C’est le froid social qui tue

« Je veux, si je suis élu président de la République, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid, parce que le droit à l’hébergement, je vais vous le dire, c’est une obligation humaine, mes chers amis, comprenez-le bien, si on n’est plus choqué, quand quelqu’un n’a pas un toit lorsqu’il fait froid et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s’en trouvera remis en cause. »

Discours de Sarkozy, 18 décembre 2006, Charleville-Mézières.

En France, l’INSEE dénombre 250.000 personnes privées de logement, et plus de 3 millions de personnes mal-logées. Mais aussi 2,1 millions de logements vacants, et 3,2 millions de résidences secondaires.

Plus de logements sont construits, plus encore augmente le nombre de sans-domicile. Le problème ne consiste donc pas à offrir toujours plus de contrats juteux aux bétonneurs pour fournir de nouveaux parcs de logements destinés aux seuls esclaves capables de se les payer, toujours plus d’accaparement privé de l’espace public, toujours plus de destruction écologique et sociale. Le problème consiste à construire une force révolutionnaire, capable de se saisir des logements qui existent.

Voici la seule exigence raisonnable d’un mouvement pour le droit au logement. De la même façon, quand la planète produit de quoi nourrir 12 milliards d’êtres humains, la réquisition est le seul moyen de nourrir le milliard de personnes en sous-nutrition ou crevant de faim. Ce n’est pas par erreur que les supermarchés jettent 30 à 40% de leur nourriture. Ce n’est pas par erreur que la justice demande huit mois de prison dont deux ferme pour deux personnes qui ont fait de la récup de bouffe périmée dans une poubelle. Un enfant meurt de faim toutes les quatre secondes dans le monde, parce que jeter la nourriture est indissociable d’un système fondé sur l’exclusion sociale.

Le capitalisme, en tant que système générateur de valorisation du capital, est fondé sur la privation. Il suppose en effet (en plus de l’exploitation de la force de travail et la dépossession des populations en matière de décisions réelles sur les productions), l’établissement d’une certaine rareté, pour toutes les marchandises. C‘est-à-dire, pour une partie des populations, la privation délibérée des produits de leurs activités, y compris les produits de nécessité vitale. Le prix conditionne la possibilité d’accès, en fonction de cette privation.

Voici cette réalité sordide, qui sous-tend les modes de production existants. Y compris dans les pays dits « d’abondance », comme la France. C’est pourquoi aucune politique d’aménagement du capitalisme, aucune politique ne remettant pas en cause l’accaparement privé ou étatique des biens existants, ne pourra jamais résoudre ce problème dramatique du logement.

Entre libérer les populations de l’étau des loyers à payer ou de crédits à « rembourser » et ainsi sauver des vies, et la préservation de ses rentes juteuses, la bourgeoisie préférera toujours l’esclavage et la mort des pauvres plutôt qu’une vie décente pour tous. Dans ce système odieux, les personnes qui meurent de froid ou de faim sont nécessaires à la mise sous coupe réglée de l’immense majorité de la population.

Alors que la loi de réquisition des logements vides existe, elle n’est jamais appliquée. Des associations grassement subventionnées gèrent la charité publique, dont les limites sont définies par le seuil de tolérance de l’intolérable, c’est-à-dire par le seuil de résistance et d’auto-organisation sociale des populations. La gauche au pouvoir au sein d’un système de domination capitaliste (privé et/ou d’État), expulse les squats tout autant que la droite. Condamne le « vol » à la prison tout autant que la droite. Il n’y a rien à attendre des promesses de gens dont le métier consiste à préserver la rareté et la privatisation des biens communs.

L’occupation, la réquisition et la réappropriation sociale ne sont pas seulement légitimes, elles sont une urgence révolutionnaire. La répression bourgeoise frappe les actes isolés de survie. Seule une convergence collective, réappropriatrice des biens communs existants, peut éviter l’extension des drames humains.

P.-S. : Pour rappel samedi 4 février, Poitiers, Salle Timbaud (maison du peuple), 15h : Réunion publique pour la création du DAL86 avec Jean-Baptiste Eyraud, président du DAL national, le DAL17…

Juanito – groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 30 janvier 2012.

De quoi le sans-abri du parking est-il mort ?

Poitiers. Un sans-abri a été découvert sans vie, samedi matin, dans le parking Charles-de-Gaulle.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327948026.jpg

Ce recoin de parking servait d'abri pour la nuit.

Une enquête a été ouverte sur les circonstances de la mort d’un sans-abri, retrouvé sans vie, samedi matin, alors qu’il venait de passer la nuit dans un recoin du 1er sous-sol du parking Charles-de-Gaulle, à Poitiers (voir notre édition du dimanche). Le parquet a ordonné qu’un examen médico-légal du corps soit pratiqué afin de déterminer les causes du décès. L’enquête a d’ores et déjà rejeté l’hypothèse d’une mort causée par le froid. Ce sans domicile fixe d’une trentaine d’années avait contacté le Samu social vendredi soir pour une aide alimentaire. La Croix Rouge lui avait fourni nourriture, boissons chaudes et couverture et l’avait reconduit, à sa demande semble-t-il, au parking où il avait l’habitude de passer la nuit.

Leur presse (LaNouvelleRepublique.fr), 30 janvier 2012.

Vague de froid en Europe de l’Est : 22 morts

Une vague de froid qui sévit depuis quelques jours en Europe de l’Est a entrainé la mort de quelque 22 personnes, a-t-on appris lundi des autorités de ces pays où les basses températures devraient se maintenir dans les prochains jours.

En Pologne où il a fait jusqu’à moins 27 centigrades dans le sud-est du pays dix personnes sont mortes de froid au cours du weekend, a annoncé lundi la police polonaise.

Au total dans ce pays depuis le début de l’hiver, 46 personnes sont mortes de froid (22 en janvier, 19 en décembre et 7 en novembre). Mais ces chiffres selon une porte-parole de la police nationale, sont nettement moins élevés que les années précédentes, à cause d’« un hiver particulièrement doux à ses débuts ».

« Les victimes du froid sont souvent des personnes sans abri, celles ayant abusé d’alcool et des personnes âgées », a-t-elle ajouté.

En Bulgarie un froid sibérien s’est abattu sur le pays lundi, où les températures sont descendues jusqu’à -24 degrés Celsius et la presse a fait état de cinq morts dans les tempêtes de neige la semaine dernière.

Les températures les plus basses ont été relevées lundi matin à Tchirpan (sud) avec -24 degrés Celsius, et à Sevlievo (centre) avec -23,4 degrés Celsius, a annoncé le service météorologique, qui prévoit des températures encore plus basses dans les prochains jours.

En l’absence de bilan officiel, la presse faisait état lundi de cinq morts au total dans les tempêtes de neige de la semaine dernière. La plupart des victimes citées étaient des personnes âgées, perdues sur une route à proximité de leur village.

Les hospitalisations pour des fractures étaient en forte hausse et plus de 170 écoles ont été fermées.

Le vent qui souffle notamment dans la Plaine du Danube dans le Nord du pays, renforçait la sensation de froid. Le port de Varna (nord-est), sur la mer Noire, était fermé en raison d’un vent violent.

En Serbie trois personnes sont mortes samedi et dimanche dans l’ouest du pays en raison de fortes chutes de neige qui ont également perturbé le trafic routier dans le sud du pays, a rapporté lundi l’agence Tanjug.

Une femme de 49 ans a été retrouvée morte d’hypothermie dans la région de Valjevo, ville à 80 km au sud-ouest de Belgrade. Un homme de 52 ans a été retrouvé dimanche près de sa maison dans le village de Bobovo dans cette même région. Dans le village de Taor, un vieillard de 81 ans est mort de froid dans sa maison.

Les chutes de neige en Serbie durant le week-end ont également sérieusement perturbé le trafic routier et l’approvisionnement en électricité dans le sud du pays où un état d’alerte a été proclamé dans 14 municipalités.

Les chutes de neige ont cessé dimanche, mais le pays était en proie lundi matin à une vague de froid sibérien, les températures étant descendues jusqu’à -20 degrés celsius dans la nuit dans le centre de la Serbie.

En Lituanie, la police a annoncé la mort due au froid de trois personnes, dont une femme de 91 ans, et un homme âgé de 78 ans.

En République tchèque, un homme de 26 ans a été retrouvé mort dans un champ près de la ville d’Opava dans l’est du pays.

Leur presse (Agence Faut Payer), 30 janvier 2012.

Ce contenu a été publié dans General. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à C’est le froid social qui tue

  1. moranci dit :

    Nous voici en fevrier, grande période froide. Les personnes âgées sont vulnérables physiquement et craignent le froid, comme le chaud d’ailleurs la canicule par exemple.
    Le changement de saison est un cap difficile.
    Comment faire face à l’hiver ?
    Dés que le froid arrive, beaucoup de personnes âgées souffrent des mains, les extrémités des doigts deviennent sensibles au froid : l’onglée due à une mauvaise circulation sanguine, les engelures qui sont des inflammations qui peuvent se situer au talon, au genou, sur le nez….
    Les affections respiratoires se multiplient et le froid fait diminuer les défenses immunitaires. Les rhumes sont plus fréquents d’ailleurs je donnerais un petit conseil : il vaut mieux utiliser des mouchoirs en papiers jetables de suite, que des mouchoirs en tissu qui sont de véritables nid à microbes !
    A l’extérieur les personnes âgées devraient donc mettre des gants, se masser les mains pour éviter qu’elles se refroidissent.
    Par contre attention, en cas d’engelure ou d’onglée (très douloureuses) il faut se réchauffer petit à petit pour réactiver le retour veineux sinon aie aie aie !!!
    Brigitte,auteur du guide gratuit »quel avenir pour nos ainés? »
    Informations pratiques sur:http://personnesagees.membractif.com

  2. ils nous l’ôterons pas
    on ne s’en privera pas
    dans camarade, il y a trois fois a

Les commentaires sont fermés.