Emploi du temps carcéral

Gradignan : Téléthon même en prison

Les détenus du centre pénitentiaire organisaient hier une journée de sport contre la maladie.

Des banderoles du Téléthon ont été déployées pour le décor. Sous le préau, des rameurs engrangent les kilomètres, transpirant à grosses gouttes ou imperturbables. Comme un défi à la pluie et aux éléments, des coureurs aux foulées décidées ou irrégulières arpentent une des cours de promenade du centre pénitentiaire de Gradignan [Bordeaux]. Sous les encouragements. Hier, la prison participait à sa façon au Téléthon. Pour la huitième année.

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Les détenus ont du cœur

Les détenus veulent ainsi montrer qu’au-delà de ce qui les a menés en détention, ils ont du cœur. Et du cœur à l’ouvrage, puisqu’ils n’ont pas ménagé leurs efforts. Et en voulant impressionner les autres, certains se sont découverts de sacrées ressources. Quarante-cinq minutes au moins de course à pied, un maximum de kilomètres en une demi-heure de rameur.

« C’est pour la bonne cause », résume Amanissi, ancien boxeur promu coach d’un jour et en tout cas pris dans le staff de l’organisation de la journée. « On est super-motivés. Certains se sont entraînés tous les jours. Pour se dépasser. Tout donner c’est aussi une façon d’évacuer, de penser à autre chose qu’à la cellule, une manière de s’exprimer », poursuit-il. « Ça fait du bien. On comprend aussi qu’il y a des situations pires que la nôtre. Des journées comme aujourd’hui, ça marque, on en parle à nos familles, à nos codétenus, aux surveillants. Ca compte double, triple, ça booste. »

De 8 heures à 16 heures, les détenus restent en effet dehors. Ce qui bouleverse leur emploi du temps carcéral. « La consigne c’est “pas de compétition” entre les étages mais donner et donner de soi-même pour des gens qui ne peuvent pas faire de sport », résume Jean-Baptiste, un des intervenants sport avec Stéphane et Lionel.

« C’est un effort musculaire, sportif au bénéfice de ceux qui ne peuvent pas ou plus en faire », explique Christian, bénévole de la coordination Téléthon 33. « Concrètement, on ne vient pas ici, en détention pour chercher des sous, mais pour témoigner du handicap, dire aux personnes incarcérées la chance qu’elles ont d’être debout, leur montrer qu’elles peuvent se mobiliser, par solidarité, et que beaucoup y sont sensibles ».

« Participer à une épreuve de solidarité nationale, c’est aussi montrer leur implication dans la société », estime le directeur adjoint Sébastien Rossignol. Une société dont ils sont écartés le temps de leur incarcération. Le Téléthon est donc aussi une occasion de faire entrer l’extérieur en détention.

Leur presse (Florence Moreau, Sud-Ouest), 3 décembre 2011.

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Une réponse à Emploi du temps carcéral

  1. ?? dit :

    Je comprend pas pourquoi vous avez publié cet article sans intérêt, vous voulez être porte voix de France presse, du téléthon, ou des coup de comm qu’organise l’administration pénitentiaire pour faire croire que les prisons ne sont pas si affreuses que certains peuvent le dire, qu’il s’y passe de belles chose regardez!
    Des coups de comm avec des activités, seulement accessibles aux « meilleurs détenus », aux plus dociles…

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