Le 9 mai 2008, Hakim Ajimi est mort après une altercation avec son banquier. Parmi les policiers accourus sur place, un lui a fait une clé d’étranglement pendant que l’autre pratiquait une « compression thoracique », selon leur sale jargon. Ils ont serré jusqu’à ce qu’Abdelhakim en meure. Ça s’est passé à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, comme ça se passe malheureusement trop souvent partout en France.
Pour ne pas laisser cette mort dans l’oubli et obtenir la justice suite à ce meurtre, un comité s’est monté à Grasse et lutte depuis quatre ans pour obtenir la condamnation des deux policiers qui l’ont tué et de cinq de ceux qui, autour d’eux, n’ont rien fait pour l’empêcher et pour sauver Hakim Ajimi.
Le comité Vérité et Justice pour Hakim Ajimi a, au bout de quatre ans de procédure, enfin obtenu que sept flics soient jugés. Le procès s’est déroulé cette semaine, du 16 au 19 janvier. Une mobilisation nationale était appelée aujourd’hui vendredi 20 janvier, et ce sont plusieurs centaines de personnes dont des membres des différents comités Vérité et Justice d’un peu partout en France qui ont crié leur rage dans les rues de Grasse après que le procureur n’ait réclamé que des peines dérisoires pour les policiers alors que les faits sont avérés et qu’il reconnaît qu’ils n’ont pas agi correctement.
Radio Canut a eu au téléphone une militante qui explique notamment comment les flics ont tué Hakim Ajimi. Puis deux personnes de l’équipe des Canut-Infos ont passé la semaine à Grasse avec la famille d’Hakim Ajimi et les militants et les militantes des comités Vérité et Justice. Au tribunal et dans les rues de Grasse, le reportage nous permet d’écouter les explications d’un militant et les paroles du père d’Abdelhakim.
Rebellyon, 21 janvier 2012.