Sud de la Chine : nouvelle manifestation contre une centrale polluante
La police chinoise a repoussé vendredi avec du gaz lacrymogène plusieurs centaines de personnes qui manifestaient contre une centrale thermique accusée de polluer l’environnement dans la ville méridionale de Haimen, ont rapporté la presse et des témoins.
Les heurts ont toutefois semblé baisser d’intensité par rapport à mardi et mercredi, jours où les policiers avaient frappé brutalement ces protestataires qui tentaient de bloquer une autoroute.
Quelque 500 personnes sont revenues vendredi sur l’autoroute, pour un quatrième jour de rassemblement contre cette centrale qu’ils accusent d’être responsable de nombreuses maladies dans le voisinage.
À plusieurs reprises les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, ont relaté par téléphone des habitants joints par l’AFP.
Des manifestants ont affirmé à l’AFP qu’un adolescent de 15 ans ainsi qu’une femme avaient trouvé la mort cette semaine à Haimen, mais il n’a pas été possible de confirmer ces faits de façon indépendante.
L’environnement est souvent sacrifié en Chine sur l’autel de la croissance et il n’est pas rare que des pollutions industrielles soient à l’origine de soulèvements.
Les événements de Haimen, dans la province manufacturière du Guangdong, sont à rapprocher d’autres récentes manifestations violentes en Chine, notamment dans le sud du pays où des dizaines de millions d’ouvriers migrants font tourner les usines de l’atelier du monde.
Dans ce contexte troublé, le ministre de la Sécurité publique (police) Zhou Yongkang a demandé cette semaine aux autorités locales de s’efforcer d’apaiser la grogne au niveau de ses racines et de redoubler les efforts de médiation pour éviter les explosions de colère.
Ces troubles mettent à mal le thème central de société harmonieuse que tente de promouvoir le pouvoir chinois, alors qu’une nouvelle génération de leaders communistes doit prendre ses fonctions l’an prochain.
Leur presse (Agence Faut Payer), 23 décembre 2011.