[Égypte] « Les crimes commis contre les forces révolutionnaires ne stopperont pas la révolution »

Poursuite du siège du ministère de l’Intérieur au Caire

Plusieurs milliers de personnes continuaient vendredi matin d’assiéger le ministère égyptien de l’Intérieur au Caire, au deuxième jour des manifestations provoquées par la mort de 74 supporters lors d’un match de football à Port-Saïd mercredi.

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Une personne, blessée par les plombs d’une cartouche de fusil, est décédée au Caire tandis que deux autres ont été tuées par des tirs à balles réelles de la police dans la ville Suez.

Vendredi matin, les manifestants les plus déterminés avaient écarté une barrière de béton qui bloquait une rue principale proche du ministère afin de s’approcher du bâtiment. Un journaliste de Reuters a entendu des coups de feu et a vu des plombs de fusil sur la chaussée.

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« Nous resterons jusqu’à ce que nos droits soient reconnus. Vous avez vu ce qu’il s’est passé à Port-Saïd ? », a lancé un jeune homme de 22 ans qui a rejoint la contestation jeudi soir après le travail.

Des groupes de jeunes révolutionnaires ont appelé à un week-end de manifestations baptisées « Vendredi de la colère ». Plusieurs centaines de personnes ont rejoint les contestataires qui campent sur la place Tahrir dans le centre de la capitale. (…)

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Leur presse (Reuters, 3 février 2012 – 11h11)


(…) Un officier de l’armée, écrasé accidentellement par un blindé, et un manifestant, atteint par un tir de chevrotine, sont décédés au Caire tandis que deux autres manifestants ont été tués par la police à Suez. (…)

Dans la nuit, des ambulances ont dû se frayer un passage parmi la foule pour dégager des agents de la police anti-émeutes dont la camionnette s’était aventurée dans une rue pleine de manifestants, a rapporté un journaliste de Reuters. La confrontation entre les policiers, retranchés dans leur véhicule, et les manifestants a duré près de 45 minutes.

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Vendredi matin, les manifestants les plus déterminés ont démoli un mur de béton qui bloquait une rue proche du ministère de l’Intérieur afin de s’approcher du bâtiment. Un journaliste de Reuters a entendu des coups de feu et a vu des plombs de fusil sur la chaussée.

« Nous resterons jusqu’à ce que nos droits soient reconnus. Vous avez vu ce qu’il s’est passé à Port-Saïd ? », a lancé un jeune homme de 22 ans qui a rejoint la contestation jeudi soir après le travail.

Des groupes de jeunes révolutionnaires ont appelé à un week-end de manifestations baptisées « Vendredi de la colère ».

Certains parlent d’une manipulation lors des événements de Port-Saïd et mettent en garde contre le risque d’une contre-révolution que mèneraient les partisans de l’ancien régime.

« Les crimes commis contre les forces révolutionnaires ne stopperont pas la révolution et n’effrayeront pas les révolutionnaires », proclame un tract imprimé au nom des « Ultras », organisation de supporters de football rompue aux confrontations violentes avec la police et qui a joué un rôle déterminant dans la défense de la place Tahrir lors du soulèvement contre Hosni Moubarak, l’hiver dernier.

Les violences ont également gagné Suez, berceau de la révolution, où les affrontements aux abords d’un commissariat de police ont fait au moins deux morts.

« Nous avons reçus deux corps de manifestants tués par balles », a déclaré un médecin de la morgue.

Plusieurs magasins de Suez ont été détruits et la façade de la Banque du canal de Suez a été saccagée.

La police a protégé le quartier-général des services de sécurité et un bâtiment du ministère de la Justice à l’aide de fil de fer barbelé. Les routes alentours sont jonchées de verre brisé et sept véhicules ont été brûlés.

Leur presse (Reuters, 3 février 2012 – 14h47)


Égypte : deux morts dans des affrontements police-manifestants à Suez

Deux personnes ont été tuées jeudi à Suez, dans le nord-est de l’Égypte, dans des affrontements entre policiers et manifestants qui protestaient contre la mort de 74 personnes après un match de foot, un drame qui a provoqué la colère dans le pays et relancé la contestation contre les autorités.

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Les deux hommes, des manifestants, ont été tués par balle selon des sources médicales, d’après qui une trentaine de personnes ont en outre été blessées. Des témoins ont rapporté que la police avait d’abord essayé de disperser les centaines de manifestants qui tentaient d’investir les locaux de la direction de la sécurité à Suez avec des gaz lacrymogènes, avant d’utiliser des balles réelles.

Mais une source de sécurité a affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas tiré sur les protestataires, affirmant que certaines des personnes ayant « attaqué » le bâtiment étaient elles-mêmes armées.

Plus tôt, au Caire, plus de 600 personnes avaient été blessées, la plupart par asphyxie, dans des affrontements entre policiers et manifestants aux abords du ministère de l’Intérieur, selon la télévision d’État.

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Dans la journée, des milliers de supporteurs du très populaire club cairote Al-Ahly mais aussi des citoyens ordinaires avaient défilé en accablant les militaires au pouvoir et le ministère de l’Intérieur pour les violences qui ont fait 74 morts et des centaines de blessés mercredi soir à Port-Saïd (nord).

Les policiers antiémeutes avaient fait usage de gaz lacrymogène contre les manifestants qui lançaient des pierres et tentaient de s’approcher du ministère, cible de vives critiques en raison de l’inertie des forces de sécurité face aux affrontements entre supporteurs lors du match. « Les services de sécurité continuent à observer le plus haut degré de retenue pour faire face à ces agressions », a indiqué une source de sécurité, citée par l’agence officielle de presse Mena.

Dans la nuit, le calme semblait temporairement revenu dans le centre de la capitale selon des images de la télévision d’État, mais des groupes de manifestants restaient présents aux abords du ministère de l’Intérieur et sur l’emblématique place Tahrir.

« Ils savent protéger un ministère, mais pas un stade ! », lançaient des manifestants, dont la colère était surtout dirigée contre le maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak il y a un an. « Le peuple veut l’exécution du maréchal ! Dégage ! », criaient-ils.

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Les violences au stade de Port-Saïd ont commencé après le coup de sifflet final du match au cours duquel Al-Masry, un club de Port-Saïd, a fait subir à Al-Ahly sa première défaite (3-1) de la saison. Des centaines de supporteurs d’Al-Masry ont alors envahi le terrain et ont commencé à jeter des pierres et des bouteilles sur ceux d’Al-Ahly.

Soixante-quatorze personnes ont été tuées, un bilan qui fait de ce match l’un des plus meurtriers de l’histoire du football.

Les « Ultras » d’Al-Ahly, groupe de supporteurs parmi les plus fervents et les plus organisés, ont participé à la révolte contre M. Moubarak début 2011 et pris part aux manifestations hostiles à l’armée et la police, ce qui alimente sur les réseaux sociaux les soupçons d’une « vengeance » à leur encontre. (…)

Leur presse (Inès Bel Aïba, Agence Faut Payer, 3 février 2012)


Égypte : Deux morts à Suez après des manifestations

Les mouvements de protestation se sont répandus dans tout le pays après le drame de Port-Saïd…

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Deux manifestants au moins ont été tués par balles dans la ville égyptienne de Suez, où la police a tiré à balles réelles pour disperser des contestataires indignés par le drame de Port-Saïd, ont indiqué ce vendredi une source médicale et  des témoins.

« Nous avons admis les corps de deux manifestants tués par balles », a déclaré un médecin de la morgue. Selon un témoin, des manifestants indignés par le drame de Port-Saïd ont tenté de prendre de force le commissariat de police de la ville de Suez. « La police tire à balles réelles », a-t-il ajouté. Au Caire, plusieurs milliers de manifestants égyptiens bloquaient dans la nuit de jeudi à vendredi les abords du ministère de l’Intérieur.

(…)

« Cette fois, nous ne partirons pas », a prévenu Sami Adel, un jeune homme de 23 ans membre des « Ultras », organisation de supporters de football rompue aux confrontations violentes avec la police et qui a joué un rôle déterminant dans la défense de la place Tahrir lors des journées révolutionnaires de l’hiver dernier. « Les crimes commis contre les forces révolutionnaires ne stopperont pas la révolution et n’effraieront pas les révolutionnaires », proclame un tract imprimé au nom des « Ultras ». (…)

Leur presse (20Minutes, 3 février 2012)

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