Samedi 14 janvier, étaient organisées une marche à Clermont pour Wissam, par le Collectif Justice et Vérité pour Wissam, et une manifestation antifasciste à Lyon, contre celle des Jeunesses Nationalistes, organisée par le Collectif de Vigilance Antifasciste 69.
Nous avions décidé de nous séparer en deux groupes. Samedi donc, branle-bas de combat au local dès le matin. Tracts et pétitions pour Wissam mais aussi drapeaux, journaux et tracts pour Lyon (cortège libertaire sur place). Pour Clermont, rien du tout, à part nous-mêmes, car on n’est pas les Verts ou le NPA, la collecte des voix ne nous intéresse pas.
Arrivé-e-s à Lyon vers 13h30, nous nous rendons à l’endroit du départ, où CGA, OCL, Voraces et nos ami-e-s de la CNT « Vignoles » se mettent en place… À côté, le Front de Gauche se prépare aussi. Un vieil anarchiste gueule que nous n’avons rien à faire à côté des Mélanchonistes (nationalistes aussi), qu’on a pas besoin d’elleux, qu’illes ont finalement pas grand chose à faire là… mais un paquet de libertaires le regardent bizarrement. Un militant CGA nous file leur mégaphone, nous parlons vite fait de Wissam, les premières pétitions tournent… ainsi que les premières prises de bec avec le FdG qui nous explique que la police est d’essence républicaine et qu’un bon gouvernement, c’est une bonne police… La manif débute, nos tracts du communiqué pour Wissam partent vite. Environ 1500 personnes, un cortège libertaire assez rempli. Plein de non-encarté-e-s… Les marxistes-léninistes, les trotskistes et les syndicalistes (Vignoles aussi) font les gros bras au SO, avec des brassards rouges. Comme l’impression que certain-e-s ont des pratiques plus que limites pour une manif antifasciste. Vers la fin de la manif, une centaine de personnes s’en prennent aux CRS, cachés derrière une barricade, les jets de projectiles divers se multiplient… ce qui a pour réaction d’énerver la police derrière la manif, la BAC sur le trottoir… et le SO. Au milieu du cortège, nous entonnons « Stop bavures à Clermont-Ferrand, Wissam est mort sous les coups de la police » devant des regards parfois interloqués. Mais ça a permis aussi d’entamer des discussions, avec des jeunes, des non-encarté-e-s, présent-e-s non pas pour une quelconque orga mais pour montrer leur rejet total du fascisme et de l’État. Une manif tranquille, bien encadrée. Quelques anarchistes partiront dégoûté-e-s. On aura au moins appris que le PS, les
Verts, la CGT (souvenons-nous du délogement des sans-papiers des Bourses du Travail de Paris…) ou le FdG sont « antifascistes » (première nouvelle) et peuvent manifester tranquilement au milieu de révolutionnaires pourtant en nombre. Des partenaires, à la limite (plusieurs anars lyonnais-es sont à la CGT…). À la fin, on nous prête un mégaphone pour parler de Wissam. À peine on débute, la sono CGT et son camion nous recouvrent… Un compagnon CGA va les voir pour leur dire que c’est pas très sympa… La CGT finit son discours et on peut enfin se faire entendre (on a refusé d’aller parler du camion CGT malgré les propositions…). On lit le communiqué du CJV pour Wissam. On fait signer des pétitions… Fin de la manif… L’anarchiste du début s’en prend à la CNT « Vignoles », accusée de collaborer avec le PS, le PCF et compagnie, d’encadrer celleux qui veulent en découdre avec l’État… « Il a bu, il pense pas ce qu’il dit »… Bref, une unité plus que large pour une manif tranquille. La chose qui nous a fait dire qu’on était pas monté-e-s pour rien, c’est les pétitions pour Wissam…
Place du 1er mai à Clermont-Ferrand, nous arrivons un peu avant l’heure prévue, les insurgé-e-s du quartier de la Gauthière distribuaient déjà, gratuitement, t-shirts « Personne au dessus des lois », mais aussi beaucoup d’autocollants divers tels « Pas de justice pas de paix » et autres slogans radicaux. On nous confirme que la manifestation du Bloc Identitaire en soutien à la police (!) a été annulée (ou comment l’État fabrique des martyrs et victimes bien utiles en ces temps troublés…) et semble être repoussée à samedi prochain… À 14h15, nous estimons que 2000 personnes partent en direction de la préfecture, derrière une grande banderole « Justice et Vérité pour Wissam » scandant les slogans des autocs’. Comme à leur habitude, depuis une semaine, les insurgé-e-s du collectif sont très réactifs-ives, la spontanéité est de mise, et montre une nouvelle fois son efficacité (cf. article « Stop Bavures »). Résultant du refus de ces derniers que le SO soit assuré par la police, ils ont imposé le leur, plus que courtois, correct, spontanément anti-autoritaire, en harmonie avec les manifestant-e-s dont ils font partie (paroles d’anars !!). D’autres banderoles agrémentent le cortège, telles « Pas de Justice, pas de Paix », « Nous sommes tous Wissam »… Dans le cortège grossissant, un mélange métissé, une solidarité inhabituelle se créait entre groupes qui ne se côtoient malheureusement que rarement (« jeunes des quartiers », familles, punks, skinheads antifascistes…), bref aucune animosité, bien au contraire. Une leçon de Résistance Populaire et Autonome !! Contrairement à Lyon, on a pu voir un politicien tenter vainement de calmer l’ardeur « Pas de Justice pas de Paix » d’un manifestant membre du SO… Arrivé-e-s à la pref, nous sommes environ 3500 sous l’émotion des discours de l’entourage de Wissam (un de ses frères rappelle qu’il y a pire que les assassins, ceux qui les couvrent…). Les flics, quant à eux, se sont tenu-e-s à distance, peut-être géné-e-s par les nombreux « Police assassin »… Devant la pref, les deux tiers des manifestant-e-s hurlant à plein poumons « Police assassin », ça secoue les tripes… (pour comparaison à Lyon, le même slogan fut entamé par une infime minorité de manifestants… et le pire, pas repris par les anarchistes officiel-le-s…). Un jeune du collectif, a conclu son discours par ces mots « On lâchera pas, pas de politique, pas de récupération » (ce qui confirme que le « politique » est pour les politicien-ne-s…). La manif se dispersera tranquillement, et 500 à 600 personnes rentreront au quartier en criant « Police assassin » derrière la banderole « Pas de Justice pas de Paix ».
De retour au local, de Lyon ou de Clermont, deux sentiments totalement opposés. Celleux rentrant de Lyon dégoûté-e-s, celleux de Clermont avec beaucoup d’émoi, d’espoir, emerveillé-e-s par une telle solidarité massive et spontanée. La sensation commune de la réconciliation d’une classe en lutte. Finalement, les anarchistes devraient passer à la Gauthière pour voir en parole et en acte l’auto-organisation, et la Résistance Populaire et Autonome spontanées. Une leçon…
Des militants de la CNT-AIT 63, 16 janvier 2012.
neanmoins, le plus du blog , si on le compare à tf1, c´est qu´on a un droit de reponse lisible…
Ce genre de « compte rendu » est aussi fiable qu’un reportage de TF1, et suinte de mauvaise foi. Normal, puisque l’objectif est avant tout de chier sur les autres organisations libertaires
Quelques précisions utiles :
_ Le « vieil anarchiste »(sic) est un Marxiste Léniniste italien, qui par ailleurs n’a pas attendu la manif pour insulter les camarades puisqu’il a fait la route avec nous depuis la Croix rousse et avait déjà commencé à nous insulter. Il a d’ailleurs bousculé plusieurs camaradEs, et, preuve de notre grand autoritarisme, il a pu continuer à tranquillement nous chier dessus pendant et après la manif.
_ Il n’y avait pas de militantEs CNT dans le SO unitaire. Par ailleurs, au sein de celui-ci, les seuls qui ont fait les « gros bras » étaient les stals de l’UEC… Remis à leur place y compris par des camarades libertaires qui participaient au SO unitaire.
Le cortège libertaire assurait sa propre autodéfense, indépendamment du SO unitaire.
Les camarades qui ont choisis des actions plus offensives n’ont pas trouvé de camarades libertaires sur leur chemin, contrairement aux allégations mensongères de ce texte…
Maintenant, oui il y a un choix de construire de l’unitaire sur le terrain de l’antifascisme à Lyon. C’est un choix discuté, dans les organisations comme dans le « milieu ». C’est un choix qui n’entretient pas d’illusion sur la nature des organisations avec lesquelles il existe un travail commun au sein du collectif vigilance. C’est un choix qui est fonction de la réalité locale et du rapport de force, un choix tactique. C’est un choix qui n’empêche pas une multitude d’initiatives libertaires spécifiques, que ce soit sur le terrain de l’antifascisme, de la répression (dernier en date le rassemblement pour Wissam où étaient les camarades sur lesquels crache cet article) ou sur d’autre, sans parler du soutien concret aux luttes populaires contre les violences policières.
Maintenant on aimerait voir les donneurs de leçon qui ont écrit ce texte consacrer plus d’effort à organiser la solidarité pour sortir nos camarades du trou quand il le sont (plus d’une dizaine par an sur la ville ces dernières années) qu’à tirer virtuellement sur celles et ceux qui se coltinent le boulot de fond.
Parce que Lyon, en ce moment c’est ça et c’est aussi des camarades menacés physiquement, agressés (dont tentative de meurtres, guet apen…)par les fascistes, menacés à leur taf…
Mais ça ça préoccupe pas les auteurs de ce texte, plus facile de rester dans la posture. Finalement il se loge là, le spectacle…
L’intérêt ?
A Lyon, une manif appelée par syndicats-partis, et encadrée (y compris par les Vignoles…).
A Clermont, une manif appelée par un collectif autonome, non-encadrée.
Les thèmes des 2 manifs sont finalement proches.
Le texte pose une question : est-on plus efficace unis avec les « camarades » NPA et autres partis de merde, SUD-CNT et autres syndicats de merde, ou alors en auto-organisation ??
L’idée de l’écrire est venue en se retrouvant le soir au local : dégout de celleux qui revenaient de Lyon, émerveillement de celleux qui étaient restés à Clermont.
Enfin, rappelons à CNT Vignoles et CGA qu’en 1936, l’antifascisme avec marxistes et socialistes, on a vu comment ça a fini.
L’intérêt n’est pas dans la taille ni la mobilisation des deux manifestations mais dans leur contrôle politique. L’antifascisme est plus facilement récupérable (même par les fascistes rouges) que la mort d’un jeune qui met en cause les flics que ces mêmes partis politiques veulent conserver et défendent (cf. FdG).
Je n’ai pas bien compris ni l’intérêt ni l’enjeu de ce texte. Bon, à part le registre habituel de la glotieuse cnt-ait-f qui considère comme ennemi tout ce qui n’est pas elle, c’est vraiment très pauvre et très sous politique. Comment ne pas penser et souligner que la mobilisation à Clermont contre la société policière est importante comme elle l’a été à Lyon contre le fascisme. Il y avait un match de foot Clermont-Lyon ?