(…) Aussi fragmentaires et invérifiables soient-elles, ces informations vont toutes dans le même sens : l’armée syrienne a resserré son étau autour du quartier et continue de pilonner sans relâche les rues et les maisons, où plusieurs milliers d’habitants se trouvent encore. Ce dispositif aurait été renforcé au cours des dernières 24 heures. Selon des membres de l’opposition syrienne dans la ville, des blindés appartenant à la 4e division de l’armée syrienne se seraient déployés depuis la nuit dernière dans les rues autour de Baba Amr. Ces blindés étaient, selon ces témoins, marqués de l’inscription « Les monstres de la 4e division », ce qui en dit long sur leur mission. Cette unité, garde prétorienne du régime, commandée par le propre frère du président syrien, Maher el-Assad, est depuis plusieurs mois le fer de lance de la répression lancée par les autorités syriennes contre le soulèvement syrien.
Si l’opération met en œuvre des moyens militaires, avec chars et artillerie lourde, le vocabulaire utilisé est trompeur. Les termes d’encerclement, de siège et d’assaut évoquent des combats, alors que l’opération de l’armée syrienne contre Homs ressemble plus à une action punitive, destinée à faire un exemple sanglant de la ville rebelle. Les pertes civiles, dont le bilan reste impossible à déterminer, ne sont à cet égard pas une conséquence d’une opération militaire, mais bel et bien le but recherché. L’ONU a reconnu mardi que le nombre des victimes de la répression syrienne était certainement beaucoup plus élevé que les 7500 morts officiellement admis, selon Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires politiques. (…)
Leur presse (Le Figaro, 28 février 2012)
Les forces du président syrien Bachar Al-Assad ont lancé mercredi un nouvel assaut sur la ville assiégée de Homs, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se penche sur un nouveau projet de résolution en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire en Syrie.
De violents combats ont éclaté à proximité du quartier de Baba Amr, où une offensive au sol a été lancée au cours de la nuit. « L’armée tente de pénétrer dans le quartier avec son infanterie […] et il y a des échanges de tirs avec des fusils automatiques et des mitrailleuses », a indiqué un opposant, Mohammad al Homsi.
Le pilonnage de Homs s’est poursuivi et des obus sont tombés sur les quartiers de Khalidyé et al-Bayada. L’accès à la ville est désormais complètement coupé, selon plusieurs chefs de l’Armée syrienne libre (ASL), postés autour de Homs.
Un membre de la Commission générale de la révolution syrienne, Hadi Abdallah, a précisé que « les forces du régime ont pu couper une route clandestine par laquelle parvenaient » des produits alimentaires et médicaux. La « voie secrète qui liait Baba Amr au monde extérieur » servait également à évacuer les blessés.
Les nouveaux renforts envoyés par le régime la veille « augmentent notre crainte que l’assaut final est proche », a confié le militant.
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Selon des analystes, en tentant d’étouffer à tout prix le bastion de la contestation de son régime, Bachar Al-Assad semble vouloir éviter que la ville de Homs ne devienne une nouvelle Misrata, ville libyenne dont la prise par les rebelles avait sonné le glas du président Mouammar Kadhafi l’automne dernier.
Le leader libyen en fuite avait été tué lors du dernier assaut contre Syrte, sa région d’origine.
« La chute de Misrata avait annoncé celle de Kadhafi à Syrte », a expliqué à l’AFP le directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Karim Bitar.
Après plus de trois semaines de bombardements sur la ville, les déserteurs affirment être toujours déterminés à défendre la « capitale de la révolution ».
« Le régime croit que s’il contrôle Homs, il mettra fin à la révolution. Mais il rencontre une résistance féroce, c’est pour cela qu’il n’a pas lancé d’assaut jusqu’à présent », affirme quant à lui le colonel Riad al-Assad, porte-parole de l’ASL, qui regroupe les soldats déserteurs.
Leur presse (Radio-Canada.ca avec Agence Faut Payer et Reuters, 29 février 2012)
Baba Amr rebels ‘will fight to the end’
A Syrian activist has told the BBC’s Richard Colebourn that around 400 Free Syrian Army fighters, who are under attack by government forces in the district of Baba Amr, « will fight to the end ».
The activist, who shot videos in Homs and posted them onto the internet, said that it is now becoming very hard to tell people what is going on.
« There will be more crimes » he said, « and no one will know. »
When asked about the response from the international community, he said that he feels « disgusted ».
« I’m not from another planet, I’m a human being trying to ask for help, » he said.
Leur presse (BBC News, 29 février 2012)