[Procès des responsables de la mort d’Abdelhakim Ajimi] Mardi 17 janvier 2012

Procès des responsables de la mort d’Abdelhakim AJIMI
Communiqué du Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI
Mardi 17 janvier 2012

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Après la deuxième journée d’audience, nous notons que :

Le procès se déroule sur la base d’une instruction à charge contre Abdelhakim AJIMI, instruction qui a successivement refusé des témoignages essentiels (dont le médecin du S.M.U.R.). Par conséquent l’audience porte aujourd’hui les carences de cette instruction défaillante.

Il s’agit avant tout d’une inculpation pour « homicide involontaire », et pas seulement pour « non assistance à personne en péril » ainsi qu’on essaie de nous le faire croire. Tout le monde s’accorde sur le fait que Abdelhakim AJIMI a subit un traitement inhumain et ceci dès le début de l’intervention : les deux agents de la BAC sont donc les principaux responsables de la mort d’Abdelhakim ADJIMI. Cette évidence est corroborée par l’expertise du médecin légiste : la cause du décès résulte de l’étranglement et de la compression thoracique prolongés, exercés par les deux agents de la BAC. Des choix ont été faits (interpellation plutôt que convocation, accumulation des méthodes d’immobilisation, appel des pompiers pour le policier blessé mais sans prise en compte de l’urgence concernant Abdelhakim AJIMI…) et doivent être assumés.

Une stratégie semble être à l’œuvre du côté du corps policier : viser la relaxe de l’homicide involontaire. Ce dernier ne doit pourtant pas être écarté, car c’est l’explication évidente de la non-assistance, qui en découle.

— Les avocats des prévenus insistent sur des dysfonctionnements abstraits de l’institution policière, plutôt que sur les responsabilités individuelles.

— Malgré qu’ils soient à l’initiative de l’arrestation, les policiers de la Brigade Anti-Criminalité sont protégés par les autres policiers inculpés (Police Secours et Police Municipale). Ces derniers se rejettent entre eux la responsabilité pour mieux la diluer.

— Les policiers ne réitèrent pas exactement leurs propos initiaux (inscrits dans les procès-verbaux), multipliant leurs contradictions et mettant en lumière les incohérences initiales quant au déroulement de l’interpellation.

— Tous les policiers inculpés prétendent ne pas avoir vu le visage d’Abdelhakim AJIMI, dont l’expression aurait pourtant du les alerter de son état clinique. Ce discours partagé nous semble relever de consignes données préalablement au procès.

— La présence policière dans la salle est massive ; certaines interventions de policiers appellés à la barre sont manifestement teintées de mépris.

— Le juge aide des policiers hésitants à terminer leurs réponses.

Contact : 06 61 47 39 17

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