D’après le U.S. Geological Survey, les exportations de phosphates rapportent à la Compagnie des Phosphates de Gafsa 5 millions de dollars par jour, plus d’un milliard et demi de dollars par an. En dépit de ces profits, les habitants de cette région riche en minerais survivent dans des conditions indignes.
Une équipe du site d’informations Tunisia Live, qui s’est rendue à Mdhilla, s’est vue interdire par trois policiers, l’un en uniforme et deux en civil, de filmer les installations de la Compagnie.
Il est interdit de filmer cette usine
Dès leur arrivée à Mdhilla, les villageois ont entouré l’équipe de Tunisia Live pour dénoncer le népotisme pratiqué par la Compagnie, le chômage endémique, la pollution de l’air, l’eau empoisonnée, le nombre disproportionné de malades du cœur et du poumon et les conditions de vie odieuses dont ils souffrent.
Les habitants de Mdhilla entourent l’équipe de Tunisia Live pour exposer leurs nombreux griefs
Un jeune homme de Mdhilla : « Nous vivons ici comme des bêtes. » Du foin est entreposé dans la pièce principale de cette maison
Quand il pleut, l’eau passe à travers le toit
Les murs de cette cuisine s’effritent à grande vitesse
Une famille de sept personnes dort dans cette pièce
Tandis que son voisin l’observe, un homme travaille à reconstruire sa maison qui s’est totalement écroulée lors des dernières pluies
L’une des nombreuses mères de Mdhilla dont le fils a été recalé par la Compagnie des Phosphates de Gafsa
Alors que le gouvernement tunisien prétend avoir construit l’usine suffisamment loin de toute habitation, les habitants se plaignent de vivre à trois kilomètres à peine du centre de production de phosphogypse, qui est considéré comme un dangereux polluant atmosphérique car il dégage un gaz radioactif, le radon, à l’origine d’un grand nombre de maladies dans la région. Nombre de maisons n’ont pas l’eau courante et les habitants soupçonnent l’eau qu’ils boivent de contenir des produits chimiques utilisés pour l’extraction du phosphate.
Nombre d’habitants n’ont pas l’eau courante. Ils doivent s’approvisionner à un robinet à l’extérieur
Repris et adapté de leur presse (Kouichi Shirayanagi, Tunisia Live, 27 novembre 2011). D’autres photos visibles ici. Voir également la vidéo publiée ici.