Pour celles et ceux dont la nouvelle année commence en taule
À Orvault, entre la zone commerciale, la zone pavillonaire et la 4 voies, un panneau « Zone d’activité » mène à une impasse. Au fond de celle-ci se cache l’établissement pénitentier pour mineurs flambant neuf, bagne pour enfants modernisé.
Dans la nuit du 31 décembre 2011, des feux d’artifice ont été lancés depuis l’arrière du bâtiment. Immédiatement, des cris venant de l’intérieur répondaient aux pétards et au gros son craché par nos enceintes.
Alors que la police était venue rétablir l’ordre, nous avons mis fin au spectacle son et lumières. Nous repartons tiraillés entre la joie suscitée par les cris et la tristesse de voir ce mur toujours debout.
À Nantes, comme ailleurs, des groupes s’organisent pour lutter contre la prison. À Toulouse, suite à une action contre les locaux de la protection judiciaire de la jeunesse le 5 juillet, une vague de perquisitions a entraînée des arrestations. Six personnes font l’objet de poursuites judiciaires et quatre d’entre elles sont toujours en détention préventive.
Illes auront beau enfermer celles et ceux qui luttent, multiplier les constructions de murs (prisons, centres de rétention pour étrangers, hôpitaux psychiatriques…), resserrer le quadrillage policier et juridique, illes ne nous soumettrons pas.
La peur de l’enfermement est nécessaire au maintien de l’ordre capitaliste, à la construction de citoyens dociles. Il y a les murs en béton armé, et d’autres, invisibles, diffus, inculqués.
Feu à toutes les cages !
Face à cette société carcérale, vive les évasions, les mutineries, la révolte.
Dans, contre, en dehors des murs ; cette année pas de bonne résolutions, plutôt une bonne révolution.
A la maison d’arrêt de Villeneuve les Maguelones, près de Montpellier, on a aussi tiré un feu d’artifice à minuit. Nique la police, nique la justice.