[Révolution libyenne] CNT dégage !

Libye : La colère gronde contre le CNT

Les manifestations se multiplient à Benghazi contre le régime de transition.

Mouammar Kadhafi est mort mais la Libye est loin d’être apaisée. Depuis plusieurs semaines, Benghazi, berceau de la révolution, vit aux rythmes des manifestations contre le Conseil national de transition (CNT). Moustapha Abdeljalil, le chef du nouveau régime libyen, s’est rendu dans cette ville emblématique pour calmer la colère du peuple.

L’heure de rendre des comptes a sonné pour le Conseil national de transition (CNT). Le nouveau pouvoir libyen doit faire face à une vague de contestation très vive à Benghazi, berceau de la révolution, rapporte RFI. La ville est en proie depuis deux semaines à des manifestations contre le CNT. Les protestataires pointent du doigt l’opacité du régime de transition et réclament plus de transparence, notamment dans la composition du nouveau gouvernement. Le dirigeant du CNT, Moustapha Abdeljalil, s’est rendu dimanche sur place pour tenter de calmer la situation.

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Ce ressentiment à l’encontre du CNT fait désormais parti du quotidien des habitants de Benghazi. Certains d’entre eux réclament même la démission du régime de transition et de son dirigeant. Le 12 décembre dernier, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour les mêmes raisons. «  Le slogan du 17 février (jour des premières manifestations) était la transparence  ; où est-elle, messieurs  ?  », mais aussi  : «  Où est l’argent du pays  ?  ». Pour apaiser les tensions, Moustapha Abdeljalil a annoncé immédiatement la création d’un site internet du CNT et la mise en ligne des informations essentielles sur ses membres. Mais ces mesures n’ont pas donné satisfaction aux contestataires qui semblent bien décidés à poursuivre leur mobilisation.

Leur presse (Assanatou Baldé, Afrik.com), 26 décembre 2011.

 

Benghazi : la colère populaire monte contre le Conseil national de transition

Ce dimanche 25 décembre, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, est arrivé à Benghazi pour tenter de calmer la colère populaire. En effet, depuis deux semaines, la ville, pourtant l’une des mieux sécurisées du pays vit au rythme des manifestations contre le Conseil national de transition. Sur la place de l’Arbre, là où les premières actions contre le régime Kadhafi ont eu lieu en février 2011, les déçus du nouveau régime sont de plus en plus nombreux à exiger des comptes au gouvernement et au CNT.

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Manifestation contre le Conseil national de transition à Benghazi, le 16 décembre 2011

À Benghazi, avant même la fin de la guerre, en octobre 2011, la vie a retrouvé un début de normalité sur le plan de la sécurité. Contrairement à de nombreuses villes de l’ouest — Tripoli en tête — on voit en effet très peu de rebelles armés occupant les carrefours dans la capitale de la Cyrénaïque.

Rapidement après la Révolution, la police a pris position sur les grands axes de la cité. Mais, depuis quelques jours, constatant que les policiers n’étaient pas respectés, les autorités benghaziotes ont décidé de les faire accompagner de deux personnes : un agent de la circulation et un ancien rebelle. Les habitants s’organisent donc, mais les difficultés du quotidien restent nombreuses. Ce dimanche 25 décembre encore, les files étaient sans fin devant les principales banques qui souffrent toujours du manque de liquidité.

Un ressentiment qui monte contre le CNT

La guerre aura aussi attiré vers la ville un nombre important de familles déplacées. Autant de problèmes qui mettent à rude épreuve la patience des Benghaziotes. Cela fait maintenant deux semaines qu’ils manifestent pour exiger du gouvernement et du Conseil national de transition la mise en action des principes de la Révolution qu’ils ont initiée. En premier lieu, la transparence dans la composition et la nomination des membres du CNT.

Le ressentiment est si grand que désormais il n’est plus rare d’entendre les manifestants réclamer la démission du CNT, y compris celle de son président Moustapha Abdeljalil.

Leur presse (RFI), 26 décembre 2011.


Libye : les ex-rebelles réclament 40% de représentation au CNT

Les anciens rebelles libyens qui ont combattu les forces de Mouammar Kadhafi ont réclamé lundi une plus grande représentation au Conseil national de transition (CNT), l’organe qui dirige le pays.

Les « thowars » (révolutionnaires) demandent que le CNT soit composé à 40% d’ex-rebelles « parce qu’ils sont le symbole de cette révolution », a affirmé Fraj el-Soueihli, un commandant de Misrata, grande ville à l’est de Tripoli.

M. el-Soueihli lisait le communiqué final d’une conférence de « l’Union des thowars de Libye », qui dit regrouper de 60 à 70% des ex-rebelles.

Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait demandé mercredi aux participants de cette conférence d’établir une liste sur la base de laquelle « sept, huit ou neuf » thowars seraient choisis pour faire leur entrée dans le Conseil.

Le CNT, composé actuellement d’une cinquantaine de membres, doit être dissout après l’élection d’une assemblée constituante en juin, selon une « déclaration constitutionnelle » adoptée par le CNT.

Selon M. el-Soueihli, les associations de la société civile et les conseils locaux devraient eux aussi bénéficier d’une représentation de 40%, les femmes de 10% et les 10% restants devraient revenir aux minorités amazigh, toubou et touareg.

« Le Conseil n’est pas assez représentatif (…). La question est en discussion (avec les autorités) mais cela se fera », a assuré al-Bahloul Essid, l’un des organisateurs de la conférence, précisant qu’il ne s’agissait pas de dissoudre le CNT mais de l’élargir.

Mais les anciens rebelles réclament aussi que plusieurs membres du CNT accusés d’être des « opportunistes » ou d’avoir collaboré avec l’ancien régime soient renvoyés, a indiqué à l’AFP Mohammed Khfayer, d’Al-Baida (est), également présent.

Les thowars ont également décidé à l’issue de leur conférence de former un comité de 25 officiers de l’ancienne armée, chargés de choisir un nouveau chef d’état-major. M. Abdeljalil leur en avait fait la demande et devra ensuite valider leur choix.

Ce comité se réunira le 1er janvier à Misrata et a déjà reçu des dizaines de CV, selon M. Khfayer.

Le futur chef d’état-major de l’armée sera issu des rangs de l’ancienne armée, en cours de reconstitution après avoir été marginalisée sous Kadhafi, a-t-il poursuivi.

« Il doit avoir fait ses preuves sur le terrain, ne pas avoir été en train de dormir sous la climatisation pendant que nous combattions, sans savoir si nous allions rentrer vivants », a dit M. Khfayer, lui-même un officier de l’ancienne armée.

Leur presse (Agence faut Payer), 26 décembre 2011.


Libye : Les manifestants de Benghazi obtiennent la démission du ministre de l’économie

Le ministre l’économie de la Libye, Taher Charkas, a démissionné suite à des protestations exigeant son départ du gouvernement lui reprochant d’avoir occupé le même poste sous l’ancien régime.

Taher Charkas avait été nommé par Mouammar Kadhafi tout juste deux mois avant la capture du leader. Un poste qu’il a occupé jusqu’à trois jours avant que les combattants rebelles ne s’emparent de la capitale, Tripoli.

Des manifestants de Benghazi ont exigé l’éviction de Shakars après avoir découvert qu’il a été nommé ministre par Kadhafi le 18 août dernier.

Le porte-parole du gouvernement, Achour Chames a déclaré samedi que Taher Sharkas a démissionné pour des raisons de santé.

Leur presse (AP), 24 décembre 2011.


Libye : la contestation enfle à Benghazi

À Benghazi, la ville berceau de la contestation qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, l’ex-guide libyen, de nouvelles manifestations gagnent en ampleur. En cause, un mécontentement croissant contre le gouvernement et le Conseil national de transition (CNT) dont les habitants attendent toujours des actions concrètes.

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Benghazi, 12 décembre 2011. Des manifestants brandissent une pancarte : « Hé, Libyens révolutionnaires et libres, pas d'amnistie pour les combattants pro-Kadhafi ».

Depuis la fin du conflit, il y a deux mois, les habitants de Benghazi, abandonnés sous le règne de Mouammar Kadhafi, craignent de nouveau d’être délaissés par le nouveau régime. Outre qu’aucune action n’est visible sur le terrain, les habitants dénoncent également le manque de transparence des nouvelles instances dirigeantes.

« Il n’y a pas de transparence. Tout se passe sous la table. Le peuple est abandonné exactement comme sous le tyran Kadhafi. Qui sont-ils ? Chaque fois, ils nomment de nouveaux membres au sein du Conseil et on ne les connaît pas. On n’en connaît pas un seul ».

Le portrait de Mustapha Abdeljalil brûlé dans la rue

Ces derniers jours, la personnalité du président du CNT, Mustapha AbdelJalil, jusqu’ici considérée comme consensuelle, a perdu de son aura. Au point que des slogans le visent personnellement, et que des portraits de lui sont brûlés dans la rue. Une réaction encore minoritaire mais l’impatience est un sentiment unanime.

« Personnellement, je n’ai rien contre lui. Mais les membres du Conseil doivent comprendre qu’il leur faut écouter et prendre en considération les demandes du peuple. Autrement, ils devront tous démissionner, mais ce n’est pas là notre intérêt. Notre intérêt, c’est la Libye avant tout. »

Face à la colère des habitants, les membres du CNT multiplient leurs visites sur place. Leur crainte est grande de voir Benghazi s’embraser de nouveau et entraîner d’autres villes de l’Est dans son sillage.

Leur presse (RFI), 20 décembre 2011.

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