[Montpellier] Suite au procès de Giorgos

Communiqué

Plus de 100 personnes se sont réunies aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour soutenir Giorgos.

Celui-ci a été arrêté parmi des milliers d’autres durant le mouvement social contre la casse des retraites. Il a été interpellé lors d’une action de l’AG Interpro au Pôle Emploi, et inculpé pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement ADN.

Le tribunal l’a condamné à 1 mois de prison avec sursis, en ne s’appuyant sur aucun fait, mais exclusivement sur le seul principe du refus du fichage ADN.

Pire, l’argumentation de la procureur suivie par le juge tient du délit d’opinion. Celle-ci a en effet souligné l’engagement anarchiste de Giorgos pour justifier la demande de condamnation.

Giorgos et ses soutiens se réservent la possibilité de faire appel de ce jugement.

Ce n’est pas la première fois que l’État tente de museler les mouvements de contestation. Cependant, nous continuerons à nous battre pied à pied contre les mesures anti-sociales des gouvernants.

Nous tenons à remercier vivement tous les individus et structures ayant apporté leur soutien à Giorgos.

Groupe « Un Autre Futur » de la Coordination des Groupes Anarchistes
CNT – UD 34
Le 22 septembre 2011.

 

Arrêté lors de la manif contre la réforme des retraites, l’anar refuse le fichage ADN

Ce ressortissant grec a écopé d’un mois de prison avec sursis.

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Me Gandini et son client condamné à « une peine de principe »

« Le tribunal ne trouve pas de motif à la relaxe et vous déclare coupable avec une peine de principe : un mois avec sursis. Mais comme vous n’êtes pas un bandit de grand chemin, cette condamnation ne sera pas inscrite à votre casier judiciaire. » Voilà comment le tribunal a tranché, hier, dans l’épineuse question de ces personnes qui, par militantisme, refusent de donner leur ADN en vue d’être fiché.

Georgios, 31 ans, animateur de prévention, est l’un d’eux. Militant anarchiste, soutenu par une soixantaine de personnes qui se sont rassemblées pacifiquement devant le palais, déployant des banderoles telles que « Refusons le fichage ADN de nos vies », il avait été interpellé, en octobre 2010, lors des manifestations contre la réforme des retraites. Au final pour rien : les dégradations qui lui étaient reprochées ont débouché sur un non-lieu.

Mais lors de sa garde à vue, comme il avait aussi un petit couteau dans sa poche — « pour le pique-nique », se défend-il — le parquet a trouvé un moyen de l’épingler.

Boule à zéro, boucle d’oreille, tee-shirt noir et jean, Georgios justifie son refus de fournir son ADN : « Je ne souhaite pas que ce genre de fichage soit banalisé. »

Le représentant du parquet, lui, évoque la loi et la sécurité publique pour justifier le fichage et donc demander et obtenir un mois avec sursis pour celui qui le refuse.

« C’est un délit d’opinion ! rétorque Me Gandini. Être anarchiste sous-tendrait la violence ? Il a eu un non-lieu ! On a juste voulu gonfler le fichier avec ces personnes qui pourraient être dangereuses pour la société. » Et l’avocat de dénoncer « la disproportion » entre le port d’un petit couteau et la nécessité du prélèvement. Avant de rappeler qu’à Caen ou Compiègne, des faucheurs d’OGM, bien que reconnus coupables de dégradations, ont obtenu une relaxe pour le refus de donner leur ADN.

« On n’est pas sur le cas de figure des autres relaxes », a lancé le tribunal, sans plus d’argumentation.

Leur presse (Midi Libre), 23 septembre 2011.

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