En vrac : des habitants ont attaqué des Tunisiens, les flics ont aussi chargé les Tunisiens… qui se défendent.
Plusieurs blessés d’ores et déjà.
Affrontements aussi dans ce qu’il reste du centre de rétention où une centaine de personnes sur les 1200 étaient restées après la révolte et l’incendie qui hier ont détruit les trois quarts de la prison.
www.ansa.it/web/notizie/rubriche/cronaca/2011/09/20/visualizza_new.html_701141301.html?idPhoto=
www.iljournal.it/2011/il-video-degli-scontri-a-lampedusa/263246
www.ilmessaggero.it/articolo.php?id=163770&sez=HOME_INITALIA
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Liste Migreurop, 21 septembre 2011.
Lampedusa : une douzaine de blessés lors de heurts entre police et Tunisiens
Des heurts entre des policiers anti-émeutes et quelques centaines d’immigrés tunisiens qui manifestaient mercredi dans la petite île italienne de Lampedusa contre leurs conditions d’accueil ont fait une douzaine de blessés, ont indiqué les médias italiens.
Des policiers équipés de casques et de boucliers ont matraqué des immigrés qui se sont élancés d’une hauteur de 3-4 mètres dans une cour pour échapper aux coups, selon des images de la chaîne d’information en continu Sky TG-24.
Selon l’agence Ansa, trois membres des forces de l’ordre ont été blessés ainsi qu’une dizaine de manifestants tunisiens.
La tension a grimpé ces derniers jours sur la petite île avec la présence de plus d’un millier d’immigrés tunisiens qui souhaitent être transférés dans des centres d’accueil en Italie mais devraient plutôt être rapatriés, en vertu d’un accord signé entre Tunis et Rome.
Les protestations n’ont pas empêché les rapatriements. Dans l’après-midi de mercredi, 91 immigrés qui avaient débarqué ces derniers jours à Lampedusa ont encore été renvoyés en avion de Palerme vers la Tunisie, a-t-on appris au ministère de l’Intérieur.
Un groupe d’immigrés avait provoqué mardi après-midi à Lampedusa un incendie qui avait détruit trois bâtiments du centre d’accueil local. La tension a continué à monter mercredi quand quelque 300 immigrés tunisiens ont défilé aux cris de « liberté, liberté ».
Les habitants, excédés par la présence des immigrés, ont attaqué deux équipes de télévision de la chaîne publique RAI et de Sky TG-24. Par la suite, ils ont pris à partie plusieurs autres journalistes italiens.
Certains des habitants ont également jeté des pierres aux immigrés qui ont riposté et ont menacé de faire exploser des bonbonnes de gaz, selon la même source.
Plusieurs dizaines de Lampedusains assiégeaient également les locaux de la municipalité, où s’est retranché le maire Bernardino De Rubeis, auquel ils reprochent une ligne de conduite trop tolérante envers les immigrés.
« Je dois me défendre et je suis prêt à l’utiliser, écrivez-le », a-t-il dit à des journalistes, en montrant une batte de base-ball.
« Nous sommes en présence d’un scénario de guerre », a-t-il ajouté, demandant que « l’État envoie immédiatement des hélicoptères et des navires pour évacuer les Tunisiens ».
Un avis partagé par le gouverneur de Sicile Raffaele Lombardo : « Lampedusa doit être vidée immédiatement. On ne peut pas accepter que cette perle de la Méditerranée devienne un territoire livré à la guérilla et à la terreur. »
Le Parti démocrate (gauche, principal parti d’opposition) a demandé à ce que « le gouvernement vienne au parlement pour rendre compte des événements d’aujourd’hui, sur les conditions dramatiques des immigrés dans le centre d’accueil et des habitants de l’île ».
L’ONG « Save the children » a indiqué que plus de 130 mineurs se trouvaient à Lampedusa, les uns tout petits avec leurs parents, les autres arrivés seuls. Elle a demandé leur transfert dans des « structures adaptées », rappelant que, selon la loi italienne et les conventions intenrationales, ils sont inexpulsables.
Selon des chiffres donnés mercredi par le gouvernement au parlement, 50.403 immigrés (45.090 hommes, 2.608 femmes et 2.705 mineurs) sont arrivés depuis le début de l’année à Lampedusa.
Ce n’est pas la première fois que le centre d’accueil de Lampedusa est le théâtre de tensions et de manifestations de la part des immigrés et des réfugiés, qui protestent contre leurs conditions de rétention et la lenteur du transfert vers d’autres centres moins surpeuplés.
Leur presse (Agence Faut Payer), 21 septembre 2011.