[Syndicat du crime] Qui paie les jaunes ? Combien ? Pour quoi faire ?

Les syndicats français ont fait vœu de transparence mardi après l’« enterrement » d’un rapport parlementaire potentiellement explosif sur le financement de leurs organisations.

Le rapport d’enquête, qui a demandé six mois de travail à commission dont le rapporteur était le député Nouveau Centre Nicolas Perruchot, a été rejeté le 30 novembre, fait exceptionnel, entraînant sa non publication.

Nicolas Perruchot estime que le sujet a été jugé « trop sensible à six mois de la présidentielle ».

« Je persiste à penser que les gens regrettent, comme moi, ce déni de démocratie », déclare-t-il dans Le Parisien.

Le député rappelle qu’il risque des poursuites judiciaires s’il évoque le contenu du document portant sur les budgets et circuits de financement des syndicats.

Le rapport parlementaire contenait « des chiffres qui, mis bout à bout, peuvent surprendre par leur ampleur », explique Nicolas Perruchot. « Et ce d’autant plus que l’opacité des financements, comme la quasi-absence de contrôle, rend ce système perfectible. »

Les dirigeants de la CGT et de la CFDT ont tous deux jugé la « situation insupportable » et réclamé la publication du document dont « la plupart des exemplaires ont été passés à la broyeuse », selon Nicolas Perruchot.

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, en a appelé au président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

« La non parution de ce document a multiplié les allégations et les suspicions à l’égard des syndicats », a-t-il déploré sur RTL.

« Je vais m’adresser au président de l’Assemblée nationale, M. Accoyer, et je vais lui demander officiellement au nom de la CGT la publication de ce rapport », a-t-il ajouté, précisant que 70% de l’argent de la CGT provenait des cotisations de ses membres et 12% de fonds publics.

Son collègue de la CFDT, François Chérèque, a rappelé qu’il était tenu au silence sur ce rapport.

« Je n’ai pas la possibilité de le commenter parce que j’ai juré devant la commission parlementaire que s’il n’était pas publié je n’avais pas le droit, sous peine d’amende, de pouvoir le commenter », a-t-il déclaré sur i>Télé.

Leur presse (Reuters, 13 décembre 2011)

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