Suite à la violente descente de flics du 26 janvier 2012, retour sur la manif antifa du 5 janvier 2012 à Nancy et perspectives de lutte antifasciste et anticapitaliste.
Chaque année le 5 janvier, sous couvert d’une bataille historique du XVe siècle, les fascistes (FN entre autres) et identitaires lorrains se réunissent sur la place de la Croix de Bourgogne à Nancy pour manifester leurs idées nauséabondes et racistes. Ce rassemblement est généralement l’occasion pour les plus jeunes d’entre eux de chercher des cibles isolées à tabasser dans les rues de la ville. Pour mémoire plusieurs personnes ont dû faire face à des agressions qui ont entraîné une hospitalisation pour l’une d’elle.
Cette année, seule une trentaine de fachos ont répondu à l’appel. En face, nous étions une soixantaine d’antifascistes radicaux (libertaires ou autres) à s’être donné rendez-vous pour empêcher leur manifestation.
Arrivés sur place et sans grande surprise, un très important dispositif policier (environ 200 CRS, BAC et DCRI) nous attendait et protégeait les nazillons. Après un bref face à face nous avons tenté de passer, ce qui s’est soldé par des lacrymos et des coups de matraque blessant violemment plusieurs d’entre nous. Une fois de plus l’État a protégé les fascistes pendant que sa police attaquait les antifascistes.
Sentant une arrestation de masse se profiler, nous sommes partis en manif’ sauvage dans les rues de Nancy suivis de près par 20 bakeux et 15 camions de CRS. Arrivés rue Mon Désert, nous nous sommes servis de poubelles renversées au milieu de la route pour entraver l’avancée des flics et par là même garantir notre sécurité. Des slogans, des insultes, des jets d’œufs, des pétards et autres projectiles ont répondu aux gazages et aux coups de matraque. Pendant une bonne demi-heure, un joli bordel a égayé les rues du quartier.
Arrivés au Pont des Fusillés les agents de la BAC ont déclenché une véritable chasse à l’homme aboutissant à l’arrestation arbitraire et musclée de 4 personnes. L’une d’entre elle a subi une hospitalisation entraînant 4 jours d’ITT.
Un procès est fixé au 10 avril 2012 pour trois des arrêtés. Le quatrième, un mineur, passera en comparution le 8 février. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ceux-ci sont accusés de violence sur pas moins de 7 agents de la BAC en plus de participation à un rassemblement illégal.
Nous nous déclarons solidaires des inculpés et d’ores et déjà nous nous organisons pour leur soutien contre la machine judiciaire.
Quel avenir pour les manifestations antifascistes ?
Que ce soit à Metz, Lyon, Paris, Lille ou ailleurs, les rassemblements antifa n’ont souvent donné lieu à aucune action concrète contre les fachos ou contre l’État qui les protège. Il serait peut-être temps de se poser la question de l’efficacité de ces rassemblements. Les manifestations antifascistes ne doivent pas seulement être l’occasion de se montrer et de se compter, elles doivent aussi être l’occasion d’agir.
À l’image de se qui peut se faire en Allemagne ou en Italie, à nous de montrer qu’il ne peut y avoir de défilés de néo-nazis sans quelques dommages collatéraux. À défaut de pouvoir empêcher physiquement la tenue de ces rassemblements à cause du gigantesque déploiement policier, montrons que chaque démonstration fasciste entraînera automatiquement des débordements dans la ville. Évidemment, notre combat vise tout autant les fascistes que les flics, l’État, les machos, la bourgeoisie ou tout ce qui contribue à faire tenir debout ce système pourri. Nos luttes subissent au quotidien les pressions policières et fascistes, nous ne nous laisserons pas faire, nous refusons ce monde et nous entendons bien le faire savoir.
Que des troubles et du désordre naissent à Nancy et ailleurs, que des manifs sauvages et des moyens d’actions directes toujours plus inventifs voient le jour, que la guerre sociale s’intensifie et que s’effondre ce monde de flics et de fachos…
Des antifascistes (mais pas seulement)
Communiqué le 3 février 2012.
« Les flics ont arrêté des antifas donc : NORMAL »
Pfff quelle connerie. Ta normalité tu peux te la mettre où tu veux.
Si tu trouves ça normal que des gens se fassent arrêter par des flics, tu n’as rien compris à ce blog.
Dans ce communiqué rien n’est demandé aux juges et à l’État. Si ce n’est de disparaitre de nos vies.
Les antifas n’ont pas été attaqué par les flics, puisque ce sont eux qui ont essayé de passer. Les flics les ont donc empêché de passer. Faut arrêter de se poser en victimes : vous essayez de forcer un barrage de flics, ils répondent, c’est normal. Ils défendent pas forcément les fafs, ils essaient surtout de maintenir les deux camps loin l’un de l’autre. Vous essayez d’aller au contact, ils vous repoussent. NORMAL. Il faut assumer la lutte et ses risques. Et apparemment, même s’ils étaient pas violents, c’est les antifas qui ont provoqué des troubles après (« troubles » selon la loi entendons-nous bien), pas les fafs. Les flics ont arrêté des antifas donc : NORMAL.
Il faut ASSUMER LA LUTTE, et ARRETER DE SE PLAINDRE que les flics fassent CE QU’ILS ONT A FAIRE. Nous sommes en lutte contre l’Etat et ses sbires flicards ? Alors ne demandons pas justice à ce même Etat et à ses sbires en robes noires !