NE LES LAISSONS PAS ÉCRASER LA LUTTE SOUS LES PROCÈS
En Loire-Atlantique le 1er décembre à 6 heures du matin, la préfecture a lancé une rafle policière pour arrêter — ou tenter d’arrêter — sur les communes de Couëron, Chauvé et la ZAD de Notre-Dame-des-Landes onze personnes engagées dans la lutte contre le projet d’aéroport. En fin de journée cinq personnes étaient inculpées de « dégradations commises en réunion » ou « complicité de… » avec une date de procès fixée au 13 février 2012. Cinq autres personnes seraient à ce jour encore recherchées.
LES FAITS QUI LEUR SONT REPROCHÉS
Avoir déversé le 15 octobre, à une cinquantaine, quelques poignées de fumier et des œufs remplis de peinture sur le perron extérieur et la façade du siège Ouest de Vinci, sur la commune de Couëron, après avoir tenté de discuter avec les salariés et distribué un tract.
DES MOYENS COMPLÈTEMENT DÉMESURÉES
Alors que l’action du 15 octobre a été commise au grand jour, à visage découvert pour les personnes arrêtées, pourquoi un tel déploiement de forces policières à 6 heures du matin ce 1er décembre, alors qu’une simple convocation suffisait pour interroger les personnes ?
27 véhicules dénombrés sur la ZAD (deux cars, des fourgons, des voitures de la BAC et un hélicoptère), 14 à Couëron. La brigade d’intervention de Nantes était prête à défoncer au bélier la porte d’une famille pour arrêter le fils de 22 ans, ou casser un carreau pour entrer en force chez des militants ayant une implication politique publique de longue date.
Au cours des interrogatoires deux jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous-vêtements sous prétexte d’identification de tatouages (!), et certains arrêtés qui ont refusé le prélèvement d’ADN pour fichage ont été inculpés pour cela.
Depuis quand une action politique symbolique déclenche-t-elle une rafle policière digne d’un régime autoritaire d’un autre temps ?
Nous vous invitons le mercredi 7 décembre à 20H 30 dans les locaux de B17, au 17 rue Paul Belamy – Nantes, pour participer à une réunion afin d’organiser la solidarité autour des inculpé-e-s du 1er décembre et préparer la mobilisation en prévision des procès à venir (le 13 février, mais aussi les mois suivants). Réagissons collectivement à cette intimidation policière et judiciaire, au service de la multinationale Vinci impliquée dans tant de chantiers nuisibles et dénoncés comme les LGV, autoroutes, prisons, centrales nucléaires et autre aéroport.
Collectif Nantais de Lutte Contre l’Aéroport, 4 décembre 2011.