Des blindés de l’armée et la gendarmerie patrouillaient vendredi à Mdhilla, localité du bassin minier tunisien (centre) où la politique de recrutement du principal employeur de la région, la Compagnie des Phosphates de Gafsa, a entraîné des violences.
Par ailleurs, des dizaines de demandeurs d’emploi de ce bassin minier sont montés à Tunis pour un sit-in de protestation devant le siège social de la Compagnie des Phosphates (CPG), au centre de la tourmente depuis la publication mercredi des résultats d’un concours de recrutement au sein de la compagnie.
Des tractations étaient en cours et une délégation de protestataires devait être reçue pour désamorcer « une situation explosive », selon la direction du Groupe chimique tunisien, maison mère de la CPG.
Le gouvernement de transition, encore en charge des affaires courantes avant la formation d’un nouvel exécutif, a par ailleurs ouvert la voie à des recours et suspendu la proclamation définitive des résultats du concours, selon l’agence TAP.
À Mdhilla, une des localités du gouvernorat de Gafsa où se sont déroulées les violences, blindés de l’armée et de la gendarmerie patrouillaient à la mi-journée, selon un correspondant de l’AFP.
« Tout le monde est sur le qui-vive » dans cette ville où des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont répétés dans la nuit de jeudi à vendredi malgré le couvre-feu nocturne instauré dans le gouvernorat.
Les troubles avaient éclaté mercredi à Mdhilla et Oum Larayes, une autre localité de la région, après la publication des résultats du concours de recrutement. Des locaux de la Compagnie des phosphates ont notamment été saccagés et incendiés.
« Un demandeur d’emploi n’ayant pas trouvé son nom sur la liste d’embauches a mis le feu à sa propre maison et tenté de s’immoler », ont rapporté des témoins à l’AFP par téléphone.
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Les résultats du concours sont « truqués », « injustes » et « inacceptables », ont dénoncé les protestataires montés à Tunis.
« Les résultats affichés montrent bien que la corruption, le népotisme et les pots-de-vin ont encore joué », a affirmé Mohamed Hlal, 28 ans, venu d’Oum Larayes.
Les protestataires exigent l’annulation des résultats du concours et la prise en compte des conditions sociales dans les critères d’emploi. Ils demandent des « solutions sérieuses » pour endiguer le chômage dans le bassin minier, théâtre d’émeutes en 2008 et de contestation épisodique depuis.
Ils mettent également en cause les syndicats, dirigés par des « notables ».
« Ce sont les plus grands corrompus, ils ont gardé nos dossiers sous la main au profit d’autres », accuse Hédia Jallouli, technicienne supérieure sans emploi.
Selon un responsable du Groupe chimique tunisien, Mohamed Hamdi, une seule usine fonctionnait encore vendredi en Tunisie (Sfax), toutes les autres unités de production étant paralysées par les sit-in et grèves.
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Leur presse (Agence Faut Payer, 25 novembre 2011, 17h18)