[Égypte] Frères musulmans et salafistes contre la révolution

The Muslim Brothers are left behind, again

One of the interesting things about the gigantic turnout on Tahrir Square is that it is happening even as the Muslim Brotherhood has officially opposed the protests and most Salafists done the same, in the name of calming the streets before the elections. This decision is very reminiscent of January 25, when they refused to take part in the first protests leading to the overthrow of the Mubarak regime. The same goes for the Salafists, who apart from Hazem Salah Abu Ismail, have opposed protests and even tried to intervene to stop them in Alexandria yesterday.

This is not to say there are no Muslim Brothers or Salafists, or other religiously-inclined people in Tahrir today. There are.

But their leadership has failed them once more. Once again the Muslim Brotherhood has shown that its basic essence has not changed: just as its leader in 2009 said he had no problems with a Gamal Mubarak presidency and had much respect for Hosni Mubarak, just as they rushed ton negotiate with president-apparent Omar Suleiman in late January, just like they preferred to cut a deal with the military in the transition’s early days and accepted a slapdash referendum and constitutional declaration, the Brothers are once again swimming against the prevailing tide of the Egyptian people. They prefer to negotiate for their own maximum advantage rather take a principled position.

I often think the Brothers’ biggest problem is not that they are fundamentalist, or out of touch with the Egyptian mainstream, or too radical. It’s that they are perceived, rightly, as schemers by average people. It’s true of their leaders, at least, and it’s what has made so many bright young people leave them in recent years and so many others doubt their intentions.

Leur presse (Issandr El Amrani, The Arabist), 22 novembre 2011.


Mohamed Hosni, Mohamed Badie, Mohamed Mahmoud : Tous des bombes lacrymogènes

Nous reproduisons ici, traduite de l’arabe, une chronique de l’écrivain égyptien Galal Amer, parue le 22 novembre 2011 dans le quotidien Al Masri El Youm. Les bombes lacrymogènes obscurcissent la vue et les écrans de fumée obscurcissent les consciences.

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Je suis un voyou, l’enfant d’un quartier populaire d’Égypte. Comme un passant, je disparaîtrai aussi soudainement que je suis apparu, car il n’y a derrière moi ni association, ni syndicat ni parti, ni clique. En mai 2010, j’ai vécu l’ère de « La Prime, Monsieur le président ! » et, en janvier 2011, celle de « Fiche le camp, Président ». J’ai lu sur les conquêtes romaine, arabe et ottomane et je me suis toujours interrogé : « Pourquoi, Dieu, sommes-nous conquis par le premier venu ? » J’ai appris la tactique chez de grands chefs de guerre et, pour moi, la pire des choses que le Conseil militaire ait jamais faites, c’est d’avoir considéré la révolution comme une offensive hostile, qu’il lui faudrait d’abord « absorber » avant de lui opposer une contre-offensive.

Ceux qui tiennent le pouvoir s’allient toujours à ceux qui tiennent l’argent, contre les pauvres qui, eux, n’ont que leur urine à tenir. Essaie de vite lire cette chronique car je dois partir à cause de la fumée. La seule chose qui ait été modernisée au ministère de l’Intérieur, ce sont les bombes lacrymogènes. Le gouvernement a exploité la trêve pour se réarmer et étrange coïncidence, la rue Mohamed Mahmoud (où ont lieu les affrontements les plus durs, NDT) porte le nom du pire ministre de l’Intérieur de l’histoire de l’Égypte qui était surnommé « Poigne de fer ». À cette cadence, la moitié d’entre nous finiront la période de transition avec un œil unique.

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Nous vivons dans l’illusion, et tout n’est qu’écran de fumée : le référendum, les amendements de la Constitution, le « Document portant principes supra-constitutionnels »… Il y en a qui rendent hommage aux Martyrs avant de poursuivre le massacre et d’autres qui nous parlent de l’au-delà alors qu’ils possèdent tout ici-bas. Le cheikh et le curé s’embrassent lors des « réunions de réconciliation » mais chacun d’eux dit dans son for intérieur « Puisses-tu, Dieu, lui transmettre mon rhume ! ». Les médias, les grandes plumes… tout n’est qu’écran de fumée. Nous en suffoquons.

Transmettre le pouvoir ? Comment? Contre accusé de réception ou par huissier de justice interposé ? Ceux qui déclament les éloges funèbres de la révolution sont plus dangereux que ceux qui tentent de l’enterrer. Après les manifestations du 25 janvier, nous avons eu droit à la « Bataille du chameau » et aujourd’hui, après les manifestations du 18 novembre, nous avons droit à la « Bataille des urnes ». Si elle n’a pas encore pris le pouvoir, la révolution est au moins consciente que Mohamed Hosni (Moubarak, NDT) est Mohamed Hussein (Tantaoui, NDT) est Mohamed Badie (Guide des Frères musulmans, NDT) est Mohamed Mahmoud : tous des bombes lacrymogènes.

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Maghreb Émergent Infos – Solidarité ouvrière.

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