Chine : un militant pro-démocratie condamné à 7 ans de prison
PEKIN – Un militant pro-démocratie chinois, qui avait rédigé un poème appelant la population à se mobiliser pour les libertés, a été condamné à sept ans de réclusion pour incitation à la subversion du pouvoir de l’État, a annoncé vendredi son épouse.
La lourde sentence infligée à Zhu Yufu, 60 ans, un vétéran du combat pour la démocratie au pays du parti unique, intervient juste avant la visite du vice-président chinois Xi Jinping aux Etats-Unis.
Mon mari est condamné à sept ans de prison pour avoir incité à la subversion. Je suis très surprise par la sévérité de la sentence, c’est injuste, a déclaré à l’AFP Jiang Hangli, la femme du dissident qui est détenu depuis le mois de mars 2011. Elle a précisé qu’à la lecture du verdict, son mari avait crié qu’il ferait appel de sa condamnation.
Les États-Unis ont appelé à la libération de M. Zhu. Nous sommes profondément préoccupés à la lecture d’informations rapportant qu’il (Zhu Yufu) a été reconnu coupable d’incitation à la subversion du pouvoir de l’État et condamné à sept ans de prison pour avoir écrit un poème, a dit Victoria Nuland, porte-parole du département d’État.
Plus généralement, Mme Nuland a relevé une dégradation de la situation des droits de l’homme en Chine.
Nous appelons le gouvernement chinois à libérer Zhu Yufu et tous les autres citoyens détenus pour avoir fait usage de leurs droits, et à respecter les droits universels des citoyens chinois, a-t-elle déclaré.
Le vice-président des États-Unis Joe Biden a insisté sur la détérioration des droits de l’homme en Chine lors d’une rencontre avec des militants, a annoncé jeudi la Maison Blanche.
Dans son texte incriminé, Zhu Yufu exhortait ses concitoyens à défendre leurs libertés en descendant dans la rue.
Il avait été interpellé au printemps dernier dans un contexte de renforcement de la répression contre les opposants au régime communiste, depuis une série d’appels à des rassemblements du jasmin inspirés des soulèvements dans les pays arabes.
M. Zhu avait été emprisonné de 1999 à 2006 car il avait fondé un magazine intitulé Parti d’opposition, puis il avait été détenu après 2007 encore deux ans pour s’en être pris à un policier qui avait interrogé son fils.
Selon des observateurs indépendants, les autorités communistes chinoises vont au long de 2012 renforcer encore leur étau sur les dissidents et leur contrôle sur tous les médias, au moment où une nouvelle génération de dirigeants arrive à l’automne au pouvoir.
Ces dernières semaines au moins quatre militants pro-démocratie chinois ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour incitation à la subversion du pouvoir de l’État, un chef d’inculpation fourre-tout souvent appliqué aux opposants politiques en Chine.
Leur presse (Agence Faut Payer, 10 février 2012)