Pour le deuxième jour successif, les habitants de la région de Sidi Bouzid observent une grève générale. Seuls les bureaux de poste ont ouvert aujourd’hui deux petites heures pour les services urgents.
Les habitants de la région continuent à manifester et à protester contre le gouvernement qui leur tourne le dos. Ils disent que rien n’a été investi dans la région qui a déclenché la première étincelle de la révolution. Ils déclarent aussi que leur situation a empiré, qu’ils sont de plus en plus marginalisés, que leurs diplômés sont encore des chômeurs, que leurs pauvres sont devenus encore plus pauvres, que les promesses du gouvernement sont restées sans suite, et qu’aucun objectif de la révolution n’a été réalisé.
En attendant l’aide américaine
Dans la région, des hommes d’affaires américains ont décidé d’investir pour créer des emplois et lancer des initiatives à caractère social. On parle d’un grand projet économique et d’un centre de réhabilitation pour les non voyants, dont le coût s’élèverait à plus de 8 millions de dinars. Mais ces projets ne figurent pour le moment que sur le papier, car les Américains ne se sont pas encore rendus dans la région pour entamer leurs investissements. Pourquoi ?
Selon des sources de l’ambassade des États-Unis en Tunisie, les Américains sont prêts mais on leur a dit de reporter encore un peu leur visite prévue en début mars. Pourquoi ? Pas la peine de se demander sur les raisons du report de cette visite. Il est clair que les autorités attendent qu’il y ait du calme dans la région pour garantir la sécurité des visiteurs. Surtout que, selon des propos d’un citoyen de la région diffusés sur les ondes d’une radio privée, « si quelqu’un vient encore vendre du vent, les gens l’accueilleraient avec un jet de… tomates et d’œufs ».
Publié par des ennemis de la révolution (Kapitalis, 23 mars 2012)