité à l’égard de cette affaire. Plusieurs défenseurs des droits de l’homme ont été hostile à la déclaration du sous-délégué du gouvernement espagnol de Guadalajara qui prétendu que le Marocain s’est infligé, de sa propre volonté, des blessures, pour ne pas être extradé au Maroc.
Le député parlementaire de la Gauche Unifiée, Iglesias Sixto Ricardo a adressé une lettre écrite à la Chambre des représentants dans laquelle il demande plus d’éclairages sur l’affaire d’El Asli. Le président de la section locale du parti Union Progrès et Démocratie, lui, a exprimé sa consternation et sa condamnation aux propos du sous-délégué du gouvernement. Il a également déploré que le responsable gouvernemental n’ait pas informé les citoyens espagnols au début du drame.
Leur presse (Houda Belabd, Yabiladi.com, 29 mars 2012)
Affaire du Marocain blessé dans un commissariat : La polémique enfle en Espagne
Nouveaux rebondissements dans l’affaire du jeune marocain sorti tétraplégique suite à son passage, le 1er mars, dans un commissariat de Guadalajara. Vendredi, des Marocains résidents en Espagne, dont des amis de Abdellah El Asli, ont tenu devant le même centre de police un sit-in dénonçant la version, peu convaincante, du sous-délégué du gouvernement espagnol à Guadalajara, estimant que le sans-papier marocain s’est blessé intentionnellement pour éviter son extradition au Maroc.
Des témoignages des amis de El Asli, recueillis par Europa press télévision, insistent sur les zones d’ombres entourant cette affaire. « Nous voulons la vérité. Abdellah est entré sain et sauf au commissariat et s’en est sorti tétraplégique. Nous voulons savoir ce qui s’est passé », clame un ami de la victime.
L’affaire se politise
Cette bavure de la police de Guadalajara est sur le point de se transformer en un sujet de confrontation entre politiciens. Europa press rapporte que le président de la section locale du parti Union Progrès et Démocratie (UPyD), Fransico Lucas, s’est dit « préoccupé et consterné » par les propos du sous-délégué du gouvernement et surtout par le fait qu’il a occulté cet incident aux citoyens de Guadalajara. Le responsable politique compte interpeller, mardi 27 mars, le représentant du ministère de l’Intérieur sur les circonstances à l’origine de la paralysie du jeune El Asli.
De son côté, le coordinateur de la section locale de Izquierda Unida (gauche unifiée), José Luis Maximiliano, a demandé, jeudi, que toute la lumière soit faite et de manière « immédiate » sur cette affaire. Nullement convaincu par la version officielle, il a déclaré à la presse que « la sous-délégation du gouvernement doit éclairer notre antenne sur ce qui s’est passé il y a presque vingt jours ».
Rabat sort de sa réserve
Le Maroc aussi s’invite dans l’affaire. Trois semaines après cet incident, un communiqué, attribué à une source consulaire marocaine à Madrid, la MAP, annonce que « les autorités marocaines suivent avec préoccupation et grand intérêt l’affaire de Abdellah El Asli, ce jeune sans papiers marocain admis dans un hôpital de Guadalajara après une présumée agression de la police espagnole, et demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire ».
La dépêche indique qu’« une délégation du consulat général du Maroc à Madrid s’est rendue dans la ville de Guadalajara (centre de l’Espagne) pour rendre visite au jeune marocain, âgé de 33 ans, et pour s’arrêter sur les tenants et aboutissants de cette affaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que le consulat entreprendra toutes les démarches nécessaires pour garantir les pleins droits du ressortissant marocain et pour inciter les autorités espagnoles à apporter les explications nécessaires sur cette présumée agression ».
Leur presse (Mohammed Jaabouk, Yabiladi.com, 24 mars 2012)
Après un séjour dans les geôles espagnoles
Un sans-papiers marocain en soins intensifs devient paraplégique
Un jeune sans-papiers marocain, Abdellah El Asli, se trouve depuis début mars en soins intensifs dans un hôpital de Guadalajara (centre de l’Espagne), après avoir été arrêté par la police lors d’un contrôle d’identité. Cette affaire a suscité l’émoi dans la communauté marocaine de Castille la Manche qui demande l’ouverture d’une enquête.
Le 1er mars dernier vers 21h00, Abdellah El Asli, 33 ans, se trouve avec des amis sur un terrain de foot situé dans un quartier tranquille de la ville de Guadalajara en Espagne. Des amis qu’il avait l’habitude de rencontrer pour jouer au foot ou simplement pour bavarder. À ce moment-là, des agents de police en tenue civile s’approchent pour lui demander, à lui spécifiquement, ses papiers. Ne pouvant produire des papiers accréditant sa résidence légale en Espagne, il est emmené au commissariat par la patrouille de police, selon les médias espagnols. À partir de ce moment, ses amis vont perdre sa trace.
Le 6 mars, ses colocataires décident de se rendre au commissariat pour demander de ses nouvelles. On les informe, alors, que le jeune Marocain a été expulsé vers son pays d’origine…
“Expulsé” vers un hôpital dans un état critique
Le 15 mars, un employé du centre hospitalier, face à la détérioration de l’état de santé de ce patient qui n’avait reçu la visite d’aucun proche ni ami, décide d’entrer en contact avec l’un de ses colocataires à Murcie, la dernière localité où avait résidé le Marocain avant de déménager à Guadalajara. Ce dernier entre de son côté en contact avec les amis de Abdellah El Asli à Guadalajara.
Entre-temps, ses amis vont apprendre qu’il avait été transporté du commissariat vers l’hôpital de la ville dans un état critique. Il a subi dans la nuit du 1er mars une opération délicate pour une lésion au cerveau. Il se trouve, depuis, intubé dans un état de paraplégie complète dans l’unité des soins intensifs.
Zones d’ombres sur une disparition
L’affaire, passée sous silence par la police espagnole, a éclaté au grand jour grâce à un site d’information Madrid2noticias qui avait été alerté par la présidente d’une association de la communauté immigrée marocaine, Al Amal, Nadia Otmani. Cette dernière n’arrive toujours pas à comprendre comment, après avoir été détenu durant deux heures, le jeune Marocain se retrouve abandonné dans un hôpital.
Face au tollé suscité par cette affaire, la délégation du gouvernement à Castilla la Mancha décide enfin de réagir en annonçant, mercredi via la presse espagnole, l’ouverture d’une enquête.
La police prétend pour sa part que le jeune Marocain s’était auto-blessé pour éviter son expulsion, niant toute agression sur la victime.
Toutefois, de très nombreuses zones d’ombre planent sur cette affaire et la communauté marocaine en Espagne se pose des questions : pourquoi la police a informé les amis de la victime qu’il avait été expulsé au Maroc alors qu’il se trouvait dans un état végétatif à l’hôpital ? Comment une personne peut-elle s’auto-blesser au point de rester paraplégique ? Pourquoi avoir étouffé cette affaire durant plus de deux semaines ?…
Leur presse (aufait/MAP, 22 mars 2012)
Espagne : Un Marocain devient tétraplégique après son passage dans un poste de police
L’affaire d’Abdellah Al Asli continue de faire des rebonds. Le ressortissant marocain clandestin de 33 ans admis en soins intensifs dans un hôpital de Guadalajara (à proximité de Madrid) en est à son 22e jour de réanimation. Le jeune homme devenu tétraplégique suite à son passage dans un poste de police espagnol, souffre encore d’un grave problème de dysfonctionnement au niveau de la moelle épinière. Esteban Ibarra, figure de proue de la lutte contre le racisme en Espagne promet d’aller jusqu’au bout de cette affaire qu’il juge être d’ordre humanitaire.
Abdellah Al Asli est admis depuis le 1er mars dernier en soins intensifs à l’hôpital universitaire de Guadalajara. Une commune située à Tolède au centre de l’Espagne. « Nous n’avons pris conscience de son cas que le 16 mars dernier. La police, responsable de son état, a essayé de camoufler son jeu. Ses amis ont harcelé le commissariat de leur commune pour avoir de ses nouvelles. Ceux-ci ont prétexté qu’il a été refoulé au Maroc. Après vérification, ils ont su que leur ami n’était pas réellement rentré au pays. Ensuite, après plusieurs appels, ils ont entendu une autre version mensongère : qu’Abdellah se serait jeté, de son plein gré, du haut d’un mur pour ne pas être rapatrié. Mais lorsque nous sommes allés sur place pour nous enquérir de son état de santé, nous avons été choqués d’apprendre qu’il était devenu tétraplégique. » Ce témoignage est de Nadia Otmani, présidente de l’Association El Amal, des Marocains d’Espagne. « Son état actuel est pour le moins alarmant. Il ne bouge pas ses membres inférieurs, ni supérieurs. Il ne parle pas, mais il nous entend et nous comprend. Hier, il a pu recevoir la visite de son cousin et était très heureux », continue la militante associative.
De même, hier, à l’occasion de la journée internationale contre le racisme, le militant espagnol Esteban Ibarra a promis d’aider Abdellah à s’intégrer dans la vie professionnelle en Espagne quand il surpassera son problème de santé. « En Espagne, la loi sur l’immigration n’interdit pas aux étrangers de fouler le territoire national. Des mesures flexibles permettent même à un étranger de rester de plein droit dans le pays jusqu’à l’obtention des papiers de résidence. Les délais accordés à ce droit varient de 3 mois à 3 ans selon la situation du ressortissant », mentionne Nadia Otmani avant d’ajouter : « Le cas d’Abdellah fait appel à la jurisprudence espagnole mais aussi à la société civile du pays. Que la version de la police locale s’avère vraie ou erronée, il est victime d’un acte raciste, inhumain et illégal », défend-elle.
Aujourd’hui, Abdellah Al Asli souhaite recevoir la visite de sa mère. Contactée par l’association El Amal, cette dernière semble rencontrer des difficultés administratives du côté de l’Ambassade espagnole. « Nous avons contacté l’ambassade espagnole au Maroc, mais nous ne comprenons pas pourquoi les services concernés refusent de comprendre le cas d’Abdellah. A mon avis, ils ne veulent pas « diplomatiser » l’affaire ni même comprendre qu’elle est avant tout une affaire humaine », s’insurge-t-elle.
Leur presse (Houda Belabd, Yabiladi.com, 22 mars 2012)
Espagne : Un Marocain en soins intensifs après avoir été interpellé par la police
Abdellah El Asli, un ressortissant marocain de 33 ans, est admis depuis le 1er mars dernier en soins intensifs dans un hôpital de Guadalajara, une commune située au centre de l’Espagne, à proximité de Madrid, a fait savoir dimanche 18 mars, le site d’actualité espagnol Madrid2noticias.com. Son état de santé est alarmant, déplore l’association Al-Amal qui s’est rendue cette semaine à l’hôpital en question pour s’enquérir du dossier d’Abdellah El Asli.
Selon cette association, présidée par Nadia Otmani, le 1er mars dernier aux alentours de 21h00, Abdellah, en situation irrégulière, avait été arrêté par la police alors qu’il se trouvait sur un terrain de football avec des amis à lui. Après deux heures passées dans un commissariat de police local, il est transféré en urgence à l’hôpital où il subira une intervention chirurgicale au niveau des cervicales. Personne ne sait, toutefois, ce qui s’est exactement passé ce jour là. Les autorités locales, de leur côté, ne se sont pas encore prononcées sur l’affaire.
Leur presse (Yabiladi.com, 19 mars 2012)