[Égypte] Le « rêve d’anarchie » de la place Tahrir

« Il est interdit de crier des slogans politiques. Il est interdit de monter une tribune. Il est interdit à tout parti politique d’entrer sur la place » : les révolutionnaires égyptiens ont érigé en lettres rouges les règles de « Tahrir » sur des bâches en plastiques amarrées au terre-plein central. Un par un, les hommes politiques de tous bords qui se sont aventurés, depuis le 19 novembre, sur le « cœur battant de la révolution égyptienne » s’en sont fait expulser sans concession.

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Avec une détermination chaque jour plus forte, la place Tahrir cultive un tropisme politique qui subjugue les analystes. Les jeunes révolutionnaires qui l’animent refusent obstinément les règles du jeu politique tel qu’elles ont été établies par le Conseil supérieur des forces armées et les partis. Pour eux, la révolution ne fait que commencer. Il ne s’agit pas d’une « transition vers la démocratie », mais de la mise à plat d’un système. Battre les cartes et les redistribuer, inventer une nouvelle grammaire politique. (…)

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Après quelques semaines d’une campagne largement improvisée, même ceux qui se sont aventurés dans l’arène politique le temps d’un tour de cirque médiatique sont de retour sur la place pour crier leur rejet du cadre politique dans lequel doivent se jouer les élections, prévues le 28 novembre.

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(…) face aux abus de pouvoir du CSFA et à l’opportunisme des Frères musulmans, il n’y a qu’une carte à jouer : Tahrir. Au contraire de la dispersion des révolutionnaires en politique, la place est en effet un espace de cohésion inédit, où les leaders sont malvenus mais où il règne une véritable organisation spontanée. « Un rêve d’anarchie », soupire Fadi, qui y fête ses 33 ans. C’est la force de Tahrir, et son pouvoir d’attraction.

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Quand la nuit tombe, les irréductibles se répètent le défi de Tahrir. « Cette fois-ci, les Frères ne sortiront pas indemnes de s’être désolidarisés de Tahrir. Ils en paieront les frais aux élections… quand il y aura de vraies élections », murmurent les ombres sur la place, emmitouflées dans leurs duvets.

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Leur presse (Claire Talon, Le Monde), 26 novembre 2011.

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