Un camarade grièvement blessé dans le Val de Suse

Une offensive policière a été lancée ce lundi matin [27 février] pour agrandir le chantier du TAV à la Baita Clarea dans le Val Susa. Un nombre impressionnant de policiers et de militaires ont été déployés dans le but de continuer le projet du TAV avec la volonté de frapper fort le mouvement, de faire mal. Cette offensive confirme les paroles de Manganelli, le chef de la police italienne, qui a déjà annoncé la couleur : « nous ne sommes pas satisfaits de la façon dont se passent les choses, la prévention n’a pas fonctionné, ils [les opposants] cherchent un mort… »

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330450860.jpg

Luca Abbà, résis­tant No-Tav, est monté sur un pylône électrique pour essayer de ralen­tir l’opé­ra­tion indus­trialo-mili­taire. Un flic est monté pour le faire des­cen­dre, manœu­vre tota­le­ment assas­sine, sans filet ni outil de pro­tec­tion. Luca, après avoir annoncé qu’il ne se ren­drait pas, a grimpé un peu plus haut et a pris une forte décharge électrique, fai­sant une chute d’une dizaine de mètres. Luca est griè­ve­ment blessé et a été plongé dans un coma arti­fi­ciel. Après sa chute, la zone du chan­tier a été entiè­re­ment bou­clée, et les tra­vaux ont conti­nué. La res­pon­sa­bi­lité des forces de l’ordre est irré­fu­ta­ble.

Des réac­tions immé­dia­tes de soli­da­rité s’en sont sui­vies dans toute l’Italie. Dans la vallée, l’autoroute A32, reliant Turin à la France par le Fréjus a été immédiatement bloquée, ainsi que plusieurs nationales. Vers 2h, les manifestants ont été chassés par une dizaine de blindés, à coups de canon à eau et gaz lacrymogènes. Un cortège est alors parti rejoindre ceux de Bussoleno qui occupaient une place et s’étaient préparé à passer la nuit. Des occupations de gares ou de places se sont multipliées dans plus d’une cinquantaine de villes dans toute l’Italie. Des affrontements ont eu lieu à certains endroits, des cortèges se sont attaqués à des trains, à des locaux de journaux. On apprenait ce matin [28 février] que des usines de la vallée et de Turin se sont mises en grève pour permettre aux gens de rejoindre ces cortèges et ces blocages.

Il est clair qu’on ne peut en rester là. Déjà samedi 25, après une manifestation dans la vallée qui avait rassemblé près de 75’000 personnes, les flics s’étaient défoulé à la gare de Turin en envoyant plusieurs manifestants à l’hosto. Cette fois, quelqu’un a failli y rester. Le tav, les passages à tabac des flics, les arrestations, les expulsions : ils sont prêts à tout, même à tuer, pour imposer leur monde. La riposte ne doit pas se faire attendre et doit être à la hauteur.  La révolte, comme leurs infrastructures, ne connaît pas de frontières.

Que la lutte se propage plus vite que le TAV.

Avec Luca
Contre le Tav et son monde
A sarà düra !

Ce contenu a été publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.