Au sujet de Wissam et de ses proches, quelques nouvelles

Un petit texte qui répond aux questions : comment vous vous organisez, les coups de mains dont vous pouvez avoir besoin, des actions que vous avez faites ou que vous voulez faire, posées par mail au président du collectif Vérité et Justice pour Wissam.

Bonjour,

Merci de conti­nuer à vous inté­res­ser à Wissam.

Il y a deux par­ties dans notre « his­toire », la partie jus­tice et la partie publi­que. Concernant la partie jus­tice on vient de deman­der la contre-autop­sie, peu importe l’issue on ne lâchera pas, on se don­nera à 200%, on se battra pour Wissam comme Wissam l’aurait fait pour nous, on se battra aussi pour ceux d’avant et ceux d’après qui sont morts comme Wissam tor­tu­rés, humi­liés, salis.

En ce qui concerne l’orga­ni­sa­tion, il y a à la fois un comité et un col­lec­tif. À la tête du comité, il y a la famille ou les pro­ches. Le but du comité est de com­mu­ni­quer avec les médias, les ins­ti­tu­tions, l’opi­nion publi­que à tra­vers des mani­fes­ta­tions publi­ques ou sym­bo­li­ques. Le but du col­lec­tif est d’appor­ter un sou­tien au comité entre autres.

Pour ce qui est des coups de mains dont on a besoin, elles sont de toutes les formes. Le plus grand coup de main que l’on puisse nous faire c’est de vous imiter, ne pas oublier les cir­cons­tan­ces de la mort de Wissam et la com­pli­cité des ins­ti­tu­tions, d’en parler autour de soi car ce qui est arrivé à Wissam arrive une dizaine de fois par an en France, ce n’est pas un simple fait divers.

Au niveau des actions, elles se sont concen­trées à Clermont-Ferrand car elles per­met­tent d’appuyer le combat judi­ciaire mais pas seu­le­ment, c’est ici que se trouve la famille et les per­son­nes les plus cho­quées, les actions per­met­tent de dimi­nuer la souf­france. Le comité s’est aussi déplacé à Paris, à Grasse et on se dépla­cera de plus en plus pour sou­te­nir des morts simi­lai­res. On a ren­contré d’autres famil­les de vic­ti­mes, on a déve­loppé un véri­ta­ble réseau et on cher­chera désor­mais à mutua­li­ser le combat. Il y a un bon début, des gens de toute la France sont moti­vés pour lutter, main­te­nant on se foca­lise un peu là dessus, c’est notre prio­rité. Le but pre­mier est de sen­si­bi­li­ser, de réveiller les cons­cien­ces. On ne cher­che pas la révo­lu­tion mais l’évolution vers une réa­lité qui est aujourd’hui une image hypo­crite. À long terme, les gens ne pour­ront plus igno­rer la vérité, on se doit de la dévoi­ler. À tra­vers tout ce que l’on fait on cher­che la sim­pli­cité, la fra­ter­nité. Des agres­sés, on ne cher­che pas à deve­nir des agres­seurs. On est aujourd’hui plus que jamais déter­mi­nés.

Farid (pré­si­dent du col­lec­tif Justice et Vérité pour Wissam)

Rebellyon, 29 mars 2012.

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