Procès des responsables de la mort d’Abdelhakim Ajimi, tribunal de Grasse, 16-20 janvier 2012

Le procès des responsables de la mort d’Abdelhakim Ajimi s’ouvre demain, lundi 16 janvier 2012, et devrait durer jusqu’à vendredi 20 janvier.

Ce procès est public.

La famille Ajimi et ses proches ne doivent pas rester isolés. Ne nous déchargeons pas sur les associations et organismes déjà mobilisés car les rapports entre la population et la police nous concernent tous. La mobilisation est de notre responsabilité collective, quelques soient nos origines, nos croyances, notre âge…

La salle d’audience a une capacité d’accueil de 60 places pour le public, soit 30 places pour les personnes qui veulent soutenir la famille Ajimi et 30 places pour les autres. Mais priorité sera donnée à celles et ceux venues pour la famille.

Chaque matin, il faudra se présenter à 8h30 devant la salle d’audience.
Pour l’après-midi, mieux vaut venir au plus tôt.

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RAPPEL :

— Point info tous les soirs de 16h à 18h dans les locaux de la CGT (11, rue Gazan à Grasse, près de la cathédrale).

— Mobilisation vendredi 20 janvier toute la journée devant le tribunal de Grasse.

Attention : l’évolution du procès peut entraîner des modifications quant aux dates et heures de ces rendez-vous. Un mail d’information sur la tenue du procès et la suite des évènements sera diffusé chaque soir.

Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi – 15 janvier 2012.


Affaire Ajimi : le père attend « que la justice fasse son travail »

Alors que s’ouvre ce lundi le procès de deux policiers et cinq fonctinnaires mis en cause dans le décès du Grassois de 22 ans, Hakim Ajimi, le père de la victime exige la vérité et la justice.

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Boubaker Ajimi force le respect. Tout le monde le dit. Deux jours après la mort de son fils aîné de 22 ans, il est allé s’excuser auprès du directeur de l’agence grassoise du Crédit agricole avec qui Hakim avait eu une altercation le 9 mai 2008. Il a aussi versé 200 € pour renflouer le découvert bancaire de son fils décédé. Surtout, depuis cet après-midi tragique, il a toujours gardé son calme, ne détournant jamais sa douleur intérieure de son combat forcé, n’élevant jamais le verbe, refusant la colère, la haine et la vengeance. Mais exigeant la vérité et la justice. Pour Hakim.

Comme pour sa femme Zohra et leurs trois enfants — Hatem, Ekram et Helmi —, la vie de ce Tunisien, carreleur âgé de 54 ans et arrivé en France en 1976, a brutalement changé. La famille a quitté Grasse voilà deux ans. Pour fuir l’insoutenable. Mais quand il part travailler chaque jour sur les chantiers à Saint-Tropez, il emporte forcément sa peine silencieuse avec lui.

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À la veille du procès, Boubaker Ajimi a accepté de livrer son sentiment sur une tragédie qu’il n’aurait jamais voulu connaître. Et attend que la justice fasse son travail. Tout simplement.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille du procès ?

Serein et inquiet. Serein parce que j’ai confiance en la justice française. Inquiet parce l’affaire est jugée à Grasse et que les policiers sont grassois.

Comment vivez-vous depuis la mort de votre fils ?

Notre vie a changé et il nous faut apprendre à vivre avec sa disparition. Il y a des hauts et des bas, de la douleur, de la souffrance. Pas un jour sans que je ne pense à Hakim. Vous savez, c’est très difficile de perdre un enfant. Nous avons perdu un enfant de 22 ans, pas un animal. Je ne le souhaite à personne. On fait tout pour sa mémoire, car Hakim ne nous sera jamais rendu. Les seuls perdants dans cette histoire, c’est nous, sa famille.

Quels ont été les instants les plus difficiles ?

À chaque fois que nous apprenions une mauvaise nouvelle de la justice. Mais cela nous donnait encore plus de courage à nous battre.

Depuis le début, votre attitude calme impressionne beaucoup de personnes. Où puisez-vous cette force de caractère ?

Je suis calme de nature, je n’aime pas l’injustice et le mal. Je souhaite le bonheur à tout le monde et que chacun puisse vivre bien dans sa vie.

Pourtant, juste après la mort de Hakim, on a tenté de faire pression sur vous.

Oui. J’ai reçu des lettres de menace, des coups de téléphone en pleine nuit, mais je n’ai pas prêté attention. J’ai les mains et le cœur propres, la conscience tranquille.

Que pensez-vous de la solidarité qui entoure votre famille ?

Grâce au soutien des gens, des associations, nous n’avons pas traversé cette histoire seuls. Je les remercie du courage qu’ils ont à se battre à nos côtés. Vous savez, nous avons fait beaucoup de sacrifices physiques et financiers. Cela nous a privés de beaucoup de choses. Il y a plus d’un an et demi que je ne suis pas retourné en Tunisie voir mes parents, qui me demandent quand je reviens. À chaque fois, je leur dis la même chose : après le procès.

Certains ont souhaité durcir le ton de la colère. D’autres ont craint que la situation dégénère. Or depuis la mort de votre fils il n’y a jamais eu de débordements. Pourquoi ?

À quoi cela servirait de casser des vitrines et brûler des voitures ? À rien. Je me suis efforcé de toujours calmer le jeu. Même après le jugement, je ne veux pas que la situation s’enflamme. Pour la mémoire de Hakim. On veut que la justice fasse son travail, tout simplement.

Pourquoi avez-vous quitté Grasse il y a deux ans ?

Cela fait trente-cinq ans que j’habite en France. J’aime cette ville, mais il nous était insoutenable de rester à Grasse, de pouvoir croiser les policiers qui ont fait ça. Vous savez, ma femme pleure très souvent la disparition de son fils.

Et quand vous devez y revenir ?

Cela réveille la douleur qui est en moi.

Quel discours tenez-vous à vos trois autres enfants depuis la mort de leur frère ?

Je leur remonte le moral, leur dit de faire le bien dans leur vie pour lui rendre hommage.

Qu’attendez-vous de la justice au cours du procès ?

La vérité. Qu’elle juge ces policiers comme n’importe quel citoyen, car ils doivent être jugés comme tout le monde. Vous savez, je ne suis pas contre la police. Il existe des bons et des mauvais policiers.

Et de ces policiers justement ?

Avec mon épouse et notre fils Hatem, nous serons tous les jours au tribunal. J’attends d’eux qu’ils disent pourquoi ils ont tué Hakim alors qu’il était menotté. Je vais les regarder droit dans les yeux. Eux, je ne sais pas. Je ne sais pas s’ils dorment tranquillement, car quand on a tué quelqu’un, c’est difficile de vivre avec.

Au-delà de ce procès, qu’espérez-vous ?

Que la clé d’étranglement utilisée par la police, une méthode qui entraîne une mort lente et douloureuse qui a tué mon fils, soit interdite.

Si la décision n’est pas celle que vous attendez, comment réagirez-vous ?

S’il n’y a pas de condamnation, nous ferons appel et nous continuerons le combat afin que justice soit faite. Toute ma vie s’il le faut.

Leur presse (Nice-Matin), 16 janvier 2012.


Mort par asphyxie : sept policiers devant les juges

En mai 2008 à Grasse, un homme de 22 ans est mort suite à une interpellation musclée.

Sept policiers sont convoqués lundi à partir de 9 heures devant le tribunal correctionnel de Grasse, pour homicide involontaire ou non-assistance à personne en danger, quatre ans après la mort par asphyxie du jeune Hakim Ajimi lors d’une interpellation musclée.

Les rapports d’expertise médicale ont conclu que le décès du jeune homme de 22 ans — le 9 mai 2008 — était dû à une asphyxie mécanique, résultat d’une compression thoracique et d’une clef de bras au cou pratiquées par deux policiers avec trop de force et durant trop longtemps.

L’avocat de la famille, Franck de Vita, rappelle qu’Hakim Ajimi a été entravé par des menottes aux pieds et aux mains, après avoir résisté à deux agents de la brigade anti-criminalité (Bac), alors qu’il rentrait chez lui à Grasse peu après une altercation avec son banquier.

Hakim Ajimi, qui avait blessé l’un des policiers, s’était retrouvé face contre le sol. Un policier avait pratiqué une clef d’étranglement, son collègue blessé s’était assis sur son dos à califourchon, ce qui était « totalement inutile », arguera l’avocat au cours du procès. Hakim Ajimi a ensuite été « jeté » sans ménagement, inconscient ou déjà mort, dans la voiture de police-secours. Cinq autres policiers devront répondre de « non-assistance à personne en danger ».

Me Gérard Baudoux défend les deux policiers ayant immobilisé Hakim Ajimi qui comparaîtront pour « homicide involontaire » (chef passible de trois ans de prison). L’un d’eux est en outre accusé de « non-assistance à personne en danger » (passible de 5 ans). « Je ne vois pas ce que l’on peut reprocher à l’un ou à l’autre, ils n’ont fait qu’appliquer ce qu’on leur apprend à l’école de police », plaidera-t-il.

Les deux policiers de la Bac avaient notamment été blanchis en mai 2010, après une ordonnance de non-lieu rendue par des juges d’instruction. Mais le procureur de la République de Grasse Jean-Michel Cailliau avait fait appel. « Ce procès nous a toujours paru nécessaire », commente M. Cailliau, « la Cour d’appel a suivi notre opinion ». « La question sera celle de la formation de tous ces personnels », précise-t-il.

Leur presse (Agence Faut Payer), 16 janvier 2012.


Deux policiers de la BAC jugés pour homicide

Ce lundi s’ouvre à Grasse le procès Ajimi du nom d’un jeune décédé en mai 2008 au cours de son interpellation. Sept policiers sont poursuivis, dont deux pour homicide involontaire.

C’est un procès sous tension qui débute ce matin à Grasse. Deux policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) comparaissent pour « homicide involontaire » et cinq autres, dont un policier municipal, pour « non-assistance à personne en danger ». Ils devront s’expliquer sur les conditions de l’interpellation tragique d’un Grassois de 22 ans, mort par asphyxie.

Le 9 mai 2008, Hakim Ajimi, suivi pour des problèmes psychiatriques, avait semé le trouble dans sa banque puis s’était violemment rebellé lorsque les policiers avaient procédé à son interpellation. « C’est un homme de 64 kilos, je veux bien qu’il ait une force décuplée mais, face à deux policiers de la BAC, ça ne doit pas poser trop de problèmes », souligne Me Franck de Vita. Et l’avocat de la famille du défunt de noter que les policiers « l’ont immobilisé douze minutes au sol ! On se demande pourquoi. »

La Commission nationale de déontologie avait d’ailleurs conclu en 2010, à « un recours à la force disproportionné dans sa durée et dans son intensité » et « recommandé des poursuites disciplinaires » contre les policiers. Les deux fonctionnaires n’avaient pas été sanctionnés et avaient même obtenu un non-lieu. Ce n’est qu’à la suite d’une décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, saisie par le parquet, qu’ils ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel.

« On déplore un mort, c’est en soi un scandale, affirme Me Joël Blumenkranz, l’avocat des deux policiers poursuivis pour homicide, mais est-ce que pour autant il y a un coupable ? Peut-être la victime a-t-elle été l’artisan de son propre décès ? Mes clients n’ont pas conscience d’avoir commis la moindre faute, ils sont dans une certaine sérénité. Ils craignent que l’on apprécie leur situation au regard d’un mouvement d’opinion. »

Leur presse (Michel Bernouin, Metro), 16 janvier 2012.


Affaire hakim Ajimi : Sept policiers devant la justice ce lundi

Sept policiers comparaitront devant la justice pour expliquer la mort par asphyxie d’Hakim Ajimi en 2008.

Quatre ans après la mort par asphyxie du jeune Hakim Ajimi lors d’une interpellation musclée, sept policiers devront se présenter ce lundi devant le tribunal correctionnel de Grasse pour homicide involontaire ou non assistance à personne en danger.

Hakim Ajimi, qui avait blessé l’un des policiers, s’était retrouvé face contre le sol. Un policier avait pratiqué une clef d’étranglement, son collègue blessé s’était assis sur son dos à califourchon, ce qui était « totalement inutile », arguera l’avocat au cours du procès.

« La défense reconnaît à minima que le jeune homme a été immobilisé pendant 12 minutes face contre le sol. Mais on peut parler de 15 mn, voire de 18 mn. L’interpellation intervient à 14h45, l’arrivée de police secours 15h03 »,  précise Me de Vita. Hakim a ensuite été « jeté » sans ménagement, inconscient ou déjà mort, dans la voiture de police-secours. Cinq autres policiers impliqués devront répondre lundi de « non assistance à personne en danger ».

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Me Gérard Baudoux défend deux des sept policiers

Me Gérard Baudoux défend les deux policiers ayant immobilisé Hakim Ajimi qui comparaîtront pour « homicide involontaire » (passible de trois ans de prison). L’un d’eux est en outre accusé de « non assistance à personne en danger » (passible de 5 ans).

« Je ne vois pas ce que l’on peut reprocher à l’un ou à l’autre, il n’ont fait qu’appliquer ce qu’on leur apprend à l’école de police », plaide-t-il déjà.

Les avocats de la partie civile présenteront 8 témoins dont 7 témoins oculaires.

La défense fera venir à la barre cinq personnes, dont trois pompiers, le supérieur hiérarchique des policiers et un policier spécialiste des techniques d’immobilisation.

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Me Franck de Vita, avocat de la famille Ajimi

Pour Me Franck de Vita, « l’affaire est extrêmement simple. S’il n’y avait pas eu un cheminement judiciaire extrêmement tortueux, elle aurait pu être réglée en deux ans ».

Les deux policiers de la Bac avaient notamment été blanchis en mai 2010, après une ordonnance de non-lieu rendue par des juges d’instruction. Mais le procureur de la République de Grasse Jean-Michel Cailliau avait fait appel.

En septembre 2010, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait renvoyé les deux policiers devant le tribunal correctionnel de Grasse.

« Ce procès nous a toujours paru nécessaire », a commenté samedi Jean-Michel Cailliau, « la Cour d’appel a suivi notre opinion ».

« La question sera celle de la formation de tous ces personnels », précise-t-il, même si la victime, très fragile psychologiquement, a « traversé une crise » au moment de l’interpellation.

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Boubaker Ajimi, le père de la victime

Les abords du tribunal pourraient se transformer la semaine prochaine en tribune des comités de soutien à la famille et aux policiers.

Il y a une semaine deux cents personnes s’étaient rassemblées à Grasse en mémoire de la victime.

« Cela fait quatre ans qu’on se bat pour ce procès », avait alors confié son père Boubaker Ajimi, « c’est un combat dur, on a perdu un enfant de 22 ans ».

« Ce n’est pas un procès contre la police, mais contre des policiers qui doivent être jugés comme des citoyens », avait-il précisé.

Leur presse (Anne Le Hars, France 3 Côte d’Azur), 15 janvier 2012.


L’affaire Ajimi jugée à partir d’aujourd’hui

Deux policiers comparaissent ce matin pour une arrestation qui aurait mal tourné en 2008.

Des policiers se retrouvent à la barre, ce matin. Deux fonctionnaires de la brigade anti-criminalité (Bac) de Grasse comparaissent devant le tribunal correctionnel de la cité des parfums pour « homicide involontaire » sur la personne d’Abdelhakim Ajimi. Ce Grassois de 22 ans est décédé d’une asphyxie, après avoir été interpellé par la police le 9 mai 2008, selon les expertises médicales. Les forces de l’ordre étaient intervenues lors d’une altercation opposant Abdelhakim Ajimi à son banquier. Le jeune homme s’était alors débattu, avant d’être plaqué au sol et immobilisé. Il pourrait avoir succombé à une compression thoracique et à une clef de bras trop longues et trop fortes, pratiquées par les policiers, l’empêchant ainsi de respirer.

L’un des deux agents de la Bac est aussi jugé pour « non-assistance à personne en danger ». Un chef d’accusation retenu également à l’encontre d’un policier municipal et de quatre autres fonctionnaires de police-secours, ayant conduit Abdelhakim Ajimi au commissariat sans se rendre compte de son état.

Rebondissements

Devenu « l’affaire Ajimi », ce fait divers avait suscité une vive polémique lorsqu’en décembre 2008, les deux policiers avaient été placés sous le statut de témoins assistés. Un comité de soutien, « Justice pour Hakim », avait alors vu le jour. Un an plus tard, à la demande du parquet de Grasse, les policiers sont mis en examen. Un non-lieu est prononcé. Les avocats de la famille Ajimi et le parquet grassois font appel. Finalement, en 2010, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence ordonne le renvoi devant le tribunal correctionnel de Grasse des deux agents de la Bac. « On est satisfait d’en découdre parce qu’on a eu des bâtons dans les roues ! En temps normal, l’affaire aurait pris dix-huit mois », estime Me Franck De Vita, l’un des avocats de la famille. Les faits remontent aujourd’hui à 4 ans… », rappelle-t-il. Les deux policiers risquent jusqu’à 3 ans d’emprisonnement, selon leur avocat Me Gérard Baudoux.

Leur presse (Alexia Ighirri, 20Minutes.fr), 16 janvier 2012.

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