[Landes] Les vandales travaillent

Cinq statues vandalisées dans les Landes

Des vierges et des Christs taggés en rouge. Les actes de vandalismes se multiplient depuis 15 jours.

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Aucun suspect n’a pour l’instant été interpellé dans le cadre de cette enquête confiée par le parquet de Dax à la brigade de gendarmerie de la ville. Et aucune piste n’est privilégiée pour l’instant.

Les maires et les gardes champêtres landais sont en état d’alerte, alors que les patrouilles de gendarmes sont renforcées près des lieux de culte. De son côté, l’évêché demande aux prêtres de porter plainte dès le constat de dégradation.

« Tout ceci est extrêmement navrant, choquant, préoccupant. C’est du vandalisme gratuit », s’insurge Bernard Hayet, le vicaire général du diocèse de Dax. « Je ne dis même pas le mot profanation. Pour profaner, il faut en vouloir à quelqu’un et à ce jour, je n’ai reçu aucune revendication anti-catholique. » Pour lui, « il s’agit de quelqu’un qui n’est pas bien dans sa tête ».

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La première dégradation a été commise le 10 novembre dans l’église de Pontonx sur une statue de l’apparition de la vierge à Bernadette Soubirous, qui a été badigeonnée de peinture rouge, de haut en bas. Puis, à Saugnac-et-Cambran, le visage d’une vierge, située à un carrefour, a été recouvert de peinture rouge et à Buglose, berceau de Saint-Vincent de Paul, le visage de la Vierge a été peint en noir. Quatre jours plus tard, les colonnes du kiosque abritant les statues ont été taguées en rouge et les bras du Christ ont été sectionnés. Le dernier acte a été commis vendredi, quand le Christ de l’église de Rion-des-Landes a été maculé de peinture rouge.

« Il faut raison garder », a pour sa part estimé la procureur de Dax, Frédérique Loubet Porterie. « Néanmoins, ce sont des faits extrêmement graves de nature à porter atteinte à l’ordre public et au respect de la laïcité. » «Le législateur les punit de sept ans de prison et 100.000 euros d’amende, pour dégradation d’un bien culturel exposé dans un lieux de culte », a rappelé le parquet.

Leur presse (France 3 Aquitaine), 21 novembre 2011.


Le Christ de Rion lui aussi repeint à la bombe rouge

Le parquet de Dax a confié l’enquête aux gendarmes de la brigade de recherches dacquoise pour élucider cette mystérieuse série de dégradations.

Qui en veut à ce point aux statues landaises de la Vierge et du Christ ? C’est ce que doit déterminer l’enquête confiée vendredi par le parquet de Dax à la brigade de recherches de la gendarmerie dacquoise. Le jour même, à Rion-des-Landes, c’est un Christ en croix placé derrière le maître-autel de l’église, qui a été tagué de peinture rouge, de la tête aux pieds. L’« agresseur » a aussi scié les deux bras de la statue sans pour autant qu’ils tombent comme quelques jours plus tôt sur le site marial de Buglose à Saint-Vincent-de-Paul.

Le ou les individus à la bombe rouge ont aussi sévi il y a dix jours à Pontonx-sur-l’Adour, dans la grotte représentant l’apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, et à Saugnac-et-Cambran sur la Vierge située à un carrefour quartier Arzet. « Des actes de vandalisme » condamnés via un communiqué par le préfet des Landes.

La gendarmerie a renforcé ses patrouilles auprès des édifices religieux et la cellule d’investigations criminelles de Mont-de-Marsan a effectué des prélèvements à Buglose, Saugnac-et-Cambran et Rion-des-Landes. Dans cette dernière commune, l’église est fermée jusqu’à nouvel ordre, le temps des investigations.

De son côté, l’Évêché a demandé aux prêtres de déposer plainte dès le constat d’une dégradation dans les églises paroissiales ou sur les sites religieux.

Leur presse (Emma Saint-Genez, Sud-Ouest), 21 novembre 2011.


La vierge profanée

Plusieurs actes de vandalisme ont été commis contre des statues religieuses.

À Buglose, quartier de Saint-Vincent-de-Paul si cher au cœur des chrétiens landais, le spectacle ne laisse pas de marbre. Les colonnes du kiosque en pierre situé entre la basilique et la chapelle aux miracles, sont toutes taguées de deux traits parallèles à la peinture rouge. Pire encore, les bras du Christ martyr que tient la pieta ont été sectionnés. Un bras gît au sol avec quelques éclats de plâtre éparpillés.

La semaine dernière, c’était à Pontonx. Jeudi dernier, très exactement, Vincent Degos, l’un des responsables de l’église, a constaté avec émotion que, du côté de la grotte symbolisant l’apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, la statue avait été taguée à la peinture rouge, des pieds à la tête. Pour le réaliser, il avait fallu escalader la grille clôturant l’espace de cette mini-grotte, œuvre de Léon Laulhé, ancien Pontois, car la vierge y est arrimée à bonne hauteur.

Dans l’agglomération de Dax, l’église de Saugnac a également reçu la visite du ou des vandales. « Et il y aurait une autre église dans le même secteur proche de Dax, mais nous n’en avons pas encore eu confirmation », confie Bernard Hayet, vicaire général, plus proche collaborateur de l’évêque dans le diocèse.
Précédents

Cela fait beaucoup, d’autant que si ces actes se sont succédé dans la région de Dax, depuis une semaine, d’autres ont été recensés dans un autre secteur du diocèse. « Il y a un mois, raconte Bernard Hayet, on a volé une vierge en bois doré à Saint-Pierre-du-Mont, et deux vierges ont été taguées à l’intérieur de l’église. On a cassé une statue de Notre-Dame de Lourdes à l’abbatiale de Saint-Sever. À Ygos-Saint-Saturnin, tout récemment, c’est encore une pieta qui a été vandalisée. » Le vicaire général n’établit aucun lien entre tous ces actes, mais force est de constater que leur multiplication pose question.

« Ce sont toujours des statues de Vierge. Je suis un peu étonné. Je n’ai jamais entendu parler d’actes semblables vis-à-vis de la Vierge maternelle ou même de la Vierge Marie, plus largement. Je ne comprends pas que des personnes pour qui ces statues n’ont pas de signification particulière, s’attaquent à des objets religieux. N’y a-t-il donc que la violence aveugle désormais pour remplacer des mots qui sont éventuellement difficiles à prononcer ? N’y a-t-il donc pas la possibilité d’une rencontre ou d’une confrontation si ces actes disent quelque chose au-delà du vandalisme ? »

Toutes les hypothèses sont ouvertes : expression organisée d’un mouvement plus ou moins ésotérique ? Acte de personnes fragiles ou déséquilibrées vis-à-vis de la religion ou de la figure maternelle ? Actes de vandalisme gratuits ?

« J’ai en tout cas demandé à tous les prêtres, s’ils constatent la moindre dégradation dans les églises paroissiales, les chapelles ou sites religieux dont ils ont la garde, de déposer plainte immédiatement », indique avec fermeté Bernard Hayet. « Nous ne pouvons pas admettre que de tels actes continuent sans que ceux qui ont la responsabilité de l’ordre public aient les moyens d’exercer leur mission. »

Il ajoute également qu’il rendra compte de ces événements à l’évêque dès que celui-ci rentrera de son voyage en Israël. « Nous verrons la manière la plus opportune d’agir au niveau de sa fonction. J’ai été recteur du sanctuaire de Buglose et je me souviens que, souvent, des gens très humbles, parfois marginaux, sont venus me demander de nettoyer cette pieta qui les touchait, avec son fils mort dans les bras. Elle leur était plus accessible que les statues installées dans la basilique. Souvent, j’ai vu des gens reprendre courage devant elle pour faire quelques pas dans leur vie. Et c’est sans doute pour cela que je me sens particulièrement blessé. »

Leur presse (Christine Lamaison, Sud-Ouest), 19 novembre 2011.

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