Bahreïn : heurts dans un village chiite après un mort par gaz lacrymogène
Des heurts ont opposé dimanche des jeunes aux forces de sécurité dans un village chiite à Bahreïn à l’occasion des funérailles d’un habitant décédé, selon l’opposition, après inhalation de gaz lacrymogène dont use la police, ont indiqué des témoins.
Les heurts ont eu lieu à al-Muqsha, au nord de Manama, après les obsèques de Jaafar Jassem Ridha, 41 ans, mort, selon le principal groupe de l’opposition chiite Al-Wefaq, après avoir inhalé du gaz lacrymogène lors d’une récente manifestation violemment dispersée par la police anti-émeutes.
Dans un communiqué, Al-Wefaq a également annoncé dimanche le décès d’un autre Bahreïni, Sabri Mahfoud, 27 ans, sous l’effet de gaz lacrymogène. Le groupe d’opposition n’a pas donné plus de précisions sur les circonstances ou la date de sa mort.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué sur Twitter qu’après l’enterrement de Jaafar Ridha, un groupe de personnes avait provoqué des actes de violence et barricadé des rues. Il a ajouté avoir entrepris les mesures légales nécessaires pour y faire face, sans préciser la nature de ces mesures.
Les forces anti-émeutes font usage notamment de grenades lacrymogènes et assourdissantes pour disperser les manifestations, organisées souvent le soir dans des villages chiites pour réclamer des réformes dans le pays.
Le ministère a par ailleurs annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête sur un policier soupçonné d’avoir lancé un cocktail Molotov, à la suite de la mise en ligne sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant la scène.
En fonction des résultats de l’enquête, des mesures disciplinaires pourraient être prises à l’encontre du suspect, a ajouté un haut responsable du ministère, cité dans un communiqué parvenu à l’AFP.
La tension reste vive à Bahreïn un an après la répression d’un mouvement de contestation réclamant une monarchie constitutionnelle et animé par les chiites, majoritaires dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite.
La répression du soulèvement qui avait duré de la mi-février à la mi-mars 2011, s’était soldée par 35 morts : 30 civils, dont cinq décédés sous la torture, et cinq policiers.
Leur presse (Agence Faut Payer, 18 mars 2012)