Le MNLA respecte la personne humaine
Les exactions sommaires décrites à Aguelhoc ne font partie ni du code d’honneur ni de l’art de la guerre des Azawadiens.
Dès lors les autorités maliennes ne sauraient manifestement utiliser cette argumentation pour se soustraire au règlement du problème de l’Azawad, à celui de la bonne gouvernance, de l’état de droit, de la démocratie, de la corruption, de la lutte contre AQMI et de la drogue. Les déclarations du pouvoir malien sur des exécutions de soldats de l’armée régulière à Aguelhoc, visant à discréditer le MNLA, sont donc à écarter.
Nous avons suffisamment l’habitude de voir le Mali tenter d’assimiler les combattants de l’Azawad à AQMI, aux trafiquants de drogue et aux déserteurs de l’armée libyenne dans le souci de créer un énorme amalgame, qui serait facile à vendre aux Occidentaux en vue d’obtenir une Sainte Alliance contre le peuple de l’Azawad.
D’ailleurs, le gouvernement malien, par la démonstration qu’il vient de faire de son arsenal militaire sophistiqué à l’encontre des Azawadiens, est venu apporter un démenti fracassant à toutes ses déclarations antérieures sur son incapacité militaire à affronter AQMI sur son territoire national. La branche armée du MNLA est composée d’authentiques Azawadiens. La majorité de ses combattants ne vient pas de la Libye comme certains veulent le faire croire, mais bel et bien de l’armée malienne et des précédentes révoltes de l’Azawad de 2006 et de 2008.
Néanmoins, quelques Azawadiens retenus malgré eux en Libye, qui se sont retrouvés soudainement libres de leurs mouvements à la chute du régime de Kadhafi, sont revenus dans leurs pays. Le Mali a toujours traité les combattants de l’Azawad comme étant des mercenaires venus de l’étranger mais la réalité est toute autre.
Le chef de l’Etat lui-même n’a pas hésité le 1er février dernier à appeler les ressortissants du sud à distinguer les Azawadiens « blancs » « qui vivent avec nous » de ceux qui ont pris les armes. C’est dire l’absence de reconnaissance de la citoyenneté malienne des Azawadiens « blancs ».
Le Mouvement national de libération de l’Azawad rappelle qu’il :
— Est un mouvement révolutionnaire qui lutte pour le droit à l’autodétermination de l’Azawad ;
— Ddéfinit l’Azawad comme étant le territoire des Songhays, des Peulhs, des Arabes et des Touareg ;
— Rejette le terrorisme et l’extrémisme sous toutes leurs formes, qu’ils proviennent d’un groupe armé ou d’un Etat ;
— N’est pas non plus un mouvement touareg ni une rébellion touarègue mais bien un mouvement révolutionnaire, politico-militaire pour la défense et l’autodétermination de l’ensemble du peuple de l’Azawad et qu’il ne saurait en aucune manière représenter une seule composante de l’Azawad.
Nous réaffirmons l’indépendance du MNLA vis-à-vis d’AQMI, qui représente une réelle menace pour l’Azawad et pour la sous région et démentons fermement les rumeurs sur l’implication des éléments d’AQMI dans les combats qui ont opposé l’armée malienne au MNLA à Aguelhoc le 24 janvier dernier.
En outre, nous démentons formellement les propos de Monsieur Idrisssa Traoré, chef de la division de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) du Mali, tenus sur RFI le 13 février dernier qui confirmeraient des exécutions sommaires de militaires mais également de civils à Aguelhoc perpétrées par le MNLA.
Nous confirmons que le MNLA se conforme aux Conventions de Genève de 1949 et aux Protocoles additionnels desdites conventions. A cet effet, ses prisonniers de guerre sont très bien traités et à aucun moment il n’a exécuté des soldats maliens, ni à Aguelhoc ni dans les autres localités qui sont sous son contrôle.
Les soldats maliens dont il s’agit sont décédés lors des affrontements et lors des bombardements des hélicoptères maliens durant les opérations, et comme l’a si bien formulé Hama Ag Sid’Ahmed porte parole du MNLA sur les ondes de RFI : « les photos qui circulent sont en fait des vieux clichés qui n’ont pas été authentifiés. Nous n’avons égorgé personne, il n’y avait pas de salafistes au moment des opérations d’Aguelhoc. » Quant aux Civils, en aucune manière le MNLA aurait attenté à la vie d’un civil. Toute cette propagande est construite de toutes pièces depuis Bamako pour couvrir son incapacité sur le plan militaire vis-à-vis du MNLA. S’agissant de Monsieur Iyad Ag Aghali, qui est un notable de l’Azawad et ancien responsable de l’insurrection des années 1990, il n’est rien d’étonnant à ce qu’il soutienne l’idée d’une guerre d’indépendance de l’Azawad. Cependant Ag Aghali n’a pas participé aux affrontements entre le MNLA et l’armée malienne.
Nous précisons qu’il s’agit des informations gratuites qui traduisent tout simplement la défaite et la débâcle de l’armée malienne face aux combattants de l’Azawad, qui font montre d’une motivation même à mains nues, de conquérir leur territoire. Nous confirmons par ailleurs que plus de quarante (40) Touaregs embrigadés jadis par AQMI, ont rejoint les rangs du Mouvement depuis plusieurs semaines et ont abandonné les rangs d’AQMI. Il s’agit d’une victoire du Mouvement sur AQMI et sur l’armée malienne.
Pour le MNLA
Moussa AG Acharatoumane et Ishaq Ag Al Housseyni
Communiqué du MNLA, 15 février 2012