Appel de Clermont-Ferrand
RDV place de Jaude le 17 mars à 15h
Le Comité Justice et Vérité pour Wissam va organiser une journée de mobilisation et d’échanges, le 17 mars 2012 à Clermont-Ferrand. Cette journée sera l’occasion de demander justice et vérité pour Wissam, de dénoncer nationalement l’impunité policière, l’hypocrisie des institutions qui sont censées être là pour nous protéger et être les garants des valeurs républicaines.
Plus de deux mois après l’interpellation de Wissam El Yamni et son décès après 9 jours de coma, nous constatons que nombre d’éléments confirment la version des témoins, l’enquête a été orientée et subit des retards intolérables, le corps n’a pas encore été rendu à la famille.
Nous savons aussi aujourd’hui que le cas de Wissam n’est pas simplement un fait divers mais un fait récurrent : Abdelhakim Ajimi, Mickaël Cohen, Lamine Dieng, Mahamadou Marega, Abou Bakary Tandia, Bouna Traore, Zyed Benna, Laramy Soumaré, Reda Semmoudi, Ali Ziri, Yakou Sanogo, Baba Traore, Fethi Traore, Louis Mendy … Les rapports partiels existants font état d’au moins 10 décès par an (connus) suite à des violences policières en France (le pays des droits de l’Homme). Ces violences mortelles s’inscrivent dans une dérive continue, permanente et impunie des pratiques des forces de l’ordre en matière de sécurité publique. Aux yeux des institutions, ces décès ne sont que « regrettables » alors qu’elles sont en réalité honteuses. Aujourd’hui, tous les comités et associations nés suite à ces affaires ont décidé de se soutenir, de mutualiser le combat, d’échanger leurs expériences pour permettre de faire enfin condamner les mauvais policiers. Nous demandons donc l’égalité face à la justice afin que les criminels, en uniforme ou non, soient jugés de la même manière et avec la même intransigeance. Au vue du principe républicain de proportionnalité des peines, comment comprendre que les policiers qui étaient responsables de Wissam lorsque celui-ci est tombé dans le coma dont il ne se réveillera jamais soient mis en congés, alors que quelques jours plus tard, les comparutions immédiates pour dégradations de biens matériels se sont soldées par de la prison ferme ?
Nous ne remettons pas en cause la nécessité d’une police et nous savons que les violences illégitimes qui proviennent de la police sont le produit d’une minorité. Cette minorité fait pourtant un très grand mal à la fois aux familles des victimes et à la réputation des policiers eux-mêmes. Nous souhaitons simplement des gardiens de la paix et une justice juste dont on pourrait être fiers. C’est pourquoi nous avons choisi de faire du 17 mars un grand moment de fraternité. Cette journée sera marquée par un happening (un die-in) place de Jaude suivi d’un forum police/justice qui rassemblera de nombreuses familles de victimes de toute la France et d’un appel aux candidats à la Présidentielle afin qu’ils disent ce qu’ils feraient une fois élus, face à des dérives qui ne peuvent que créer de la méfiance des citoyens envers les institutions.
Nous vous appelons donc à faire de cette journée un succès, pour que cesse une double injustice : celle des décès (police) et celle des procès (justice). Ce combat nous le plaçons sous l’égide des valeurs liberté, d’égalité et de fraternité.
Farid El-Yamni (Président du comité justice et vérité pour Wissam)