[Kabila dégage !] La fièvre monte au Congo Kinshasa

RDC : l’armée disperse une marche de l’opposition à Lubumbashi, des blessés

Plusieurs personnes ont été blessées par des soldats de la Garde républicaine mardi à Lubumbashi, dans le sud-est de la RD Congo, lors de la dispersion d’une marche « pacifique » de cadres locaux du parti de l’opposant Étienne Tshisekedi, a constaté l’AFP.

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Des soldats de la Garde républicaine congolaise — dont un transportant sur son épaule un lance-roquettes — marchent dans le centre-ville de Lubumbashi, à la suite de l'attaque d'un bureau de vote qui a fait au moins trois morts, dont deux policiers, le 28 novembre.

Encadrés par la police, une trentaine de responsables locaux de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont marché vers le palais de justice pour dénoncer la fermeture depuis plusieurs jours de leur siège après des violences avec des partisans du président Joseph Kabila.

La police a été débordée quand 200 à 300 habitants se sont mis à suivre et soutenir le groupe, provoquant l’intervention musclée — sans tirs — de la Garde républicaine pour disperser les responsable de l’UDPS, dont plusieurs ont été blessés.

« C’était une marche pacifique (…) Nous avons été surpris de voir un arsenal militaire déployé devant nous. La Garde républicaine est intervenue brutalement, on a violenté des personnes », a dénoncé Fabien Mutomb, vice-président de l’UDPS de la province du Katanga, dont Lubumbashi est le chef-lieu.

Mardi à Bukavu et Goma, dans l’est du pays, des marches « pacifiques » de l’opposition ayant rassemblé respectivement 500 et 100 personnes environ, ont également été dispersées par la police. Les maires de ces villes avaient interdit les marches organisées pour protester contre la réélection de M. Kabila.

Arrêtés mardi à Goma lors de la marche, le responsable local de l’UDPS, deux membres de son parti et deux autres d’un mouvement allié ont été placés en détention mercredi, a-t-on appris de source policière.

Leur presse (Direct!cd, 14 décembre 2011)


RDC : le bilan des violences s’alourdit depuis le résultat des élections

Le ministre de la justice congolais a annoncé, mardi 13 décembre, la mort d’un pasteur de l’église chrétienne kimbanguiste, victime de violences à Kinshasa après l’annonce de la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

« Plusieurs fidèles kimbanguistes ont été victimes de violences et de fait graves, ayant occasionné mort d’homme, en la personne [de ce pasteur]», a déclaré Emmanuel Luzolo Bambi, sans autre précision sur les circonstances de ce décès.

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Selon le ministre, les fidèles de cette église indépendante africaine de type prophétique ont été visés « soi-disant pour avoir apporté leur voix » à Joseph Kabila lors de l’élection du 28 novembre, a-t-il ajouté. Au moins cinq églises ont eu des locaux pillés ou leur toiture détruite lors des violences vendredi et samedi dans la capitale, après l’annonce des résultats de la présidentielle. Deux écoles conventionnées ont également été pillées et un hôpital kimbanguiste « a connu la destruction de son mur, avec trois blessés graves », a ajouté le ministre.

L’église kimbanguiste a des croyances basées sur l’existence d’un prophète noir, Simon Kimbangu, qui l’a fondée en 1921. Elle revendique plus de 10 millions de fidèles en RDC, sur près de 68 millions d’habitants. Elle est connue notamment par son orchestre symphonique. Le ministre a également dénoncé le pillage de quelques magasins appartenant à des ressortissants chinois.

Selon le chef de la police congolaise, les violences à Kinshasa après l’annonces des résultats ont fait quatre morts, trois « pillards » et une femme mortellement atteinte par une balle perdue lors d’un pillage.

MARCHES DE L’OPPOSITION

Des marches de l’opposition pour protester contre la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en RDC ont rassemblé mardi 500 personnes à Bukavu, et une centaine à Goma (Est), vite stoppées par la police, qui a procédé à des interpellations, a constaté l’AFP.

À Bukavu, la marche « pacifique », organisée à l’appel de plusieurs partis d’opposition, dont l’Union pour la nation congolaise (UNC), est partie de deux axes de la ville, mais a rapidement été freinée par la police, alors que le maire avait interdit toute manifestation. Deux responsables de l’opposition ont été interpellés puis rapidement relâchés après des discussions avec le chef local de la police. (…)

Leur presse (Direct!cd, 13 décembre 2011)


Mbuji-Mayi : les arrestations arbitraires surchargent la prison centrale, selon la société civile

La prison centrale de Mbuji-Mayi, dans le Kasaï-Oriental, a reçu environ 150 prisonniers de plus en une semaine. Ils sont accusés, pour la plupart, de rébellion et de destruction méchante. Pour la société civile provinciale, il s’agit d’arrestations arbitraires. Le procureur de la République assure, de son côté, que l’instruction des dossiers a débuté ce mardi 13 décembre.

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Des inscriptions sur le mur intérieur de la prison de Lodja, lors d’une visite des quelques responsables des agences des Nations unies le 18 janvier 2003.

Près de 100 personnes, dont des étudiants et des avocats, ont été arrêtées en une semaine dans la ville de Mbuji-Mayi. Ils sont accusés d’outrage à l’autorité, de rébellion et destruction méchante. Selon la société civile/forces vives du Kasaï Oriental, les nouveaux prisonniers ont été pour la plupart arbitrairement arrêtés. La plupart d’entre eux ne connaissent même pas le motif de leur arrestation, indique la même source.

Ces prisonniers ont été acheminés lundi 12 décembre à la prison centrale de Mbuji Mayi. Plus de 500 prévenus, hommes et femmes, dont près de 70 militaires et policiers, ainsi que 18 mineurs, vivent déjà dans cette prison construite pour moins de 200 personnes, selon le responsable carcéral. La population carcérale est donc passée de moins de 600 prisonniers à environ 750.

Le procureur de la République auprès du Tribunal de grande instance de Mbuji Mayi affirme avoir reçu la plupart des procès verbaux lundi. Léon Kuminga dit avoir chargé au moins cinq magistrats de s’occuper de ces cas apportés par la police.

La société civile invite le pouvoir judiciaire à ne garder en détention que les personnes contre lesquelles il existerait des indices sérieux de culpabilité.

Leur presse (Radio Okapi, 13 décembre 2011)

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