L’immolé par le feu d’El Menzah VI se sentait humilié
Le cortège funèbre du peintre de bâtiment de la Cité Ettadhamen qui s’est immolé, samedi, à El Menzah VI, s’est transformé en un rassemblement, avec blocage de la route vers Ennasr.
Les autorités sécuritaires dans la localité d’Ettadhamen (quartier populaire à l’ouest de Tunis) ont pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité des funérailles du défunt (30 ans), dimanche après-midi, dans le cimetière de Manouba.
Malgré ces dispositions, les funérailles se sont transformées en marche de protestation. Les voisins du défunt, Khaled Jebali, ont profité de l’occasion pour protester contre la pauvreté, la marginalisation, le chômage et la « hogra » (le mépris), dont ils se sentent victimes.
Selon eux, le jeune homme s’est immolé par le feu parce qu’il s’est senti humilié. Il est allé voir un habitant d’El Menzah VI pour qu’il lui paye ses honoraires après avoir effectué des travaux dans sa maison. Mais l’homme a refusé et l’a même accusé d’avoir escaladé les murs de sa maison. Il semble même qu’il y ait eu une intervention de la police à cet effet. Se sentant blessé dans son amour propre, le défunt s’est aspergé le corps d’un produit inflammable et s’est immolé à la surprise des passants et des usagers de la route.
C’est là la version des faits telle que présentée par les voisins de la victime à la Cité Ettadhamen.
L’agence Tap présente, pour sa part, une toute autre version. « Selon les informations préliminaires recueillies auprès du district de la sécurité nationale à El Menzah, le jeune suicidaire a fait l’objet d’une poursuite judiciaire, ce qui l’avait affecté psychologiquement, en plus de ses conditions sociales précaires. » Et d’ajouter que la circulation a été bloquée samedi durant une courte durée avant de transférer le cadavre vers l’hôpital Charles-Nicolle à Tunis.
Les forces de l’ordre ont donc pris leurs dispositions et quadrillé toutes les issues pour que les funérailles se passent sans incidents. N’empêche qu’il y a eu une marche qui a bloqué la route vers Ennasr, dimanche en fin d’après-midi.
Publié par des ennemis de la révolution (Kapitalis.com, 18 mars 2012)
Un jeune homme s’immmole par le feu à Tunis
Un jeune homme s’est immolé par le feu samedi en pleine journée sur une grande artère de Tunis, a rapporté dimanche l’agence tunisienne TAP.
Le jeune hommme d’une trentaine d’années, originaire d’Ettadhamen, une cité défavorisée de Tunis, s’est placé sur la voie publique, s’est arrosé de produit inflammable et s’est incendié, selon l’agence. Il est mort sur les lieux.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé l’incident à l’AFP.
Selon la TAP, citant des sources sécuritaires, le jeune homme avait récemment été mêlé à une affaire judiciaire et était fragile psychologiquement.
Plusieurs immolations ou tentatives tentatives ont eu lieu en Tunisie au cours de la dernière année.
Quelles qu’en soient les raisons — intimes, sociales, psychologiques… —, l’acte en lui-même revêt une très forte charge symbolique en Tunisie. C’est l’immolation d’un jeune vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre), Mohamed Bouazizi, qui avait déclenché la révolution tunisienne le 17 décembre 2010.
Publié par la police (Agence Faut Payer, 18 mars 2012)